Après sa citadine Citigo e iV, Skoda lance son deuxième modèle électrique griffé iV : l’Enyaq. Il s’agit, à nouveau, d’un modèle basé sur un produit Volkswagen. Mais on évolue cette fois clairement moins dans l’univers du « clonage » qu’avec le duo Citigo e iV / VW e-up !. Cousine technique de la VW ID.4, la Skoda Enyaq iV en reprend la même plateforme MEB et ses solutions techniques. Mais l’Enyaq, que nous avions pu découvrir en avant-première en septembre dernier à bord de la voiture du patron du Tour de France, possède une personnalité propre assez affirmée. Et un style globalement assez « sportif ».
Crystal Face
Du côté des innovations, on pointera sa « Crystal Face » qui permettra d’éclairer les nervures de sa calandre via 131 LED pour les amateurs d’options « m’as-tu-vu ».
Mais outre son style spécifique, l’Enyaq se démarque aussi de sa cousine VW ID.4 par des dimensions un peu plus généreuses. Le SUV tchèque s’étire ainsi sur 4,65 m de long contre 4,58 m pour son cousin allemand. L’Enyaq est aussi un peu plus large (1,88 m contre 1,85 m) et un poil plus bas que l’ID.4 (1,62 m contre 1,64 m). En revanche, l’empattement est quasiment identique dans les deux cas : +- 2,77 m.
Habitabilité généreuse
Ce qui reste sensiblement plus petit que l’empattement XXL offert à Hyundai à sa nouvelle Ioniq 5 (3 m !) affichant pourtant le même encombrement (4,64 m) total que cet Enyaq. Mais inutile de pinailler : l’habitabilité offerte aux places arrière est royale.
Deux adultes se glisseront sans problème sur la banquette arrière de l’Enyaq. Et un troisième larron pourra aussi s’y inviter à l’occasion grâce à l’absence totale de tunnel de transmission.
Coffre « familial »
Le coffre est, lui aussi, parfaitement adapté à un usage familial. Il libère 585 l en configuration 5 places et peut engloutir jusqu’à 1.710 l avec les dossiers repliés.
Côté pratique, on pointera la présence d’une petite zone de rangement dédiée aux câbles de recharge sous le double plancher.
En revanche, contrairement à certains modèles électriques concurrents, l’Enyaq ne propose pas de second coffre sous son capot avant. Cela aurait pourtant été parfait comme rangement « Simply Clever » pour Skoda !
Mais notez tout de même que la marque tchèque n’a pas oublié de disséminer ses petites attentions pratiques un peu partout à bord de son Enyaq. On pointera par exemple la présence d’un « nettoyeur de câble ». Une petite boîte à faire coulisser le long du câble avant de le manipuler pour éviter de se salir les mains. Sans oublier, bien sûr, le fameux parapluie caché dans l’épaisseur de la portière conducteur.
Habillage durable
À bord, on pointera la présence de nombreux matériaux dits « durables ». Comme les tapis de sol fabriqués en fibres obtenues à partir de bouteilles PET recyclées ou les housses de siège composées (en partie) de laine naturelle ou en cuir traité sans produit chimique (mais plutôt à base d’extrait de feuilles d’olivier).
Plus globalement, la présentation de l’habitacle se veut assez soignée. Et la présence de textile sur la planche de bord et les contre-portes confère un côté assez « lounge » à cet Enyaq. La qualité perçue paraît, de plus, meilleure qu’à bord des « ID. » présentées jusqu’ici par Volkswagen dont le tableau de bord fait très « plastoc ». Reste à voir comment ce textile retenu par Skoda (parfois clair) va vieillir…
Service minimum
Comme à bord des VW ID., le cockpit virtuel du Skoda Enyaq se contente du service minimum. Le petit écran (5,3 pouces) n’offre que quelques informations finalement assez basiques. Il faudra impérativement naviguer dans la grande (13 pouces) tablette tactile trônant sur la planche de bord si l’on souhaite être informé de sa consommation moyenne par exemple.
Ce cockpit virtuel minimaliste peut néanmoins être complété par un affichage tête haute assez perfectionné. Il recourt, pour la première fois sur une Skoda, à un système de réalité augmentée. Il peut ainsi « projeter » sur le pare-brise des informations liées à la navigation ou aux aides à la conduite par exemple.
60 ou 80
En Belgique, D’Ieteren ne proposera pas la version « de base » Enyaq iV 50 équipée d’une batterie de 55 kWh (52 kWh nets) proposée par Skoda sur d’autres marchés. Si l’on souhaite, à l’inverse, jouir des versions de pointe disposant de quatre roues motrices, cela sera possible chez nous. Mais il faudra attendre encore quelques mois. Pour le moment, l’offre se concentre sur les Enyaq iV à deux roues (arrière) motrices. L’Enyaq iV 60 dispose d’une batterie de 62 kWh (58 kWh nets) et d’un moteur électrique de 132 kW (180 ch).
L’Enyaq iV 80, comme le modèle mis à notre disposition, peut compter quant à lui sur un module de 82 kWh (77 kWh nets) et un moteur développant 150 kW (204 ch).
+- 385 km d’autonomie
Avec cette version, on peut tabler sur une autonomie réelle de l’ordre de +- 385 km. Durant notre boucle, nous avons relevé une consommation moyenne réelle tournant autour des 20 kWh/100 km avant d’un peu forcer le tempo et monter sur l’autoroute. La moyenne totale a alors grimpé, sur l’ensemble de notre périple, vers les 25 kWh/100 km. Ce qui laisse néanmoins encore présager un rayon d’action de +- 300 km en conduite plus exigeante.
À titre d’information, le rayon WLTP officiel annonce 537 km. Mais il faudra alors certainement « éco-conduire » à l’extrême si l’on veut tirer la consommation moyenne vers la barre des 15 kWh/100 km…
Confort surprenant
En route, l’Enyaq séduit. Sans être sportif, son agrément dynamique est plaisant. Nettement plus que celui de l’ID.3 élaborée sur la même plateforme et clairement plus allergique à tout tempo plus rapide… On pointera aussi le bon confort de marche offert par cet Enyaq malgré ses grandes jantes optionnelles de 21 pouces.
Si l’Enyaq offre plusieurs niveaux de récupération, le fonctionnement de son freinage régénérateur automatique se montre efficace dans la plupart des situations. Inutile donc de basculer vers le mode B, via le sélecteur sur la console central, ou de jongler avec les palettes situées derrière le volant dans la pratique.
Performances « honnêtes »
Dans sa version iV 80, l’Enyaq fait preuve de performances très « honnêtes ». On n’est pas collé dans le fond du siège comme avec certaines concurrentes électriques premium. Mais avec des accélérations sans rupture de charge et un 0 à 100 km/h couvert en 8,6 s, le « lourd » SUV électrique (jusqu’à 2.390 kg) tchèque se montre suffisamment armé pour évoluer sereinement dans le flot du trafic.
On notera tout de même que l’iV 60 affiche exactement le même couple (310 Nm) malgré sa puissance maximale réduite. Et qu’elle promet quasiment le même sprint jusqu’à 100 km/h (8,7 s).
125 kW en option
De série, l’Enyaq iV 80 embarque un chargeur intégré de 11 kW et peut digérer la recharge rapide en courant continu jusqu’à seulement 50 kW. Si l’on veut réduire son temps d’immobilisation en cas de besoin lors des recharges rapide, c’est possible. Mais il faudra débourser 520 € pour jouir de la possibilité de recharger son véhicule jusqu’à la puissance de 125 kW en option. Comptez aussi sur un supplément de 1.205 € pour jouir de la pompe à chaleur pour diminuer sa consommation en fonction de la météo extérieure.
Combien ça coûte ?
Skoda propose son Enyaq iV 60 sous la barre des 40.000 € en Belgique (39.775 €). Comptez un peu plus de 45.000 € pour l’Enyaq iV 80 (46.075 €). Ces deux versions sont, en outre, proposées en exécution SportLine moyennant une rallonge de 5.000 € dans le cas de l’iV 60 et 3.800 € avec l’iV 80.