Sous une robe assez discrète qui évite de trop mettre ses courbes en évidence, la Focus RS cache des dessous affriolants. Toute la lingerie propre aux authentiques sportives est présente et la belle Allemande y rajoute même quelques petites spécificités qui devraient faire craquer les plus rangés d’entre nous !

Le moteur !

Allez, on commence par le cœur de la bête. Les nostalgiques seront sans doute déçus de savoir que l’actuelle mouture compte un cylindre de moins que la précédente. Un cylindre qui donnait justement la voix si spécifique et le caractère si enjoué de la Focus RS 2009. Mais rassurez-vous, les quatre restants ont non seulement appris à chanter, mais ils ont aussi développé leurs biscotos !

Ainsi, ce 4 cylindres de 2,3 litres est repris de la Mustang EcoBoost. Ici, il profite de traitements spécifiques, tant au niveau de l’alliage de la culasse, que du refroidissement et des réglages pour afficher la coquette puissance de 350 chevaux et un couple de 440 Nm. Avec la fonction « overboost », cette dernière valeur grimpe même à 470 Nm.

4 roues motrices !

Mais le gros atout de cette nouvelle bête, LE sujet dont tout le monde parle, c’est son châssis. Et plus particulièrement, son mode de transmission : en effet, la Focus RS est une traction intégrale ! Et pas n’importe laquelle : une transmission intégrale capable d’envoyer jusqu’à 70 % du couple sur les roues arrière et de transférer de ces 70 %, 90% sur l’une des roues arrière. Une extraordinaire usine à gaz qui donne pas mal de plaisir. Non, la Focus RS n’a donc rien d’une vieille marmite…

Bienvenue à bord…

Bon, ce n’est pas tout ça, mais avec un tel bolide devant les yeux, il est difficile de parler théorie pendant des heures. Passons donc à la pratique en grimpant à bord. Et « grimper » est malheureusement le mot juste si vous optez pour les sièges baquet, ces derniers étant perchés assez haut. Et ne vous attendez pas non plus à un cockpit d’avion de chasse : l’habitacle de la Focus RS n’est pas beaucoup plus festif que celui d’une Focus diesel. Quelques surpiqûres bleues, des cadrans supplémentaires perchés sur la planche de bord et, bien entendu, des sièges spécifiques sont ses principaux ingrédients.

Avant de partir…

Choisissez votre mode ! La Focus en propose quatre : « Normal » pour une conduite… normale (ça vous étonne ?), « Sport » pour… vous devinez la suite, « Track » pour une conduite sur circuit et « Drift » pour les gros travers autour des ronds-points à la manière d’un hooligan. Ces modes influencent la consistance de la direction, la sonorité à l’échappement, la tolérance de l’ESC (ESP en Ford dans le texte), la gestion de la transmission intégrale, la gestion moteur et le tarage des amortisseurs. A ce sujet, ces derniers peuvent être raffermis séparément via un petit bouton situé au bout de la commande des clignotants. Mais attention tout de même : une fois en « track », ces derniers se raidissent très sensiblement !

Go !

Sortir du parking : une simple formalité ? Non. D’abord, cette chose ne braque pas et ensuite, l’embrayage plutôt ferme exige un minimum de circonspection pour ne pas caler. L’échappement s’occupe d’alerter les badauds qui seront vite éblouis par le sigle « RS » : tâchez donc de faire les choses proprement ! Une fois en route, en revanche, la Focus RS n’est pas plus difficile à conduire que n’importe quelle autre compacte. L’amortissement ferme vous rappellera simplement qu’il ne s’agit pas de « n’importe quelle autre compacte » !

Go, bis !

Cette fois, route sinueuse dégagée en vue ! Plein gaz et la Focus RS se cabre en rugissant au travers de sa grosse tubulure d’échappement. Un grondement rageur, amplifié par des pétarades au lever de pied en mode Sport. L’accélération, elle, est conséquente. Dès les plus bas régimes, le 2.3 EcoBoost déborde de couple et continue de pousser comme un beau diable jusqu’à l’approche du rupteur, à 6.800 tr/min. Extra ! Ford a choisi une boîte manuelle pour le plaisir plutôt que pour l’efficacité, mais cette dernière n’est toutefois pas la meilleure que nous connaissons.

Ventousée !

Mais c’est quand ça tourne que la Focus RS dévoile tous ses atouts. Freinez tard grâce aux puissants freins Brembo, pointez le museau dans la corde, remettez plein gaz dès que votre estomac vous le permet et c’est reparti ! La motricité est au sommet et quand ça glisse, c’est souvent l’arrière qui déboite légèrement dans une dérive très facilement contrôlable. Un jouet ! Sur les modes « Sport » et « Track », la Focus RS est rivée au plancher et pardonne énormément.

Mode gaudriole

Le mode « Drift », lui, favorise le couple sur les roues arrière pour amplifier le côté joueur de la chose. Une petite démonstration sur un faux rond-point au sein d’un parking privé nous a d’ailleurs permis de le constater : entrez dans le cercle, gardez la première, rivez le pied au plancher et dosez ensuite la dérive à l’accélérateur et au volant. Quasiment aussi simple à dire qu’à faire ! Sur circuit, ce mode fait perdre pas mal en précision. Mais ce que vous perdez en efficacité, vous le gagnez en flamboyance ! Un mode parfaitement… inutile et à ne réserver qu’aux terrains privés, mais… extrêmement drôle !

Prix !

C’est ici que la Focus RS estomaque tout le monde. A 39.300 €, la Focus RS est sans concurrence. Une compacte familiale de 350 chevaux, à 4 roues motrices, capable d’abattre le 0 à 100 km/h en 4,7 secondes et de pointer à 266 km/h pour ce prix-là, ça n’existe pas ailleurs. La Mercedes A45 AMG ? Elle exige 10.000 € de plus ! L’Audi S3 est certes au même prix et mieux finie, mais elle est moins « fun », moins performante et… nettement moins bien équipée ! Même histoire avec la Golf R, pourtant un brin moins onéreuse. Quant à la Subaru WRX STI, une peu bourrue, elle est affichée à 41.995 €. Côté CO2, la Focus RS rejette 175 g CO2/km.

Conclusion

Alors ? Eh bien c’est pas compliqué, selon nous, la Focus RS 2016 a tout simplement repris son titre de meilleure sportive compacte de l’année. Alliant une efficacité démoniaque avec un indicible plaisir de conduite, la Focus RS garantit une banane permanente sur votre visage ! Choisissez juste les bonnes routes pour profiter au maximum de son potentiel, avant de vous rendre au travail !