C'est ce dimanche 4 juin en début de matinée que Tom Cloet a réalisé un rêve : se retrouver dans la Sarthe, en France, sur le légendaire Circuit des 24 Heures du Mans, avec pour objectif d'assurer sa qualification en vue du double tour d'horloge le plus célèbre du monde. Au volant de la Porsche 996 GT3-RSR du Noël Del Bello Racing, le pilote belge passait en quelques secondes de l'appréhension à la satisfaction : "Comme tous les circuits dont on parle beaucoup, on se demande comment cela va fonctionner, si on va être à la hauteur", commente Tom. "Et puis, vous montez en piste, et ce premier tour complet constitue déjà une victoire pour vous-même. Vous vous dites : cette fois, ça, y est, vous y êtes, vous êtes pilote des 24 Heures du Mans. Et ça, c'est magique…"
Très vite, l'émotion cède la place à un premier objectif, qui consiste à aligner les tours, 10 au minimum, afin de recevoir un feu vert définitif pour participer à la course les 16 et 17 juin prochains. "J'y ai été progressivement, en apprenant la piste, en tentant de la mémoriser", poursuit Tom Cloet. "Et ce n'est pas la chose la plus difficile, je trouve. Par contre, se souvenir des différents changements d'asphalte, des bosses, demande plus de temps, donc plus de tours. J'ai accompli la distance qualificative minimale, et je me suis retrouvé avec un chrono de 4'29". De quoi satisfaire tout le monde. En effet, en dépit de la confiance qui règne entre Noël Del Bello et moi, il ne m'avait jamais vu rouler. Maintenant, tout le monde sait où il en est, et la grande aventure humaine et sportive peut commencer…"
Si l'objectif n'était bien sûr pas de précipiter les choses, Tom Cloet avait bien des raisons de considérer son chrono comme une bonne performance. "Patrick Bourdais, le papa de Sébastien, qui possède une solide expérience des 24 Heures du Mans, a tourné en 4'26". Je ne suis donc pas très loin. Quant au jeune Adam Sharpe, qui arrivait de Francorchamps où il avait effectué une épreuve de Britcar samedi soir, il était en 3'35". En course, je sais qu'une moyenne entre 3'25" et 3'30" correspond aux souhaits du team. Pouvoir signer de tels chronos le premier jour, c'est déjà bien…"
Seule petite frustration de la journée, des ennuis de boîte de vitesses ont empêché Tom de reprendre la piste l'après-midi. "Noël Del Bello n’était pas très content, et il l'a fait savoir à Porsche. Nous disposerons dès lors d'une nouvelle boîte, mais aussi d'un nouveau moteur, pour les 24 Heures. Il faut savoir que l'usine allemande a beaucoup d'estime et de respect pour le team français, car Del Bello est sur la liste pour acquérir une RS Spyder LMP2 l'an prochain. Mais bon, ça, c'est un autre rêve lointain. Aujourd'hui, j'aurais préféré rouler davantage, pour accumuler les kilomètres, mais cela n'a pas été possible. C'est comme ça. Mieux vaut les ennuis maintenant qu'à la mi-juin."
Le week-end prochain, changement de registre pour Tom Cloet, qui disputera les 12 Heures de Spa, manche phare des Belgian Touring Car Series, au volant de la superbe Seat Leon de Ward Sluys, également pilotée par l'ex-rallyman Johnny Van Zeebroeck. L'objectif sera une place dans le top 10 ou le top 15 au général, ainsi que la victoire dans la Classe T5. "Rien à voir avec la Porsche du Mans côté pilotage", explique Tom. "La Seat est tellement rigide qu'elle se pilote quasiment comme une monoplace. Je sens que l'aventure va me plaire…"