Une nouvelle génération de Range Rover, on ne voit pas ça tous les jours. Et pour cause, ce n’est arrivé que 5 fois depuis la création du modèle en 1970. Alors forcément, le renouvellement du vaisseau amiral anglais, c’est un événement pour ses clients, mais également pour Land Rover… Il faut dire qu’avec le Defender, le « Range » est le modèle le plus rentable de la marque. Ce qui a sans doute poussé le constructeur anglais a joué la carte de l’évolution plutôt que celle de la révolution. La marque a amélioré son produit dans les moindres détails, tout en conservant les signes distinctifs faisant de lui un « Range ». Et ça se voit au premier coup d’œil.
Approche minimaliste
La moindre petite pièce de carrosserie a été lissée, simplifiée et améliorée, du début de la calandre, jusqu’au bout de sa malle arrière. Land Rover a par exemple poussé le bouchon jusqu’à cacher le joint à la base des vitres directement dans les portières ! Le seul aspect sur lequel Land Rover n’a pas simplifié ou minimalisé son 4x4, c’est en matière de taille ! Il en impose ! Même avec un empattement court, empattement qui atteint tout de même les 3 m, le Range Rover dépasse les 5 m de long !
Une effusion de luxe…
Cette approche pour le moins minimaliste, on la retrouve également dans l’habitacle, du moins à l’avant… Au milieu de la planche de bord trône un imposant écran de 13,1 pouces contrôlant la totalité du véhicule, à l’exception de la climatisation. Cette dernière a droit à de vrais boutons et molettes séparées, mais parfaitement intégrés sous le panel central. Finalement, un combiné d’instrument digital et personnalisable de 13,7 pouces complète la planche de bord. Quant au reste de l’habitacle, il est recouvert de matériaux nobles aux détails exquis. Une effusion de luxe raffiné.
À tous les niveaux !
Mais il n’y a pas qu’à l’avant que l’on profite du raffinement de ce nouveau Range Rover, bien au contraire ! Notre exemplaire d’essai est équipé de sièges arrière « confort exécutif » dignes d’une classe affaire dans un vol long-courrier ! Le tout est entouré d’écrans pour piloter la moindre fonction du véhicule. Encore une fois, une effusion de luxe. Quoi, vous pensiez que Land Rover ne s’était occupé que de l’habitacle ? En plus d’offrir un coffre évoluant de 818 à 1.841 litres, la marque anglaise a conservé l’ouverture du hayon en 2 parties et a même installé un petit dossier au-dessus de la roue de secours de 23 pouces pour s’y assoir et… Et puis pourquoi pas, hein ? Land Rover n’a pas regardé à la dépense pour que le propriétaire se sente spécial. Un sentiment que l’on ressent tout particulièrement une fois au volant.
Rien ne l’arrête
À l’intérieur de ce nouveau Range, on est plus coupé du monde que jamais. Aucun bruit ne vient perturber le calme olympien qui règne dans l’habitacle. Assis loin, bien loin du sol, on domine la route lorsqu’on conduit ce mastodonte, et l’on voit tout : du plus gros nid-de-poule à la plus petite fissure dans le bitume. En revanche, si l’on bien voit toutes ces aspérités, on ne les sent pas du tout ! Malgré les immenses jantes de 23 pouces, le Range Rover est un véritable tapis volant ! Il faut dire que pour voler, l’exemplaire de cet essai était bien aidé par son V8 de 530 ch et 750 Nm de couple ! Rien ne semble pouvoir arrêter cet engin d’au moins 2,5 tonnes, et ce aussi bien sur qu’en dehors de la route. Comme tous les Land Rover, il peut compter sur une quantité innombrable de fonctionnalités tout-terrain pour lui permettre de passer absolument partout.
Pataud, mais charmant
Malgré ses 530 ch et son 0 à 100 km/h abattu en moins de 5 s, il ne s’agit pas du Range Rover Sport, mais bien du Range tout court. Sa conduite est donc loin d’être dynamique ! La direction est (trop) légère et vague, il prend du roulis à chaque virage et même ses freins peinent à l’arrêter... Mais tout ça fait également partie de son immense charme. Un charme qui se paye immensément cher…
Aussi cher qu’un gros lingot…
Pour répondre à la question de son tarif, la réponse est simple : cher… Quoi, vous voulez vraiment connaître la facture exact notre exemplaire lors de cet essai ? La voici : 186.611 € ! Et il est possible de monter encore (bien) plus haut ! Non content de se le procurer, encore faut-il le faire rouler. Avec une consommation moyenne de 13,7 l/100 km au moment de rendre les clés de notre V8, les passages à la pompe risquent d’être fréquents et, encore une fois, onéreux… Mais tous les Range Rover ne fleurtent pas avec les 200.000 €. D’autres motorisations sont disponibles au catalogue. Les tarifs débutent à partir de 128.581 € pour un bloc diesel et 140.589 € pour une mécanique hybride rechargeable dont nous avons également pu prendre le volant.
31,8 kWh
Deux variantes hybrides rechargeables sont proposées au catalogue : P440e et P510e, chiffre qui avance tout simplement la puissance maximale développée par la chaine cinématique mariant le moteur électrique de 143 ch à un six cylindres en ligne turbo essence de 3.0 l. Dans les deux cas, on retrouve une batterie généreusement dimensionnée offrant 31,8 kWh utiles. Si elle assure en théorie un rayon d’action WLTP impressionnant de 109 km au pachyderme, dans la pratique, on peut déjà prétendre à un rayon d’action réel de plus de 85 km. De quoi jouir, avec la version P510e mise à notre disposition, d’un appétit moyen bien plus raisonnable que celui du P530 avec son V8… tout en assurant des performances quasiment aussi explosives à la demande : 5,5 s pour le 0 à 100 km/h contre 4,6 s. Sur une boucle de 135 km, principalement autoroutiers, on a en revanche relevé une consommation moyenne de seulement 4,4 l/100 km pour le P510e… Si on multiplie les recharges régulières (la recharge rapide en courant continu jusqu’à 50 kW est possible), on peut donc viser une consommation de sans-plomb assez raisonnable. Sans oublier l’intérêt fiscal que représente l’homologation WLTP débutant à 20 g de CO2/km contre les plus de 260 g/km du P530 !
Notre verdict
Aucun doute, le nouveau Range Rover est toujours le roi de la route. Rien ne peut venir perturber la sérénité de son habitacle. Rien ne l’arrête non plus, aussi bien sur qu’en dehors de la route. Sans avoir joué la carte de la révolution, Land Rover a réussi à faire suffisamment évoluer son vaisseau amiral pour qu’il puisse toujours revendiquer son trône. Peu importe sa motorisation, on ne fait pas (beaucoup) mieux qu’un « Range » et ça n’a jamais été plus vrai, et plus cher, qu’aujourd’hui…