Resté assez fidèle au concept annonciateur du retour du minibus de Volkswagen à l’ère de l’électromobilité, l’ID. Buzz définitif mêle subtilement touches rétros et futuristes. Chacun jugera bien sûr selon ses critères, mais au vu des nombreux torticolis et photos volées qui ont parsemé notre premier essai avec ce modèle à Copenhague, le modèle ne laisse pas indifférent.

Empattement (X)XL…

Techniquement, on retrouve dans les entrailles de ce sympathique bus électrique la même plateforme électrique MEB que celle des autres membres de la famille ID. de Volkswagen (ID.3 ; ID.4, ID.5, etc.). Afin de magnifier son espace intérieur, l’ID. Buzz bénéficie néanmoins d’un empattement étiré. La plateforme MEB étend ici l’espace entre ses roues de quasiment 3 mètres : 2.989 m.

Mais notez que cet empattement XL va encore pouvoir s’étirer en version XXL à l’avenir. Une version longue de l’ID. Buzz, jouissant d’un empattement allongé est en effet déjà confirmée. Cette variante devrait offrir jusqu’à 7 places. L’ID. Buzz « court » débute quant à lui exclusivement sa carrière en 5 places. Mais une version 6 places en configuration 2/2/2 devrait toutefois aussi arriver sur la version courte. Les accoudoirs/porte-gobelets et lumières destinés aux strapontins qui s’escamoteront du coffre sont d’ailleurs déjà prévus en série même sur la version à 5 places.



… porte-à-faux XXS !

Si ce minibus électrique dispose d’un empattement généreux, il se caractérise aussi par la présence de porte-à-faux particulièrement réduits. Ce qui lui permet d’offrir un espace habitable équivalent à celui du Multivan thermique T6.1 malgré un encombrement réduit de près de 20 cm (-19,2 cm). Certes, du long de ses 4,71 m, l’ID. Buzz reste un « beau bébé ». Mais ses formes cubiques, ses porte-à-faux réduits et, surtout, son rayon de braquage réduit (11,09 m, soit l’équivalent de celui d’une Golf) le rendent particulièrement maniable même dans les environnements urbains.

Version unique, pour le moment

L’ID. Buzz ne reprend pas que le style du mythique T1 ainsi que sa livrée biton optionnelle, il partage aussi avec lui son architecture. Comme sur le bon vieux T1, on retrouve aussi un moteur situé à l’arrière animant directement les roues postérieures. Ce qui permet de jouir d’un poste de conduite avancé et d’un capot particulièrement court. Dans ce cas-ci, l’absence de « frunk » (coffre avant) se comprend donc davantage que sur les autres membres de la famille ID…. Plus tard, d’autres versions mécaniques dont une variante à quatre roues motrices grâce à l’usage d’un second moteur électrique animant les roues avant seront proposés. On devrait aussi retrouver d’autres modules de batterie, dont une « grosse » sur la future version à empattement long. Mais pour le moment, l’ID. Buzz n’existe qu’en une seule version : ID. Buzz Pro. Elle est équipée d’un moteur électrique de 150 kW (204 ch) / 310 Nm et d’une batterie de 77 kWh (82 kWh bruts). Cela permet au bus électrifié de revendiquer une autonomie WLTP de 402 à 423 km.

Pour être complet, notons qu’une version utilitaire ID. Buzz Cargo existe également dès le lancement. Elle partage exactement les mêmes caractéristiques techniques que la version minibus, mais en configuration 3 places (conducteur + double banquette) et abandonne ses vitres latérales postérieures au profit de panneaux de carrosserie. Si elle offre une zone de chargement généreuse (on peut embarquer deux euro-palettes), la version utilitaire n’affiche toutefois qu’une charge utile de 648 kg.

Banquette 60/40 coulissante

Côté pratique, la configuration du plancher de l’ID. Buzz ne permettait pas de reprendre le système de sièges indépendants sur rails du Multivan (le moteur à l’arrière ne permet pas de jouir d’un plancher totalement plan sur toute la longueur du véhicule). L’ID. Buzz hérite donc d’une plus classique banquette 60/40 non extractible. Les deux parties peuvent toutefois coulisser sur 15 cm. Grâce à la largeur généreuse de l’ID. Buzz (encore 8,1 cm de plus qu’un Transporteur !), on dispose de trois vraies places à l’arrière. Et même en avançant au maximum la banquette, l’espace pour les jambes reste suffisant.

Cela dit, le coffre est déjà gigantesque avec la banquette reculée au maximum. Volkswagen annonce 1.121 l de chargement en configuration 5 places. Volume que l’on peut étendre à 2.205 l en repliant les dossiers pour les jours de chargement. L’assise descend légèrement vers le plancher quand le dossier se replie afin d’offrir un plancher parfaitement plan. Mais seulement si l’on opte pour le double plancher de coffre optionnel (un modèle du genre costaud !).

Sauver les apparences

Aux places avant, on profite d’une position de conduite surélevée dominant clairement la route. La visibilité périphérique est alors plutôt bonne, on l’a écrit. Même si on s’est rendu compte en traversant le centre de Copenhague parsemé de feux rouges que le dégagement vers le haut du pare-brise est assez limité, comme si on portait une caquette. Difficile de voir un feu tricolore quand on est le premier de la file sans se contorsionner.

Les matériaux recyclés utilisés pour habiller l’habitacle de l’ID. Buzz restent également assez « cheap » d’apparence comme sur les autres modèles de la famille ID. Des plastiques durs et creux qui passent toutefois mieux ici grâce à la touche rétro sympathique. L’ensemble est donc plutôt joyeux et les espaces de rangement nombreux. Côté info-divertissement, on retrouve le (petit) écran du combiné d’informations des autres ID. devant ses yeux, mais complété par la possibilité d’afficher un aperçu de sa consommation moyenne, etc. Au centre de la planche de bord trône la grande tablette de 10 pouces de la radio « Ready 2 Discover » plutôt intuitive et agréable à utiliser.

Homogène, mais pas révolutionnaire

En route, l’ID. Buzz se montre homogène. Le couple du moteur suffit à animer « honnêtement » les 2.474 kg à vide du modèle (0 à 100 km/h en 10,5 s et vitesse max. de 145 km/h). L’insonorisation est bonne, mais on entend tout de même les bruits aérodynamiques percer vers l’habitacle aux vitesses autoroutières. L’amortissement se montre également convaincant : assez ferme pour freiner efficacement les mouvements de caisse, mais pas inconfortable. L’ID. Buzz est assez dynamique « pour une camionette » et se contente de sous-virer progressivement quand on dépasse les limites. Côté consommation, on a relevé une moyenne de 18,7 kWh/100 km lors de notre prise en main, mais sur une boucle peu exigeante menée sur des routes (Danemark et Suède) aux vitesses autorisées peu élevées. Avec 77 kWh utilisables, on peut espérer couvrir +- 400 km entre deux charges.

Côté recharge, l’ID. Buzz digère le courant alternatif jusqu’à 11 kW (7h30 pour une charge complète sur une borne adaptée) et le courant continu jusqu’à maximum 170 kW. Ce qui reste assez peu… Dans le meilleur des cas, il faudra donc compter sur une bonne demi-heure pour récupérer de 5 à 80 % lors des recharges rapides. Autre petit grief : pour le moment, la fonction « V2L » qui permet d’utiliser la batterie embarquée comme source d’énergie pour des appareils électriques n’est pas disponible. C’est dommage pour un véhicule de loisir ou utilitaire (même si la fonction arrivera)… On retrouve seulement une prise 230 volts à bord, mais pour alimenter de faibles consommateurs (comme un ordinateur portable par exemple).

Combien ça coûte ?

Les clients intéressés par la version utilitaire Cargo peuvent commander un ID. Buzz à partir de 53.155 € (43.930 € HTVA). La version minibus est quant à elle proposée en deux niveaux d’équipement : ID. Buzz à 60.699 € et ID. Buzz Pro 64.855 €. D’autres variantes seront proposées progressivement avec la montée en cadence de la production à partir de 2023.



Notre verdict

L’ID. Buzz est un véhicule familial électrique attachant, pratique et fonctionnel. Sur le plan purement électrique, il se contente d’une offre homogène, mais pas révolutionnaire. On aurait souhaité une puissance de charge rapide plus élevée, par exemple, mais aussi de jouir dès son lancement de la fonction V2L. Voire d’une charge utile plus élevée pour l’utilitaire Cargo. Mais l’ID.Buzz possède tout de même de solides arguments pour devenir le Combi du 3ème millénaire.

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