Olivier Maloteaux

10 OCT 2024

Renault 5 E‑Tech : un charme néo‑rétro électrisant

La Renault 5 renaît, avec un look néo-rétro et un cœur électrique. Au-delà de son style craquant, voyons comment on se sent dedans. 

"Plaisante à regarder, la Renault 5 E-TECH est également agréable à vivre grâce son autonomie très correcte et amusante à conduire grâce à son bon châssis."

Renault élargit sa gamme électrique avec un modèle néo-rétro. La R5 E-Tech reprend en effet les traits marquants de la première R5 de 1972, mais avec une robe modernisée et un cœur totalement électrique. Une petite puce chic et branchée, qui vient se poser en concurrente de modèles électriques stylés comme les Fiat 500e, DS3 E-Tense, Lancia Ypsilon ou encore Mini Cooper E. Et ce n’est qu’un début : Renault continuera à surfer sur la vague néo-rétro électrique avec l’imminente version sportive de la R5 E-Tech : l’Alpine A290. Et pour ceux qui privilégient les aspects pratiques, Renault fera aussi bientôt renaître la R4, également en mode électrique.

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Design

Une maquette inspirée et inspirante

L’histoire de cette nouvelle R5 électrique a commencé un jour de juillet 2020. À l’époque, Luca de Meo vient de prendre ses fonctions à la tête du groupe Renault et demande aux designers de la marque de lui montrer les projets en cours. Lors de sa visite des studios, il tombe nez à nez avec la maquette en résine grandeur nature d’un prototype de R5 néo-rétro, nommé « Echo ». Le boss décide de la produire et le modèle de série reprend quasiment trait pour trait les lignes de cette maquette. Luca de Meo avait tout de suite pressenti le potentiel de séduction d’un tel engin néo-rétro. N’oublions pas que lorsqu’il travaillait chez Fiat, c’est lui qui fut à l’origine de la renaissance de la 500…

Design pop

Sur base de cette fameuse maquette, Renault a dévoilé en 2021 un concept-car de R5 électrique, qui a immédiatement séduit les foules dans les différents salons automobiles. Le modèle de série est donc quasiment identique à ce concept et fait un joli clin d’œil à la R5 de 1972. On note les feux au regard malicieux, la fausse grille d’aération du capot (qui est en fait ici un indicateur à diodes du niveau de charge de batterie), les ailes sculptées et les blocs optiques arrière verticaux ; le tout recouvert de teintes « pop », comme du jaune ou du vert. Mais il y a aussi du blanc nacré, du noir ou du bleu foncé. Vous pouvez également opter pour un toit contrasté (noir).

Côté gabarit, la R5 E-Tech fait un peu moins de 4 mètres de long (3,92 mètres) et se situe entre les Twingo et Clio. Cette R5 des temps modernes est disponible uniquement en 5 portes. Posée sur des voies larges, elle chausse d’office des jantes de 18 pouces (avec pneus 195/55 R18), ce qui lui donne une belle prestance sur la route.

Tableau de bord matelassé

L’habitacle est lui aussi traité à la sauce néo-rétro. Pour le côté vintage, on a le tableau de bord matelassé côté passager et des revêtements colorés en tissu ou en jean (fabriqués à base de plastiques recyclés). Ces revêtements sont d’un bel aspect et recouvrent à la fois les sièges, les panneaux de contre-portes et le sommet de la planche de bord.

Pour le côté moderne, on trouve une dalle numérique qui se compose d’un tableau de bord digital (7 pouces sur la version de base et 10 pouces sur les autres) et d’un écran central tactile de 10 pouces. La finition est globalement qualitative, avec pour seule critique une console centrale façonnée en plastique dur d’aspect bon marché.

 

Expérience

Bien installés devant, moins bien derrière

À l’avant, on trouve de série des sièges sport très enveloppants et confortables. On se sent franchement bien dedans. Et on ne manque pas de place, ni pour la tête ni pour les coudes. On aurait juste apprécié des rangements un peu plus grands.

À l’arrière, c’est moins la fête : l’espace pour les jambes est limité pour les ados/adultes et la place centrale fort étroite. Mais cette 5e place a au moins le mérite d’exister, alors que les Fiat 500 et Mini en sont tout simplement privées et sont de strictes 4 places…

Un coffre suffisant

Le coffre est correct, avec 326 litres banquette en place et 1.106 litres lorsqu’on la rabat. Si le volume est très bon pour le segment, on regrette le rebord très imposant entre le seuil et le plancher, qui ne facilite pas les opérations de chargement/déchargement. Et lorsque l’on rabat la banquette, le plancher de chargement n’est pas totalement plan.

Multimédia avec Google intégré

Branchée, la R5 E-Tech s’équipe de la dernière génération du système OpenR Link avec Google intégré. Le multimédia se pilote via un écran central de 10 pouces et tourne sous Android Automotive : il assure la navigation via les cartes Google Maps, avec un guidage efficace et une belle résolution. Le GPS intègre aussi un planificateur de trajet qui vous permet de sélectionner les bornes de recharge selon leur puissance et le moyen de paiement. Vous pouvez aussi définir un niveau de charge minimal à destination et aux points de charge. Le planificateur de trajet active également automatiquement le préconditionnement de la batterie, afin qu’elle soit à température optimale pour une recharge plus rapide.

Assistant vocal avec Chat GPT

Le multimédia est bien sûr compatible avec Android Auto et Apple CarPlay, avec ou sans fil. Vous pouvez aussi télécharger directement des applis du Google Play Store depuis l’écran, sans devoir relier le téléphone, juste en vous connectant à votre compte Google. En plus des services connectés de Google, la R5 E-Tech inaugure l’assistant vocal « Hey Reno » avec intelligence artificielle Chat GPT (version 3.5 uniquement actuellement), pour mieux répondre de manière interactive à vos questions. Un chargeur smartphone sans fil est également proposé.

Côté ergonomie, on apprécie que cette Renault conserve de classiques boutons physiques pour régler la climatisation, ce qui évite de devoir nous perdre dans les menus de l’écran pour régler le niveau de ventilation et de température.

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Conduite

Un produit « made in France »

Renault est fier de dire que la nouvelle R5 E-Tech est un pur produit européen. Elle se dresse en effet contre le vent venu de l’est et est totalement produite en France, du châssis au moteur en passant par l’assemblage du pack de batterie. Notons aussi que cette Renault embarque 26% de matériaux issus de l’économie circulaire, dont 41 kilos de plastiques recyclés.

Deux batteries et trois niveaux de puissances

En attendant les versions d’entrée de gamme à batterie de 40 kWh et moteur de 95 ch/215 Nm ou 120 ch/225 Nm, la R5 électrique n’est proposée pour le lancement qu’en version haut de gamme de 150 ch/245 Nm à batterie de 52 kWh bruts. Le moteur électrique (synchrone à rotor bobiné) est dérivé de celui des Mégane/Scénic E-Tech et se passe d’aimants permanents, donc de terres rares, ces matériaux coûteux dont l’extraction est très polluante.

À l’aise sur tous types de route

Sans être explosives, les performances de notre version 150 ch/245 Nm sont très correctes (0-100 km/h en 8 secondes, vitesse maxi bridée à 150 km/h). Et cette voiture électrique de près de 1.500 kilos est agréable à conduire quel que soit le type de routes. En ville, on apprécie sa maniabilité et son rayon de braquage (10,3 mètres). Sur autoroute, elle se montre stable (notamment grâce à son train arrière multibras piqué au Dacia Duster 4x4) et silencieuse (pare-brise acoustique de série sur toutes les versions). Pour une conduite semi-autonome, elle peut aussi disposer d’un régulateur de vitesse actif avec suivi automatique des bandes de circulation.

Enfin, sur les petites routes de montagne, nous avons apprécié le châssis équilibré et le train avant (repris de la Clio) efficace, bien aidé par une direction très directe. On doit juste composer avec quelques effets de couple et quelques pertes de motricité sur sol mouillé, mais les aides à la conduite interviennent avec douceur et remettent toujours la voiture dans le droit chemin.

Côté confort, la suspension est moins douce que celle d’une Peugeot 208 électrique, mais nettement plus absorbante que celle d’une Mini, par exemple. La R5 E-Tech affiche selon nous un très bon compromis confort/dynamisme. Pour ceux que cela intéresse, on ajoutera que la R5 électrique est homologuée pour tracter un attelage (500 kilos maximum).

Quelle autonomie et quel temps de charge ?

Pour les futures versions à petite batterie (40 kWh), Renault annonce 312 kilomètres d’autonomie, contre jusqu’à 410 kilomètres avec la grosse pile du lancement (52 kWh). En pratique, au volant de la 150 ch à grosse batterie, nous avons relevé une consommation variant entre 15,5 kWh/100 km en ville et 18 kWh/100 km en montagne, soit une autonomie réelle comprise entre 270 et 315 kilomètres. Notre consommation moyenne s’est établie à 16,5 kWh/100 km, soit une autonomie réelle d’environ 300 km.

Pour la recharge de la grosse batterie, comptez environ 25 heures sur prise domestique, 4h30 sur borne AC (max. 11 kW) et 30 minutes pour passer de 15 à 80% en DC (max. 100 kW). La voiture dispose aussi de la fonction « Plug & Charge » permettant de brancher le véhicule sur une borne sans badge ni carte, la facturation se faisant automatiquement.

La R5 électrique propose aussi le chargeur bidirectionnel avec fonctions Vehicle to Load (V2L) et Vehicle to Grid (V2G), pour charger un appareil électrique extérieur (V2L) ou injecter de l’électricité de la batterie vers le réseau (V2G) moyennant rétribution (cette dernière possibilité n’est pas encore fonctionnelle en Belgique).

Prix

Pour le lancement, en version 150 ch à grosse batterie, la R5 électrique débute à 32.900 € (exécution Techno). C’est cher dans l’absolu pour une citadine, mais sur le marché de l’électrique, cette Renault se positionne très bien face à la concurrence directe, d’autant qu’elle dispose d’un équipement de série bien fourni, avec notamment la clim’ auto, le régulateur de vitesse adaptatif, la pompe à chaleur, le GPS, la caméra de recul, le chargeur smartphone sans fil ou encore les jantes en alu de 18 pouces. On ajouterait juste en option le pack winter, pour disposer des sièges et du volant chauffants. Il y a aussi de nombreuses possibilités de personnalisation (stickers pour la carrosserie et inserts décoratifs intérieurs, par exemple, mais aussi un porte-baguette en osier en clin d’œil à la culture française…).

En Flandre, la gamme Renault 5 E-Tech est éligible à la prime de 5.000 € (tant qu’elle existe…). Et l’an prochain débarqueront les versions à petite batterie (40 kWh), avec un prix de départ de 25.000 € pour l’entrée de gamme à l’équipement plus réduit.

Verdict

Cette R5 du 21e siècle, on l’attendait depuis longtemps. Et franchement, nous n’avons pas été déçus ! Cette petite puce à pile n’est pas juste plaisante à regarder ; elle est également agréable à vivre grâce son mobilier stylé et amusante à conduire grâce à son châssis vivant. L’autonomie est aussi très correcte, du moins avec la grosse batterie du lancement. Bref, cette R5 néo-rétro nous a conquis sur tous les plans. Grâce à son charme électrisant, elle apporte un vent de fraîcheur et de sympathie sur le segment de la citadine à pile.

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