Renault et le haut de gamme, c’est un peu une histoire à la « je t’aime, moi non plus ». Les tentatives de conquête furent nombreuses, mais le succès ne fût pas toujours au rendez-vous. Pourtant, ce n’est jamais faute de bonnes idées ! Pour éviter de manquer le rendez-vous, elle chipe de nombreuses technologies à l’Espace qui, jusqu’à présent, connaît un bon début de carrière. Le changement, est-il pour maintenant ?
4,85 mètres d’un design... particulier
Les goûts et les couleurs étant une chose très personnelle, nous nous garderons bien de juger l’esthétique de cette berline. Longue de 4,85 mètres, la Talisman s’étend plantureusement avec des gimmicks de style pour le moins singuliers. Cette taille généreuse a l’immense mérite de prodiguer un bel espace disponible : 608 litres de coffre et une habitabilité arrière fort généreuse ! Seuls les grands échalas trouveront la garde au toit un peu faiblarde.
Un équipement complet…
Dans l’habitacle, Renault dorlote les occupants avec du cuir à tous les étages sur les exécutions les plus élevées et un équipement pour le moins complet. On y retrouve en effet, la grande tablette tactile en position verticale commandant les fonctions multimédia, une stéréo Bose à 13 haut-parleurs, des sièges ventilés et massants, un volant chauffant, ainsi qu’un arsenal sécuritaire qui paraît fort complet : aide active au stationnement, avertisseur d’angle mort, grands phares automatiques, freinage actif d’urgence, alerte de franchissement de ligne et même, régulateur de vitesse adaptatif.
Ou presque ?
Sur papier, tout cela paraît fort impressionnant. En pratique, nous devons tout de même avouer avoir été quelque peu déçus par l’un ou l’autre de ces équipements : le régulateur de vitesse n’incorpore pas la fonction « pilotage automatique » dans les embouteillages et ne fonctionne que de 50 à 140 km/h ; le graphisme de la tablette laisse à désirer (surtout la navigation !), de même que son ergonomie ; le massage des sièges se résume à un gonflage et un dégonflage de certains coussins… Quant à la finition, on pointe également quelques fausses notes, à l’instar du plastique entourant la tablette et la moquette du coffre.
Ce qui est embusqué sous le capot…
La Talisman propose une palette de moteurs un peu plus étendue que l’Espace, mais ne dispose toujours pas de véritable motorisation de pointe. En essence, le 1.6 TCe est décliné en deux variantes de puissance (150 et 200 chevaux), mais ne s’accouple qu’avec la seule boîte EDC (automatique à double embrayage) à 7 rapports.
En diesel, le choix est plus large et la gamme démarre avec le 1.5 dCi de 110 ch (95 g CO2/km) exclusivement servi par la boîte manuelle 6 rapports. Le 1.6 dCi le chapeaute avec deux déclinaisons de puissance, à savoir 130 et 160 chevaux, cette dernière n’étant servie que par la seule boîte EDC 6 rapports. Je sais, c’est complexe…
4 roues directrices et amortissement piloté
Pour en finir avec la partie technique, pointons le châssis optionnel à 4 roues directrices, repris des précédentes Laguna et de l’actuel Espace. La réactivité directionnelle, de même que l’amortissement et une multitude d’autres facteurs (sonorité, gestion moteur/boîte, ambiance lumineuse…) peuvent être adaptés depuis le « Multi-sense », un programme proposant divers modes de conduite (éco, confort, normal, sportif, personnalisé).
Comment ça roule ?
Fort bien, ma foi ! Silencieuse, la Talisman fait preuve d’un excellent comportement routier, d’une rare efficacité. Les 4 roues directrices permettent d’enquiller les virages à un rythme qui pourrait surprendre quelques sportives de renom ! Précise et vive, elle semble en effet, bien plus compacte qu’elle ne l’est réellement.
Et même en forçant le tempo, tout reste calme et reposant à bord (à la condition de supprimer l’horripilante sonorité artificielle depuis la tablette), avec un amortissement confortable, y compris sur le mode sport, mais au filtrage parfois imparfait. Seule la direction peut surprendre par sa légèreté sur le mode confort, n’inspirant alors, pas une grande confiance.
Du côté des moteurs
Lors de cette première prise en main, nous avons pu essayer les 1.6 dCi 160 et TCe 200. Le premier des deux séduit par son couple et sa constante disponibilité. Il emmène la Talisman avec un souffle largement suffisant, mais manque tout de même de coffre pour interpréter le vrai haut de gamme.
Le second, forcément plus silencieux et plus alerte dans les tours, surprend par ses accélérations, mais manque de couple à bas régime. Le problème, c’est qu’il est desservi par une boîte EDC 7 à la gestion perfectible et à la commande manuelle décevante. Rien de dramatique toutefois, car seuls les plus sportifs se plaindront en parcours montagneux. Ce qui n’arrive pas tous les jours en Belgique, nous sommes assez d’accord… Bon, allez, on vous avoue tout de même un gros défaut : la contenance du réservoir, assez ridicule à ce niveau de gamme, avec 52 litres dans le meilleur des cas.
Tarifs
Renault propose sa Talisman à partir de 25.850 € en finition Life (dCi 110). Un modèle à l’équipement taillé pour le prix d’appel. En finition Zen, la Talisman se vend 2.000 € de plus. Le sommet de la gamme, l’Initiale Paris, demande quant à elle 38.850 €. Pour info, la version Grandtour réclame en moyenne, 1.500 € supplémentaires.
Conclusion
Polyvalente, la Talisman se sent aussi à l’aise dans les virolos montagneux que dans l’anarchie d’une circulation urbaine. Un véhicule spacieux, confortable et efficace, mais qui aura tout de même fort à faire face à une concurrence bien affûtée. Pétrie de bonnes idées, elle mérite de soigner encore davantage ses détails pour séduire complètement. Cela étant dit, nous restons persuadés que le voyage sera encore plus agréable avec la Grandtour, la version break.