Sébastien Vanhouche

19 SEP 2024

Essai: Mercedes EQA, le SUV thermique… mais électrique

Le Mercedes EQA a récemment profité de quelques mises à jour le rendant notamment plus endurant. Mais est-il devenu réellement plus attrayant pour autant ?

"Le Mercedes EQA est un polyvalent SUV électrique à la fois compact et premium, mais pas tellement plus attrayant depuis son facelift, surtout face à son grand frère, l’EQB…"

L’été dernier, en même temps que son grand frère, l’EQB, et peu après son jumeau thermique, le GLA, la première génération du Mercedes EQA a profité de (très) légères améliorations mi-carrière. Enfin, si seulement l’on peut parler d’amélioration, car en dehors de son autonomie qui a augmenté, c’est à se demander si quelque chose a véritablement été amélioré sur le SUV compact et électrique de la marque étoilée…

PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Design

À peine différent

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le facelift du Mercedes EQA est en tous les cas pour le moins léger, du moins en termes de design. Le style du SUV électrique étoilé a à peine évolué depuis son introduction en 2021. Il s’agit toujours d’une dérivée électrique du GLA contrairement aux Mercedes EQE, EQS et leur dérivées SUV qui sont véritablement des modèles à part entière. Avec ses 4,463 m de long, 1,834 m de large et 1,608 m de haut, il est cependant légèrement plus long que son jumeau thermique. Pour 2024, le Mercedes EQA profite tout de même de boucliers légèrement redessinés, d’une calandre couverte d'étoiles ainsi que de signatures lumineuses retravaillées, tout particulièrement à l’arrière. Mais dans la pratique, c’est à peine si l’on voit la différence entre le nouveau et l’ancien EQA.

Une fois à l’intérieur, les changements sont encore plus timides. Pratiquement rien n’a changé en réalité, l’habitacle est toujours bien fini et majoritairement recouvert de matériaux de qualité si ce n’est quelques plastiques noir brillant qui ne manqueront pas de se rayer rapidement. Mercedes a tout de même apporté quelques évolutions dans l’habitacle de son EQA. Ou devrions-nous dire régressions ?

Expérience

Évolution ou régression ?

Le volant de l’EQA est désormais identique à celui des autres Mercedes récentes et donc entièrement couvert de boutons à retours haptiques pas toujours facile à manier. Et comme dans les autres véhicules compacts du constructeur étoilé, pratiquement toutes les commandes situées sur la console centrale ont tout simplement disparu ! Elles ont fait place à un pseudo espace de rangement à peine aussi épais qu’un smartphone, mais trop petit pour pouvoir réellement y poser un téléphone. Heureusement, l’EQA a conservé quelques commandes physiques de climatisation.

Au-dessus de ces dernières, on retrouve un écran central qui mesure désormais de série 10,25 pouces. Fonctionnant sous la dernière génération du système MBUX, il reste facile d’utilisation même en l’absence des molettes, boutons ou pavé tactile pour le contrôler. Réactif, il peut également se connecter à Android Auto et Apple CarPlay sans le moindre câble. Le combiné d’instrument peut quant à lui évoluer de 7 à 10,25 pouces en fonction du niveau de finition. Bien qu’un peu moins facile d’utilisation qu’auparavant, le Mercedes EQA reste cependant un SUV à l'intérieur duquel il est agréable de passer du temps et ce que l’on soit assis à l’avant ou à l’arrière.

Habitabilité arrière généreuse

Malgré ses 4,463 m de long, l’EQA profite d’un bel empattement de 2,729 m. Un avantage pour les passagers de la seconde rangée qui ne manquent pas de place aux genoux ou à la tête. Malheureusement, ils ne peuvent pas profiter de l’optionnelle banquette coulissante disponible dans le GLA. Cette dernière n’est tout simplement pas offerte sur la variante électrique du SUV compact. Dommage. Autre bémol, le coffre du Mercedes EQA est encore plus petit que celui de son jumeau thermique. Il n’évolue en effet que de 340 à 1.320 l une fois tous les sièges rabattus. Et ne cherchez pas second volume de chargement, ou frunk, sous le capot avant, il n’y en a tout simplement pas. Il faudra vous contenter de ça…

PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Conduite

Techniquement identique et pourtant plus endurant

Mercedes commercialise actuellement 3 variantes de son SUV compact électrique. En entrée de gamme, le Mercedes EQA 250+ profite toujours d’un moteur de 140 kW (190 ch) et 385 Nm entraînant uniquement ses roues avant. Il lui permet d’abattre le 0 à 100 km/h en 8,6 s. Quant à sa batterie de 70,5 kWh, elle n’a pas changé non plus, mais grâce à une optimisation aérodynamique, de nouveaux pneus à faible résistance ainsi qu'une nouvelle fonction de maximisation de l’autonomie, le Mercedes EQA 250 + peut désormais parcourir jusqu’à 557 km par charge. Arrivent ensuite ses variantes 300 4Matic et 350 4Matic qui, comme leur nom l’indique, disposent d’un second moteur et donc de 4 roues motrices. Elles non plus n’ont pas changé techniquement. Le Mercedes EQA 300 4Matic dispose donc toujours de 168 kW (228 ch) et 390 Nm de couple pour atteindre 100 km/h en 7,7 s. Le plus puissant Mercedes EQA 350 4Matic affiche quant à lui 215 kW (292 ch) et 520 Nm pour abattre le 0 à 100 km/h en 6 s. Tous deux profitent d'une plus petite batterie de 66,5 kWh, mais grâce aux mêmes améliorations que l’EQA 250+, ils affichent désormais une autonomie maximale de 459 km. Toutes les variantes du Mercedes EQA sont limitées à une vitesse de pointe de 160 km/h ainsi qu’à une puissance de charge maximale de 100 kW. Heureusement, ses batteries ne sont pas trop imposantes, mais il faudra tout de même patienter 32 min avec les variantes 4 roues motrices et 35 min dans l’EQA 250+ pour passer de 10 à 80 % de niveau de batterie.

Au bout de cet essai, nous avons mesuré une moyenne de 20,5 kWh/100 km au volant de notre Mercedes EQA 250+. Une consommation malheureusement supérieure aux maxima annoncés par Mercedes et qui ne permet théoriquement de parcourir qu’un maximum de 344 km par plein d’ions. Mais rappelons qu’au volant d’un EQB disposant des mêmes moteur et batterie, nous avons relevé une moyenne de seulement 14,1 kWh/100 avec des conditions météorologiques plus clémentes. Il est donc probablement possible de faire mieux en termes de consommation, car comme l’EQB, le plus petit SUV électrique de Mercedes dispose de la même architecture MFA que le GLA thermique. Et il n’y a pas qu'esthétiquement et techniquement que l’EQA s’apparente au GLA.

À l’aise en toutes circonstances

Le Mercedes EQA se comporte pratiquement comme n’importe quel autre GLA, mais qui disposerait d’une motorisation 100 % électrique. Tout comme ce dernier, ses dimensions compactes en font un SUV électrique plutôt agile et facile à manier, tout particulièrement en ville. Silencieux grâce à sa motorisation, mais également grâce à la bonne insonorisation de son habitacle, il enchaîne également très bien les kilomètres sur autoroute. Son amortissement pourrait en revanche être plus souple, la faute sans doute au pack AMG de notre exemplaire d’essai, mais également à ses 2 t sur la balance ! Ce poids important pour un véhicule de ce gabarit limite également son dynamisme. Résultat, le SUV allemand n’est clairement pas un athlète de haut niveau. Heureusement, il ne se traîne pas non plus. Le Mercedes EQA est finalement un bon SUV compact électrique à l’aise en toutes circonstances et disposant d’un agréable compromis confort/dynamisme.

 

Prix

Au moment de rédiger cet essai, les prix du Mercedes EQA débutent à partir de 53.240 € en version 250+ et finition Essential Line. Il s’agit certes de sa variante la moins bien équipée, mais en revanche de la plus endurante. Les 4 roues motrices des versions 300 4Matic et 350 4Matic sont respectivement accessibles à partir de 61.710 € et 67.034 €. Bien qu’il s’agisse du moins cher des SUV électriques de Mercedes, l’EQA est n’est pas gratuit. Surtout que ces tarifs n’incluent que très peu, voire aucun, extras qui restent encore nombreux sur le configurateur du constructeur étoilé. Mais le plus gros problème de l’EQA, c’est son grand frère, l’EQB. Beaucoup plus habitable et pourtant à peine plus encombrant, ce dernier n'est actuellement que 1.815 € plus cher.

Verdict

Simple et efficace, le Mercedes EQA n’est finalement rien d’autre qu’un GLA, mais électrique. Il profite donc pratiquement des mêmes qualités et défauts que ce dernier. À l’aise en toutes circonstances, il s’agit d’un polyvalent SUV compact premium disposant d’une belle habitabilité arrière, mais d’un volume de coffre limité. Son passage par la case facelift ne l’a en revanche pas rendu plus facile d’utilisation puisqu’il n’y désormais pratiquement plus aucun bouton pour commander son système d’infodivertissement. Heureusement, il se rattrape en étant tout de même plus endurant qu’auparavant. Mais le plus gros problème de l’EQA, c’est que le beaucoup plus habitable et pourtant à peine plus encombrant EQB n’est pas beaucoup plus cher…

Explorez davantage dans nos sections spéciales
Mercedes Arrow-icon
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ