C’est déjà la 6e génération de la Classe E, grande routière premium emblématique et concurrente directe des Audi A6 et BMW Série 5. Dans la gamme Mercedes, elle se pose juste à côté de l’EQE, qui affiche le même gabarit mais carbure uniquement à l’électricité. La nouvelle Classe E, elle, reste animée par des moteurs thermiques ou des hybrides plug-in.
Des étoiles plein les feux
La dernière Classe E berline conserve bien sûr l’architecture trois volumes de ses devancières. Et elle affiche aussi une ligne plus traditionnelle que celle des berlines de la gamme EQ. Cette nouvelle « E » grandit à peine (+1,4 centimètre) mais arbore quelques nouveaux traits esthétiques, comme des poignées de portes intégrées à la carrosserie ou encore des motifs lumineux en forme d’étoiles pour les feux arrière, rappelant le logo du constructeur. Le modèle est d’abord lancé en Berline, mais la Classe E Break arrivera sous peu, de même les variantes CLE Coupé et Cabrio.
Forêt d’écrans
À bord, l’œil se porte directement sur la forêt d’écrans : la dalle digitale de près de 40 pouces, baptisée « Superscreen », court sur toute la largeur du tableau de bord. Elle se compose de trois écrans : un derrière le volant, un écran central tactile et un autre écran (tactile lui aussi mais facturé en option) situé devant les yeux du passager. Ce dernier écran permet au passager de régler différentes fonctions de bord, mais aussi de regarder la télé ou des vidéos en streaming, même en roulant. Si la visibilité de cet écran est bonne en soirée, elle est par contre mauvaise à la lumière du jour : de nombreux reflets s’affichent alors sur l’écran, qui est par ailleurs vite souillé par les traces de doigts. Bref, cette option est selon nous peu intéressante. Une simple tablette montée sur support réglable fait mieux l’affaire…
Pluie d’« applis »
Outre sa commande vocale perfectionnée, Mercedes a aussi intégré de nombreuses applications tierces dans le système multimédia, comme la plateforme de divertissement « TikTok », le jeu « Angry Birds » ou encore l’application bureautique « Zoom », pour effectuer une « visio » en voiture, via la caméra selfie située au-dessus de l’écran central. L’image de l’interlocuteur sur cet écran n’est disponible qu’à l’arrêt, mais le son reste actif en roulant. On a testé et ça fonctionne très bien. Mercedes a aussi intégré l’intelligence artificielle dans le système pour créer des « routines », comme par exemple activer automatiquement le chauffage des sièges lorsque la température extérieure descend sous un certain seuil. La voiture peut aussi vous proposer automatiquement la création de routines si elle détecte des actions répétitives.
Toujours chic et un brin plus spacieuse
Si la voiture grandit seulement de 1,4 centimètre, l’empattement s’allonge lui de 2,2 centimètres, offrant donc un peu d’espace supplémentaire pour les jambes aux places arrière. De fait, deux voire trois adultes s’y sentent à l’aise, bien que celui du milieu soit toujours un peu plus à l’étroit que les deux autres. Rien à redire par contre concernant la finition, franchement de haut niveau : le mobilier est bien assemblé et garni majoritairement de plastiques moussés. Chic ! Quant au volume du coffre des versions thermiques (540 litres), il est parfaitement dans la norme du segment et nettement plus grand que celui d’une EQE électrique (430 litres).
En attendant les AMG…
Chez Mercedes, le moteur thermique n’est pas mort… Alors que l’EQE est exclusivement électrique, la nouvelle « E » boit encore du pétrole, bien que tous les moteurs disposent au minimum d’une micro-hybridation 48V.
Pour le lancement, la gamme de moteurs thermiques est assez limitée, mais elle devrait vite s’étoffer. En essence, l’offre débute avec la E200 (2.0 turbo à 4 cylindres de 204 ch) et on attend aussi la E450 à 6 cylindres, au feulement plus noble. On présume aussi qu’à terme arriveront de très puissantes versions AMG hybridées.
Cette grande routière Mercedes reste aussi toujours disponible en diesel, avec actuellement seulement la E220d à 4 cylindres, forte de 197 ch et 440 Nm de couple. Ce moteur nous a convaincus : le bloc à mazout se montre franchement silencieux et laisse même échapper un grognement plutôt agréable quand on le sollicite fortement. Les performances sont très satisfaisantes (0 à 100 km/h en 7,6 secondes et près de 240 km/h en pointe). Et ce diesel boit franchement peu : l’ordinateur de bord indiquait 5,5 l/100 km durant cet essai mené en conduite courante. À ce rythme-là, on peut boucler près de 1.200 kilomètres avec un plein. Et les récupérer en un coup de pistolet…
Confort 5 étoiles et roues arrière directrices
Pour la première fois, la Classe E a droit (en option…) à des roues arrière directrices, qui réduisent son diamètre de braquage de près d’un mètre et la rendent aussi plus vivante dans les virages serrés et enchaînement, ce qui nous avons pu vérifier en pratique. La tenue de route est toujours efficace et sécurisante. Une transmission intégrale (4MATIC) reste également disponible selon la version.
Côté confort, la voiture est posée de série sur une suspension passive en acier, mais on vous conseille l’amortissement pneumatique piloté (Airmatic), toujours souverain quel que soit l’état de la route.
Prix de la Mercedes Classe E Berline
Le lancement officiel de la Classe E est prévu à l’automne et on ne connaît pas encore le tarif pour la Belgique. Mais comme toujours, le prix devrait être un peu plus élevé que chez Audi et BMW. Et les options resteront nombreuses et coûteuses. L’étoile se paie toujours au prix fort mais garde aussi une belle cote en occasion.
Notre verdict
Les geeks adoreront les nouvelles fonctions numériques proposées par le système multimédia. Nous, on trouve qu’elles sont souvent superflues à bord d’une voiture. Chacun en jugera. Mais tout le monde s’accordera pour dire que la dernière Classe E reste un carrosse hyper confortable et abouti, dont les moteurs thermiques permettent d’aligner les bornes avec apaisement et sans se faire de souci pour le ravitaillement. Bref, la nouvelle « E » est assurément une réussite. Reste à en voir le prix…