Tout juste avant de passer en 2024, nous avons pris notre habituelle route en direction de l’Angleterre cette fois à bord du Kia EV9. Période hivernal oblige, notre carrosse dispose de pneus hiver, mais contrairement à nos derniers périples, il embarque en prime un passager supplémentaire. Résultat, le SUV électrique coréen est chargé comme un baudet : 4 adultes, un bébé, un (petit) chien et des bagages jusqu’au toit ! Autant vous dire que son rétroviseur central numérique s’est avéré bien utile. Heureusement, notre EV9 est également bien chargé en ions. Au moment du départ, sa batterie de 99,8 kWh est pleine, mais n’affiche pourtant qu’un maximum de 424 km d’autonomie et non 505 km comme l’annonce le constructeur. Qu’à cela ne tienne, c’est largement suffisant pour atteindre l’entrée du Tunnel sous la Manche située à Coquelles.



Le Kia EV9, un frigo roi de la charge !

Après 250 km de route durant lesquelles nous avons consommé une moyenne de 29,5 kWh/100 km, l’EV9 arrive au terminal français de l’Eurotunnel avec 104 km et 30 % d’autonomie restante. La faute aux 120 km/h en Belgique et 130 km/h en France, à sa forme d’armoire à glace, à ses pneus hiver ou encore à son importante cargaison ? Qu’importe, car notre Kia dispose d’une architecture 800 V pour palier à ce problème. Sa puissance de charge maximale de 240 kW devrait en effet lui permettre de passer de 10 à 80 % en seulement 25 min. Une théorie qui s’est vérifiée dans la pratique contrairement à ce que l’on avait déjà pu constater par le passé ! Quelques secondes après l’avoir branché, notre EV9 affiche une puissance de charge constante de 170 kW. En 20 min, il avait déjà englouti 52,17 kWh et affichait 80 % de niveaux de batterie. Nous avons repris la route encore 6 min et 25 s plus tard, avec alors 85 % et 329 km d’autonomie restante.



Des arrêts parfois (très) rapides et parfois (très) lents

Comme toujours, le maximum de 70 mph (112 km/h) de l’autre côté de la Manche a fait du bien à la consommation de notre pachyderme électrique. Après 126 km, sa moyenne a chuté à 28,2 kWh/100 km alors que nous nous arrêtions avec 53 % et 187 km d’autonomie restant. Encore une fois, l’EV9 a brillé par sa puissance de charge dépassant constamment les 150 kW. Après 27 min et 44 kWh regagnés, nous sommes partis avec 96 % et 360 km d’autonomie restante. Largement de quoi parcourir les 125 derniers kilomètres qui nous séparent de notre hôtel.




Après une journée et environ 150 km sur place, il est déjà temps de reprendre la route, une nouvelle fois chargé à bloc et pas qu’en bagages. Notre hôtel disposant de prises 7 kW, l’EV9 a pu rester branché pendant 12h et 33 min pour regagner 56,62 kWh et ainsi afficher 100 % de niveau de batterie et une autonomie maximale de 374 km au moment du départ.



C’est la déception quand les bornes ne suivent pas…

Les 251 km jusqu’au terminal de Folkestone se sont aisément faits d’une traite et nous sommes arrivés avec 149 km et 40 % restants grâce à une consommation moyenne de « seulement » 26,2 kWh/100 km. Mais une fois sur place, ce fut la déception : seules les bornes Tesla limitées à 130 kW étaient disponibles. Pire, l’EV9 n’a pratiquement jamais su emmagasiner plus de 50 kW de puissance ! Résultat, après 50 min et un bon repas, notre carrosse n’avait regagné que 35 kWh et n’affichait que 68 % de niveau de batterie… Pas le choix, il faudra encore marquer un arrêt avant de rentrer à la maison.



Un rapide dernier coup de jus !

Heureusement, après 139 km dans des conditions parfois dantesques, notre dernier « pit-stop » à l’aire de Froyennes fut express. Arrivé avec 99 km d’autonomie et 28 % restants, il n’a fallu que 10 min à l’EV9 pour regagner 35,423 kWh et afficher à nouveau 60 % de niveau de batterie. Il faut dire que sa puissance de charge a pratiquement constamment flirté avec les 200 kW cette fois ! Du rapide. Finalement, nous avons parcouru un total de 1.171 km en 17h et 51 min et consommé une moyenne de 28 kWh/100 km.



Combien ça coûte ?

Il est désormais temps de faire les comptes. Notre première charge à Coquelles nous a permis de regagner 52,17 kWh et nous a couté 31,84 €. Après avoir converti les livres en euros, notre première charge anglaise nous a permis de regagner 44 kWh contre 37,89 €. Notre longue et lente charge nocturne à l’hôtel a permis à l’EV9 d’emmagasiner 56,62 kWh et a coûté 32,87 €. Les 35 kWh regagnés chez Tesla à Folkestone ont quant à eux été facturés 22,40 €. Finalement, nos 10 dernières minutes et 35,423 kWh regagnés à Froyennes ont réclamé 27,98 €. Au total, ce voyage nous aura donc coûté un total de 152,98 € en électricité (en partant avec une batterie déjà totalement chargée au départ, bien sûr).




Bilan

Une chose est sûre, la vraie star de ce voyage, c’est évidemment le Kia EV9 et non pas grâce à sa consommation, mais grâce à sa puissance de charge. Le SUV coréen a malheureusement été la voiture électrique qui a utilisé le plus d’ions lors de notre habituelle périple en Angleterre. Et de loin… Il faut dire qu’il s’agit également du plus gros véhicule avec lequel nous n’ayons jamais traversé la Manche. En revanche, avec des puissances de charge évoluant constamment entre 150 et 200 kW, il a aussi été l’électrique qui a regagné le plus d’ions en le moins de temps. Qui plus est, son habitacle est confortable, bien insonorisé et surtout gigantesque ! Et malgré ces qualités de véhicule familial, notre exemplaire GT Line et ses deux moteurs développant un total de 283 kW (384 ch) et 700 Nm s’est également montré étonnamment agréable à conduire sur les petites routes anglaises. Nous avions déjà apprécié l’EV9 lors de son essai et ce voyage n’a fait que renforcer ce verdict.



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