22 mai Séance de mécanique au lever du jour : nous quittons l’altitude pour descendre dans la plaine, ce qui nécessite de travailler sur la carburation de nos DR. Roberto et Alberto s’y attellent sous un ciel maussade. Nous sommes dans les nuages, il fait gris, il pleut, c’est comme les Ardennes, la végétation luxuriante et les perroquets en plus, le macadam en moins. Aujourd’hui c’est « vacances » : un de plus dans le Land, donc un de moins sur la moto. Et ça change tout. Nous repartons de la Higuera avec un petit pincement au cœur. L’endroit est émouvant et chargé d’histoire. Notre posada, « la casa del telegrafista », était le lieu où se trouvait en 1967 le télégraphe par lequel fut annoncé la capture du Che, et d’où est venu l’ordre de l’abattre… Nuages Le chemin est bon, mais glissant. Nous nous offrons un travers perpendiculaire à la piste qui fera l’admiration de Maurice. Nous nous rattrapons sans comprendre comment et continuons. Parfois nous sortons des nuages. C’est grandiose. Nous dominons alors une mer de nuages blancs d’où pointent à l’horizon les cimes d’autres montagnes ! Magnifique ! Nous redescendons sur Vallegrande où nous faisons le plein en attendant le Land. Notre prochaine étape est Santa Cruz, mais nous avons encore une soixantaine de kilomètres de piste, jusqu’à Mataral où nous retrouvons le macadam. À la sortie de Vallegrande, nous pouvons nous défouler : piste large, rectiligne, en terre battue. Nous montons nos DR à 90 miles/h puis la piste rentre de nouveau dans la montagne et devient plus sinueuse et plus humide. La gadoue, la gadoue Le rythme baisse rapidement. Nous abordons la descente vers Mataral et là… de nouveau une couche de cinq à dix centimètres de boue glissante comme du savon noir. Descente précautionneuse, debout sur les repose-pieds. Seuls sur les motos, nous prenons notre pied ! En bas de la descente, nous retrouvons une piste sèche et variée, la moyenne remonte, et le plaisir reste maximal. Bouffe délicieuse lors de la pause déjeuner à Mataral, pour cinq bols, comme d’habitude ! Et maintenant direction Santa Cruz. Les routes en macadam sont rares, mais quand il y en a, elles sont plutôt en bon état. Elles ont une autre qualité, c’est d’être particulièrement attrayantes, tant par leurs tracés que par les paysages qu’elles traversent, du genre souligné de vert sur les cartes Michelin. © Bruno Wouters

Source : Moto-Andina