Renault fait indiscutablement partie des pionniers de l’électromobilité. Mais en misant très tôt sur la propulsion électrique pure, le constructeur français a « sauté » l’étape de l’hybridation de ses mécaniques. Compte tenu de l’évolution du marché, le constructeur a changé de stratégie en développant une famille de modèles hybrides sous l’appellation E-Tech. L’idée est de conserver une même architecture mécanique qui puisse s’appliquer à la fois à la technologie hybride (sur la Clio) et à la technologie hybride rechargeable (sur le Captur et la Mégane).
Trois moteurs, pas d’embrayage
On ne va pas revenir longuement sur le fonctionnement théorique de cette architecture originale que nous vous détaillions dernièrement. Mais pour ceux qui ne voudraient pas relire en détail l’explication de son fonctionnement, rappelons juste que cette mécanique E-Tech marie un quatre cylindres 1.6 l atmosphérique de 91 ch/144 Nm à deux moteurs électriques (un « petit » de 15 kW/50 Nm qui sert d’alterno-démarreur et un « gros » de 36 kW/205 Nm qui permet de rouler en mode électrique) au travers d’une originale boîte de vitesses totalement dépourvue d’embrayage. Et passons plutôt cette fois aux sensations dans la pratique au volant de la Clio E-Tech.
Presque « normale »
L’intégration de cette mécanique hybride ayant été imaginée dès la conception de la plateforme, elle ne rogne ni sur l’espace habitable ni sur la modularité (dossiers arrière rabattables) des variantes thermiques.
Au premier coup d’œil, le coffre reste également identique. Mais dans ce cas-ci, l’espace de rangement situé sous le plancher disparait tout de même. Le volume de coffre de la version hybride se fixe donc à 300 l alors qu’il peut monter à 391 l sur la variante thermique en tenant compte du rangement sous le plancher de coffre.
EV
En se glissant au volant, on retrouve l’ambiance générale plutôt soignée découverte lors du lancement de la cinquième Clio du nom. La version hybride se distingue seulement par quelques détails. Comme l’apparition d’informations spécifiques au système hybride sur le compteur numérique.
On retrouve aussi un bouton EV qui permet de forcer (temporairement) le mode électrique et une position « B » sur le sélecteur de marche afin de maximiser la récupération d’énergie lors des ralentissements.
Très électrique en ville…
L’architecture mécanique retenue par Renault pour électrifier sa Clio permet de maximiser le roulage en mode électrique. Dans la pratique, cela rend les déplacements urbains assez confortables. On a presque l’impression de rouler à bord de la Zoé ! Renault affirme que sa technologie permet de rouler jusqu’à 80 % du temps en ville en mode électrique. Cette première courte prise en main semble confirmer l’information… Par rapport à d’autres modèles hybrides, on peut accélérer plus franchement tout en roulant toujours en mode électrique. La Clio E-Tech accepte ainsi sans problème de rouler en mode électrique jusqu’à 70-75 km/h.
On remarque toutefois l’allumage de temps à autre du moteur thermique à un régime relativement supérieur à ce qui semble nécessaire pour évoluer. En fait, c’est normal, puisque le moteur à essence est alors utilisé pour recharger la batterie lithium-ion de 1,2 kWh via le petit moteur électrique, mais sans être connecté aux roues. Au début, cela pourra surprendre. Mais on devrait rapidement s’y habituer…
… et toujours agréable en dehors !
S’il n’est pas capable d’animer la voiture aux basses vitesses, le moteur thermique vient se connecter aux roues sur les plus grands axes. Le fonctionnement complexe de la boîte de vitesses à deux arbres permet 15 configurations différentes dans le but de laisser le moteur thermique fonctionner autant que possible entre 2.000 et 4.000 tr/min afin de maximiser son rendement.
En puissance cumulée, la Clio hybride développe jusqu’à 140 ch et annonce des performances suffisantes pour évoluer dans le trafic : 0 à 100 km/h en 9,9 s, kilomètre départ arrêté en 31 s et une vitesse de pointe de 180 km/h. Certes, la TCe 130 EDC, un peu moins puissante, offre plus de punch dans la pratique avec respectivement 9 s ; 30,1 s et 200 km/h pour les mêmes exercices. Mais la Clio hybride reste agréable lors des grosses relances sans imposer l’effet « moulin à café » de certaines concurrentes hybrides…
96 g/km WLTP
La Clio E-Tech annonce une consommation moyenne WLTP de 4,3 l /100 km pour une homologation CO2 de 96 g/km. Dans la pratique, on devrait pouvoir s’approcher facilement de ces chiffres. Durant notre boucle, nous avons noté une consommation moyenne à l’ordinateur de bord de 3,9 l/100 km sans « éco-conduire ».
+1.300 €
La Clio E-Tech débute en exécution Zen à partir de 22.100 € en Belgique. Avec les versions Intens et Initiale Paris, elle est proposée respectivement à 23.600 € et 26.400 €. Soit un supplément « raisonnable » de 1.300 € par rapport aux Clio TCe 130 EDC équivalentes. Durant la phase de lancement, une version E-Tech First est également proposée à 24.850 €.
Notre verdict
En version E-Tech, la Clio conserve ses principales qualités pratiques et dynamiques. Mais elle assure en outre des déplacements urbains majoritairement électriques pour une consommation réelle sensiblement réduite. Le tout pour un supplément tarifaire plutôt contenu. Il n’est jamais trop tard pour bien faire !