La Mégane, c’est une machine à succès pour Renault, avec 6,6 millions d’exemplaires vendus depuis sa première apparition en public, en 1995 ! C’est dire si le constructeur n’a pas pris le renouvellement à la légère… D’autant que le segment qu’occupe ce modèle est le plus prisé d’Europe ! On y retrouve d’ailleurs quelques poids lourds, à l’instar des VW Golf, Opel Astra et autres Ford Focus et Peugeot 308. Pour concurrencer tout ce joli monde, Renault mise sur l’équipement, le dynamisme et bien entendu, le style de son modèle…
Jolie et habitable
Les goûts et les couleurs sont une chose bien personnelle, mais les lignes racées et musclées de la Mégane quatrième du nom semblent plaire. Des lignes qui s’étalent plus généreusement qu’auparavant, avec une longueur de 4,36 mètres, soit 64 mm de plus. Plus grande, plus basse et plus large, la Mégane est également plus habitable. Cela se remarque aux places arrière avec, entre autres, une excellente garde au toit. En revanche, nous nous montrerons moins laudatifs au sujet du coffre : si le volume de 384 dm³ est correct, on regrette son seuil de chargement handicapant et sa modularité basique. En effet, la banquette arrière rabattue ne forme pas de plancher plat.
Confort « à la française »
Bien installé dans d’excellents sièges au maintien impeccable, le conducteur voit s’étaler devant lui une planche de bord assez bien finie et plutôt valorisante, avec cette tablette R-Link 2 en position verticale. Sympa pour épater les copains, mais au quotidien, nous aurions préféré un système peut-être moins clinquant et plus intuitif ! Une question d’habitude, me répondront les plus tolérants… Et à bien regarder les détails, la finition n’est pas toujours au meilleur niveau…
Equipement venu d’en haut
L’équipement, lui, reprend bon nombre d’éléments à la Talisman et à l’Espace. Et si ces derniers peuvent paraître un brin sous-équipés par rapport aux redoutables concurrentes germaniques, la Mégane, qui évolue sur un segment inférieur, se positionne plutôt en haut du panier ! On y retrouve en effet, l’alerte anti-dévoiement, le régulateur de vitesse adaptatif, le système de parking automatisé, l’affichage tête haute, divers modes de conduite grâce au Multi-Sense…
dCi 130
Renault propose une jolie palette de motorisations diesel : 1.5 dCi 90 et 110 (95 g CO2/km), et 1.6 dCi 130 et 165. Lors de cette première prise en mains, nous avons pu essayer le dCi 130, ici accouplé à une boîte manuelle à 6 rapports. Avec ses 130 chevaux et son couple de 320 Nm, nous avons trouvé ce moteur particulièrement en forme ! Si, sous 1.500 tr/min, le moteur manque de brio, il se réveille au-dessus avec vigueur et tracte vigoureusement la carlingue ! Ce moteur est une petite perle, car outre sa vigueur et son allonge, il fonctionne sans chahuter et sans trop picoler… La boîte manuelle 6, elle, n’atteint pas le niveau du bouilleur, avec une commande un brin accrocheuse et aux débattements trop longs.
Tradition Renault oblige, le comportement est bien entendu à la hauteur des événements ! Tout en restant parfaitement confortable, y compris sur routes déformées, la Mégane sait également afficher de belles prestations dynamiques. Précise, accrocheuse et tranchante en conduite soutenue, la Mégane peut même devenir rigolote sur demande, avec un train arrière gentiment réactif en cas de lever de pied en virage ! Bon, d’accord, tout le monde n’achète pas une Mégane pour « péter un chrono » dans une spéciale de montagne, mais sachez qu’elle en est capable, y compris en version diesel.
GT et 4Control
Avec de si belles prestations en version dCi 130, nous nous attendions naturellement à ce que la GT sublime le package ! Et… c’est quasiment le cas ! La GT, c’est un dérivé de la Mégane développé par Renault Sport. Il ne s’agit donc pas d’une Mégane RS, confirmée, mais pas prévue pour tout de suite, mais d’une version intermédiaire à l’esprit plus… GT ! Amusant, n’est-ce pas ? Toujours est-il que cet « esprit » se manifeste sur la carrosserie avec des boucliers et une teinte spécifiques, ainsi que dans l’habitacle, avec quelques inserts bleus et de splendides sièges enveloppants.
Sous le capot, nous retrouvons le TCe 205 chevaux, un moteur déjà connu de la Clio RS, associé à une boîte EDC à double embrayage et 7 rapports. Disons-le tout de go, ce n’est pas le moteur qui constitue le point fort de cette GT. Lisse, dénué de caractère et à la sonorité fort banale, ce groupe affiche de belles prestations, mais n’envoûtera certainement pas l’équipage… La boîte lui va cependant plutôt bien et autorise des rétrogradages « en rafale » si vous maintenez la palette gauche enfoncée. Précisons aussi que ce modèle propose un mode « Launch Control » pour des démarrages façon « boulet de canon ».
Vous l’aurez compris, le morceau de résistance, c’est le châssis. La Mégane GT reprend les quatre roues directrices à son compte, avec un réglage plus généreux sur le mode sport. Ainsi parée, la Mégane GT devient une arme absolue, capable d’en remontrer à des sportives bien plus cotées ! Capable d’enchainer les virolos les plus sinueux à un train d’enfer, la GT ne demande en contrepartie qu’un minimum d’effort au volant. Certes, le châssis est un peu plus ferme… Mais il faut savoir ce que l’on veut !
Budget
Annoncée à partir de 17.950 €, la Mégane propose 4 niveaux de finition. Le gros des ventes sera sans doute assuré par la dCi 110 en finition Intens, affichée à 25.500 €. La GT, elle, est affichée à 29.950 €. Un tarif dans la grosse moyenne, tirant peut-être légèrement vers le haut.
Conclusion
C’est vraiment à ce niveau de gamme que le talent des ingénieurs Renault s’exprime au mieux. La Mégane est une réussite, se posant actuellement comme le modèle le plus convaincant de la marque. A la fois sportive et confortable, la Mégane pique pile là où il faut, à quelques légers détails près. Nous avons hâte de la confronter à ses concurrentes, en version dCi 110, histoire de voir si elle tient bien toutes ses promesses.