La Gillet Vertigo dispute la grande majorité des épreuves du championnat FIA GT depuis trois saisons. Aux prochaines Total 24 Hours of Spa, la voiture belge, pilotée par Bas Leinders, Renaud Kuppens, ses titulaires habituels, et Maxime Martin espère intégrer le top 15 final
Tony Gillet est à l’image de sa voiture éponyme : il génère un gros capital sympathie. Il est vrai que, depuis quinze ans, cet artisan de l’automobile ne ménage pas ses efforts pour faire connaître son bolide au look ravageur.
Cet ancien pilote talentueux, ex équipier de Jean-Michel Martin aux 24 Heures ‘76, a évidemment profité de l’arrivée du championnat FIA GT dans le double tour d’horloge pour y engager la Vertigo. Depuis 2001, le public de Francorchamps a donc l’occasion de voir la voiture ‘made in Belgium’ gravir le Raidillon à un rythme soutenu. Tony Gillet et son équipe sont même devenus de fidèles participants à la plupart des manches FIA GT.
«On me demande souvent pourquoi nous disputons ces épreuves alors que la Vertigo ne peut raisonnablement revendiquer une place en haut des classements », explique le patron de l’équipe namuroise. « C’est simple : je me considère un peu comme le team Minardi du championnat FIA GT. Certes, nos moyens sont relativement modestes mais, au fil des années, nous progressons. D’une saison à l’autre, notre voiture devient plus performante. De temps en temps, en particulier quand les conditions de la course sont délicates, nous tirons notre épingle du jeu. »
Tony Gillet ne cache pas que le championnat FIA GT constitue aussi une formidable vitrine pour son « produit » original: « Notre vocation est internationale, explique-t-il. Si je veux donner une certaine dimension à l’entreprise, c’est en participant à des événements hors frontières. La grande majorité des 25 Vertigo vendues à ce jour est partie à l’étranger. Le championnat FIA GT visite des pays où des acheteurs potentiels montrent un réel intérêt pour notre voiture. »
Des VIP pour les pneus
Dans les épreuves de deux heures, l’équipe Gillet est composée de onze personnes avec les pilotes.
« Mais nous serons évidemment nettement plus nombreux aux Total 24 Hours of Spa. Notamment du côté de l’intendance. Pour boucler notre budget, nous organisons une importante réception VIP durant tout le week-end. Au total, 150 personnes auront l’occasion de prendre trois repas dans un contexte agréable. L’argent généré par cette opération va nous permettre de boucler le budget pneus.»
Sportivement parlant, la Gillet Vertigo a bien évolué, depuis un an. Il est vrai que Bas Leinders, solide pilier de la formation belge, s’implique dans le développement… « Je connais beaucoup de gens dans le milieu du sport automobile, précise le pilote. Mon rôle de conseiller technique de l’équipe, c’est aussi contacter les bonnes personnes. Ainsi, la nouvelle suspension a été élaborée par Pascal Tortosa, un ingénieur avec qui j’ai eu l’occasion de travailler en World Series. »
Depuis quelques épreuves, la Vertigo bénéficie aussi de pas mal d’évolutions. « Le V8 Maserati développe environ 450 chevaux, rappelle Tony Gillet. Des pièces ont été récemment développées : porte-moyeux, roulements, système de montage et démontage des roues, de remplissage du réservoir… Bref, un ensemble de choses qui nous permettent d’être plus proches des GT2 alors que ces dernières ont beaucoup progressé. »
Des performances qui permettent de viser quel objectif, les 2 et 3 août prochains ?
« Le meilleur souvenir, c’est incontestablement notre 13ème place au classement général en 2003, explique le patron. Nous aimerions évidemment améliorer ce résultat mais, si l’on tient compte de la superbe affiche de cette édition, terminer dans le top 15 nous satisferait pleinement. »