Tous les SUV de segment B ont comme dénominateur commun qu'ils sont des versions surélevées et à l’esprit baroudeur de citadines compactes. Ce Stonic est une "Rio sur échasses". Presque tous les constructeurs s’y sont mis, mais cela ne rend pas le choix facile pour le client. Après tout, le segment commence à être très occupé. Que propose donc ce modèle, face à ses concurrents ?
Silhouette
Le Stonic propose des couleurs joyeuses et contrastées. Rien de nouveau sur le segment (voir par exemple le Renault Captur), mais ce SUV compact reste plus agréable à regarder que la Rio sur laquelle il est basé. Cela dit, vous n’êtes pas obligé de prendre une couleur de toit contrastée : ceux qui désirent un modèle plus discret peuvent opter pour une teinte unie.
Malheureusement, les designers de Kia n’ont pas apporté cette note de gaieté dans l’habitacle. Quoique sur le plus haut niveau d'équipement, vous pouvez opter pour des couleurs flashy. Le tableau de bord, avec un grand écran d'infodivertissement de 7 pouces en forme de tablette, est celui de la Rio et apparaît très strict. On y retrouve quelques plastiques durs, mais la qualité d'assemblage est sérieuse.
L’habitabilité est également honorable pour le segment : avec une longueur de 4,14 mètres (contre 4,07 mètres pour le Rio), il y a pas mal d'espace à l'avant et à l'arrière. Les sièges sont confortables, mais manquent de soutien latéral. Le coffre propose 352 litres (contre 325 litres dans la Rio) avec comme grand avantage d’offrir quelques centimètres supplémentaires, mais les compétiteurs principalement français, font encore mieux. La modularité est limitée au minimum, même si la banquette arrière rabattue offre un plancher de chargement plat.
Le banc d'essai
Le Stonic propose un moteur diesel et trois essences : un 1.6 CRDI (110 ch, 260 Nm) du côté du diesel, des 1.2 l (84 ch, 122 Nm) et 1.4 l (100 ch, 133 Nm) atmosphériques du côté des essences. Cependant, Kia s’attend à vendre principalement le moteur essence turbo, le 1.0 T-GDI (120 ch, 172 Nm) que nous connaissons déjà de la Rio et qui équipait la version que nous avons pu essayer une semaine. Le trois cylindres sera plus tard, complété par une version de 100 ch (également disponible sur la Rio).
Le trois cylindres turbo reste volontaire sous le capot du Stonic. A bas régimes, il semble un peu engourdi, mais après, il grimpe volontiers dans les tours ! Bien insonorisé, il est exempt de vibrations. Il n'est pas sportif, mais avec un 0 à 100 km/h en 10,3 secondes et une vitesse de pointe de 184 km/h, il réalise des performances honnêtes. La boîte manuelle à six vitesses tire un peu trop long, donc pour les manœuvres de dépassement et autres reprises, il faudra rétrograder.
Les ingénieurs de Kia voulaient ajouter un esprit sportif au Stonic et cela se remarque. Le crossover compact avale doucement et rapidement les virages. Les roues avant répondent exactement aux gestes sur le volant, alors que le train arrière reste toujours très stable. Le segment B des SUV ne propose pas les modèles les plus sportifs, mais ce modèle affiche un bon comportement.
Des défauts ? La direction et les autres commandes pourraient offrir plus de ressenti et de consistance, bien que la majorité des clients du Stonic ne soient pas de grands sportifs : celui-ci leur plaira principalement pour sa position de conduite surélevée. Les ingénieurs ont également raffermi la suspension par rapport à la Rio pour limiter les mouvements de caisse. Dommage que le résultat soit si raide…
Les équipements
Le système d'infodivertissement de 7 pouces est disponible de série sur le Stonic à partir de la version de base (Easy). Les connexions Apple CarPlay et Android Auto sont de série dès le deuxième niveau d'équipement (Fusion). Celui-ci comprend aussi la navigation avec informations sur la circulation et mises à jour cartographiques gratuites pendant sept ans.
De série, Kia dote son Stonic d’une caméra de recul et de capteurs de stationnement, à partir du deuxième niveau d'équipement, un régulateur de vitesse vient en sus. Le plus haut niveau d'équipement (Sens) ajoute une assistance au maintien de voie, un avertissement de fatigue et un avertissement d'angle mort, bien que vous puissiez commander la plupart de ces équipements dans un package optionnel sur les autres versions.
L'addition
Cela nous amène aux tarifs. Le Kia Stonic commence à partir de 17.690 €. Un prix attrayant, mais pour cela, vous avez seulement le quatre cylindres atmosphérique de 1,2 l au niveau d'équipement Easy. Celui-ci propose une climatisation manuelle, une caméra de recul et des phares automatiques. "Notre" 1.0 T-GDI n'est disponible que sur le plus haut niveau d'équipement, Sense, qui coûte 22.890 €. Il est entièrement équipé de série, avec même les sièges et le volant chauffants.
Comme le veut la tradition asiatique, la liste des options est limitée : dans ce cas à la couleur métallisée et au toit coulissant. Cependant, Kia propose des packs d'options pour la navigation et les assistances au conducteur pour les versions d'équipement Easy et Fusion. Comme le veut la tradition Kia, le Stonic a droit à une garantie constructeur de sept ans.
Enfin, la consommation: Kia annonce une moyenne de 5 l/100 km et des émissions de CO2 de 115 g/km. Comme toujours, nos relevés furent un peu plus élevé, avec ce 3 cylindres turbo : notre semaine d’essai se sera soldée par une moyenne de 7,5 l/100 km.
Le verdict
Le Kia Stonic est un SUV compact qui peut rivaliser avec la concurrence. Pas parce qu'il excelle sur certains points, mais parce qu'il fait tout bien : il combine un design sympa aux standards coréens, un moteur adapté et une belle agilité avec un équipement complet. Un SUV compact qui fait bien dans tous les domaines ? C'est un argument solide.