Wim Bervoets

7 OCT 2019

Essai : Subaru Forester e‑Boxer, soumission volontaire

Subaru l'a confirmé en ce début d'année : l'e-Boxer lance l'offensive hybride de la marque sur le marché européen. Nous avons essayé cette nouvelle mécanique à bord du nouveau Forester.

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Subaru est une marque têtue. Elle s’obstine sur ses quelques valeurs fondamentales : les moteurs boxer, la traction intégrale permanente, la sécurité et la fiabilité. Tout le reste, nous pensons au design, à l'équipement et au plaisir de conduite, est directement dépendant de ces valeurs de base. Cette mentalité " à prendre ou à laisser " n'est pas toujours conforme aux attentes des consommateurs européens, mais Subaru joue un rôle d’outsider.

La majorité des ventes de la marque sont réalisées en Amérique du Nord. C'est d’ailleurs le marché qui a été le premier à découvrir la cinquième génération du Forester. Pour notre part, nous avons dû attendre un an de plus pour faire sa connaissance. Aujourd'hui, il arrive sur le Vieux Continent, avec un nouveau groupe motopropulseur qui lui donne plus d'avenir que le boxer diesel d'antan : l'hybride e-Boxer.

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Concept

Pour différencier l'ancien Forester de quatrième génération du nouveau, vous feriez mieux de prendre une loupe. D'autant qu'il a à peine changé de taille. « Le design était très populaire, alors pourquoi le changer ? » C'est le raisonnement des Japonais. On peut ne pas être d’accord avec cette vision des choses... Et de fait, le design est ici quelque peu anonyme, avec de grandes vitres, des portes à large ouverture donnant un accès facile et une position de conduite surélevée. Ne vous attendez pas non plus à de grandes jantes scintillantes pour remplir les passages de roue !

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À l'intérieur de ce SUV de 4,63 mètres de long, il y a pas mal d'espace disponible. La visibilité périphérique est également à citer en exemple. A l'avant comme à l'arrière, les passagers sont donc à leur aise et la coffre élargi peut avaler jusqu'à 1.779 litres de bagages avec la banquette arrière rabattue. Le tableau de bord est, comme nous en avons l'habitude chez Subaru, parsemé de nombreux boutons. Son style ne plaira pas non plus à tout le monde, car même à l'intérieur, le design suit la fonction. Toutefois, notez que le mobilier et la qualité de la finition font un modeste bond en avant.

La grande innovation est cachée sous la carrosserie : le Subaru Forester repose sur la même plateforme que les XV et Impreza. La « Subaru Global Platform » est beaucoup plus rigide, ce qui devrait non seulement améliorer le comportement routier, mais aussi la sécurité. De plus, elle peut parfaitement intégrer la batterie d’un groupe motopropulseur hybride et l'encapsuler en cas de crash. C'est notamment le cas avec cette e-Boxer.

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Le banc d'essai

Le Forester e-Boxer abrite une modeste batterie lithium-ion d'une capacité de 0,6 kWh. Elle alimente le moteur électrique de 12,3 kW (16,7 ch) et de 66 Nm de couple. Ce moteur est intégré à la boîte CVT Lineartronic. Ce moteur électrique soutient le moteur boxer 2 litres à quatre cylindres de 150 ch et 194 Nm. Notez par ailleurs que Subaru annonce une mécanique révisée à 80 %. La batterie n'est pas rechargeable sur secteur, mais via le moteur à essence (qui sert alors de générateur) ou par l'énergie récupérée au freinage.

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Cela fait de cette e-Boxer une hybride « façon Toyota », à la différence près que Subaru n'a pas installé de bouton "EV". Il est possible de rouler jusqu'à 1,6 kilomètre sur le seul mode électrique, annonce Subaru, et jusqu'à un maximum de 40 km/h. C’est cependant la voiture qui décide si cela est possible ou non. On peut donc considérer ce Forester e-Boxer comme une sorte de mild-hybrid, plutôt qu’une full-hybrid. Le moteur électrique donne au Forester une petite tape dans le dos et rend l'interaction entre le moteur boxer et la transmission à variation continue un peu plus douce. Les performances sont toutefois modestes : le 0-100 km/h prend 11,8 secondes, alors que la vitesse maximale est de 188 km/h.

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La nouvelle plate-forme, l'implantation de la batterie au plus bas et le moteur électrique font des merveilles pour le comportement. Le Forester est précis et garde sa carrosserie sous contrôle. Quelles que soient les conditions, l'excellente traction intégrale permanente permet une sécurité de conduite absolue. Ce Forester reçoit également le « X-Mode » de Subaru pour une utilisation hors route. Dans ces circonstances, le moteur électrique est sollicité. Grâce à la puissance immédiatement disponible, la gestion des situations difficiles en tout-terrain est à citer en exemple.

Sécurité

La sécurité est bien sûr un domaine clé pour Subaru. Le système de caméra EyeSight est de série, de même que l’avertissement des véhicules qui passent perpendiculairement derrière la voiture, l'aide à la stabilité pour les remorques et le régulateur de vitesse adaptatif. Les versions supérieures comprennent un avertisseur d'angle mort, un avertisseur de collision en marche arrière et le nouveau Driver Monitoring System.

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Cette dernière fonction surveille en permanence le visage du conducteur et l'avertit si son attention est détendue ou si son regard est détourné de la route pendant trop longtemps. La reconnaissance faciale permet également de se souvenir de certains conducteurs, de sorte que vous obtenez immédiatement les réglages de votre siège, de la climatisation et des rétroviseurs lorsque vous montez à bord.

Les gadgets

De plus, la philosophie de Subaru est de tout livrer de série. La liste des options est limitée à la peinture métallisée, de sorte que tous les Forester sont livrés de série avec Apple CarPlay et Android Auto, la climatisation automatique bizone, les capteurs de lumière et de pluie, des phares LED, une radio numérique, les sièges chauffants et une caméra de recul. Sur la version intermédiaire, les Japonais ajoutent un siège conducteur électrique, un hayon électrique et un démarrage mains libres en plus de l'équipement de sécurité plus complet. La version haut de gamme est complétée par un système de navigation, des sièges en cuir, un volant chauffant et des sièges arrière chauffants.

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Le compte

Pour la version de base « Comfort », le Forester est affiché à 33.995 €. Pour les versions Luxe et Premium, le supplément est à chaque fois de 3.000 €. Les concurrents hybrides japonais sont les Toyota RAV4 (à partir de 31.080 €), Honda CR-V Hybrid (à partir de 35.530 €) et Mitsubishi Outlander PHEV (à partir de 41.790 €). Ce dernier a un prix bien plus élevé, mais il s'agit d'un hybride plug-in.

Enfin, Subaru annonce une consommation selon le cycle NEDC de 6,7 l/100 km et des émissions de CO2 de 154 g/km. Selon le cycle WLTP, cela donne 8,1 l/100 km et 185 g/km de CO2.

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Le verdict

Le nouveau Forester est un SUV pratique et qui répond aux exigences des familles. Sûr, prévisible et confortable sur la route, il mise beaucoup sur la fiabilité et la robustesse. Mais il reste inconnu du grand public… De plus, le réseau limité dans notre pays n’aidera pas à rendre ce Forester plus populaire. La version e-Boxer doit être considérée comme une mild-hybrid, une version qui contribue modestement à réduire les émissions et la consommation.

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