Lorsqu’il s’agit de retravailler un produit aussi important que la 308, forcément, chaque évolution est d’une priorité capitale. Peugeot ne s’est donc pas jeté dans la gueule du loup au moment de revoir l’un de ses modèles phares. Il y a de réelles améliorations, sans pour autant parler de révolution. Cette seconde génération de la Française s’affirme, gagne en maturité et en style.

Fière comme une lionne 

Justement, parlons-en, du style. La 308 s’affaisse en perdant 2 cm en hauteur et en s’allongeant de 11 cm pour la berline et de 6 cm pour le break. Nous vous avions déjà parlé de toutes les évolutions en termes de design lors de son annonce en mars dernier. Pour faire simple, la lionne s’affirme encore davantage à l’image de sa face avant inédite arborant fièrement un nouveau blason. À l’intérieur, les changements sont plus timides. Tout est repensé certes, mais dans la continuité de la génération précédente. Les habitués ne seront pas perdus. Ils devraient tous même apprécier les améliorations technologiques.

Des évolutions utiles

L’évolution la plus marquante provient du système multimédia. De la première à la dernière finition, toutes les 308 embarquent un grand écran central tactile de 10 pouces. Il est très réactif et pensé à la manière d’un smartphone, ce qui permet une prise en main rapide. Dès la version « Allure », une seconde dalle vient enrichir la console centrale. Personnalisable, il comporte 5 raccourcis qui s’avèrent bien pratiques au quotidien : trajet vers le domicile, radio et réglage de climatisation préférés sont disponibles en un seul clic. On apprécie également que toutes les commandes soient désormais présentes sur le volant, fini la sucette qui dépasse de la colonne de direction. Toutes ces évolutions semblent vraiment bénéfiques pour le conducteur et, il faut le reconnaître, on est bien dans cette nouvelle 308.


Délicieux cocktail !

On y est encore mieux une fois en mouvement ! La dernière lionne dispose d’un châssis digne de la marque qui allie avec brio confort et dynamisme pour un enivrant cocktail. La 308 est d’abord une excellente routière. Bien insonorisée, elle est capable d’avaler les kilomètres sans broncher. Les casse-vitesses et autres grosses ornières sont bien absorbés par la suspension. Seules certaines aspérités plus légères se font ressentir en finition GT et une fois les grandes jantes montées. Mais là où la Française épate, c’est quand le pied droit s’alourdit. La direction vive permet des changements de caps rapides et précis. Parfaitement équilibrée, elle vire à plat, pratiquement sans jamais sous-virer ou survirer au lever de pied. La Française semble montée sur des rails. Avec ce petit volant, cette sensation de dynamisme est encore décuplée. Berline ou break, c’est pareil, on prend beaucoup de plaisir à son volant et ce peu importe la motorisation.

Efficacité remarquable

Tout en bas de la pyramide 308, on retrouve le petit moteur essence de 110 ch. Sans être un foudre de guerre, ce 1.2 l est plus que suffisant pour s’insérer dans la circulation au quotidien. Agréable à rouler, il devient juste bien audible une fois en charge. Le diesel de 130 ch brille par son couple de 300 Nm bien présent, peu importe le régime moteur. Dès son lancement, la 308 dispose de 2 motorisations hybrides : une première de 180 ch et une seconde de 225 ch. Toutes deux sont équipées du même moteur électrique et d’une batterie de 12,4 kWh. Elle leur permet de revendiquer une autonomie d’une soixantaine de kilomètres sans avoir besoin de faire tourner le bloc thermique. Une valeur qui semble tout à fait atteignable après notre prise de contact, notamment grâce au mode régénératif qui autorise la conduite à une pédale.

En plus de réduire la consommation, propulser la 308 uniquement à l’aide des batteries ne fait qu'accentuer l’insonorisation de l’habitacle. Seule différence entre les 2 versions hybrides rechargeables : le moteur essence qui gagne en puissance.

Grâce à l’aide du moteur électrique, les relances de ces variantes hybrides sont d’autant plus agréables et collent davantage avec le châssis vif de la Française. Certes, aucun de ces blocs hybrides ne fera vibrer la flamme des passionnés de mécaniques « sportifs ». Mais ils font tous leur travail de façon remarquable.

Forcément, tout ça se paye … 

Les tarifs de la Française sont en adéquation avec ses excellentes prestations, donc chers. La version Active basique équipée d’une boîte manuelle et d’un bloc essence de 110 ch s’échange à partir de 25.000 € tout rond. Pour l’hybride rechargeable de 225 ch en version GT Pack, il faut débourser près de… 20.000 € supplémentaire ! Des tarifs qui se rapprochent d’une certaine concurrente à l’étoile, par exemple, qui peut compter sur une finition et des matériaux plus premium. Si les plastiques moussés sont présents à profusion dans l’habitacle, certains d’entre eux, notamment sur la console centrale, ne sont en effet pas encore tout à fait au niveau des Allemandes. Pour bénéficier du grand coffre du break, il faudra débourser 1.000 € de plus.

Notre verdict

La 308 a évolué judicieusement dans tous les domaines. Malheureusement, ces améliorations se payent au prix fort avec des tarifs équivalents à ceux des premium allemands. Certains plastiques ne sont pas encore au niveau de ce qui se fait outre-Rhin, mais la 308 a d’autres atouts. Elle peut compter sur un châssis dont seules les félines françaises semblent avoir le secret. Amusant, dynamique et confortable à la fois, il nous a fait très forte impression.


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