La Mercedes EQS ne ressemble de prime abord en rien à une Classe S nourrie aux ions plutôt qu’aux énergies fossiles. Et pour cause, elle est élaborée sur une autre plateforme et a été dessinée pour fendre l’air comme nul autre véhicule grâce son impressionnant Cx de seulement 0,2 ! Pourtant, avec ses 5,22 m de long, 1,93 m de large, 1,51 m de haut, la limousine électrique affiche des dimensions pratiquement identiques à celles de sa sœur thermique.
Hyperscreen signé Mercedes
Une fois à l’intérieur, le lien de parenté entre les deux berlines ne saute toujours pas aux yeux. Il faut dire que l’EQS peut être équipée d’un immense Hyperscreen affichant 56 pouces de diagonale et 141 cm de long ! Il s’agit en réalité d’un triple écran composé d’un combiné d’instruments digital de 12,3 pouces, d’un grand panel central de 17,7 pouces et d’un dernier écran devant le passager de 12,3 pouces. Un système qui se connecte sans fil aussi bien à un smartphone Android qu’Apple. Quoique cela est loin d’être nécessaire tellement le système MBUX de Mercedes est facile d’utilisation et efficace. Une option véritablement impressionnante et tape-à-l’œil. Sans cet Hyperscreen, la présentation est plus proche de celle de la Classe S avec un combiné d’instruments digital de 12,3 pouces et un panel central vertical de 12,8 pouces. Les fonctionnalités du système restent en revanche identiques.
Au-delà de tous ces écrans, tout ce que l’on touche est digne de ce que la marque à l’étoile fait de mieux. La qualité des finitions et des matériaux est tout simplement remarquable. L’EQS est un produit de luxe et ça se sent.
Palace roulant
La plus grande des berlines électriques de Mercedes dispose d’un empattement de 3,21 m. Autant dire que l’habitabilité à bord est tout simplement royale. À l’arrière, on peut se relaxer et presque tendre les jambes sans se soucier de toucher les dossiers de la première rangée. Malheureusement, à la différence de la Classe S, l’EQS n’est pas disponible avec des sièges arrière indépendants et inclinables façon Business Class. Elle se rattrape en revanche avec un coffre plus généreux que celui de son homologue thermique. Il évolue de 620 à 1.700 litres. Un espace généreux auquel on accède, qui plus est, par un pratique et imposant hayon.
Jusqu’à 761 ch et 740 km d’autonomie
Mercedes propose 5 versions de son EQS : la 450 (265 kW / 360 ch et 800 Nm), la 450+ (265 kW / 360 ch et 568 Nm), la 500 (330 kW / 449 ch et 828 Nm) et la 580 (400 kW / 544 ch et 858 Nm). Toutes ces variantes sont équipées de deux moteurs électriques et 4 roues motrices, à l’exception de la 450+. Il s’agit, en revanche, de l’EQS disposant de la meilleure autonomie grâce à son unique unité motrice installée sur l’essieu arrière. Chargée à bloc, Mercedes annonce qu’elle peut parcourir jusqu’à 740 km ! En réalité, pour couvrir une telle distance, il faut que toutes les conditions idéales soient réunies en même temps comme nous avons déjà pu le constater. Mais rappelons que notre EQS ne disposait pas encore, lors de notre précédent reportage, d’une pompe à chaleur qui sera prochainement installée de série.
L’EQS existe également dans une sportive version 53 AMG. Ses deux moteurs développent ensemble jusqu’à 560 kW (761 ch) et 1.020 Nm de couple grâce au Pack AMG Dynamic Plus. Une fois équipé de cette option, le vaisseau amiral allemand atteint les 100 km/h en seulement 3,4 s et grimpe jusqu’à 250 km/h ! Elle conserve tout de même une autonomie plus que respectable de 564 km par charge.
Absolument toutes les variantes de l’EQS disposent de la même batterie de 108,4 kWh. Une unité de stockage qui se recharge de 10 à 80 % en une demi-heure seulement grâce à une puissance de charge maximale de 200 kW en courant continu. Son chargeur embarqué accepte de série jusqu’à 11 kW en courant alternatif et même jusqu’à 22 kW en option.
Tapis volant, mais pas tanguant
Tout comme la Classe S, l’EQS est un modèle de confort plutôt que de sportivité. Cependant, avec un 0 à 100 km/h chronométré entre 6,1 s pour la version 450+ et 3,4 s pour la variante 53 AMG, l’Allemande est loin de se traîner en ligne de droite. En virages, elle parvient à rester stable et ne prend pas trop de roulis notamment grâce ses roues arrière directrices. Ces dernières peuvent prendre jusqu’à 10 degrés d’angle en option et 4,5 degrés de série. Elles permettent à l’Allemande de gagner en agilité et de masquer efficacement ses 2,5 t (2,63 t pour versions bimoteurs et même 2,7 t pour l’AMG).
Mais là où l’EQS impressionne le plus, c’est évidemment en matière de confort. Tout d’abord grâce à sa motorisation électrique qui n’émet aucun son et pas la moindre vibration. L’insonorisation de son habitacle est également remarquable, ses occupants ne sont jamais dérangés par le brouhaha extérieur, aussi important soit-il. Et ce ne sont pas non plus les défauts du bitume qui viendront perturber le calme olympien de l’habitacle. La suspension à air de cette EQS absorbe en effet avec brio les aspérités, bosses et autres nids de poule présents sur la route et ce peu importe leur taille. Un véritable tapis volant cette EQS ! Comme les autres produits de la gamme EQ de Mercedes, cette luxueuse berline ne dispose pas de conduite à une pédale, mais « presque ». Il est en effet possible de jouer avec le freinage régénératif grâce aux palettes installées derrière le volant. Il ne faut alors appuyer sur le frein que pour marquer l’arrêt.
Combien coûte la Mercedes EQS ?
Luxueuse limousine, confort royal, palace roulant, voilà des qualificatifs qui laissent présager un tarif salé… Et effectivement, avec un prix de départ évoluant entre 107.690 € pour la version 450+ et 179.140 € pour la variante 53 AMG, l’EQS est loin d’être « donnée ». Qui plus est, ses options sont (très) nombreuses et également (très) chères à l’image de l’Hyperscreen facturé par exemple près de 9.000 € ! Cette EQS n’est donc pas bon marché, on s’en doute. Mais elle est également la seule limousine électrique à être commercialisée en Europe avec la BMW i7… dont les tarifs sont similaires.
Notre verdict
La Mercedes EQS est-elle l’équivalent électrique de la Classe S ? Pas tout à fait… D’abord parce qu’elles ne se ressemblent que peu visuellement, mais également parce que l’EQS n’est disponible ni avec un empattement long, ni en configuration 4 places, ni en variante Maybach. Bref, elle ne pousse pas le luxe aussi loin que son homologue thermique. En revanche, en matière de qualité de matériaux et de finitions, de technologies, d’amortissement et d’insonorisation, l'EQS fait au moins jeu égal avec la Classe S. Et malheureusement, c’est aussi le cas de leur tarif élitiste…