La "mini" moto n'a depuis 1963 plus de secret pour Honda. Cette année là apparaît en effet la minuscule Monkey. Cette "pocket" bike connaîtra un succès immédiat qui se prolongera au fil des décennies par des générations successives de Monkey, mais aussi par le cultissime Dax, dont les clones chinois actuels prolongent le règne.
Le constructeur japonais semble à l'heure actuelle le seul à anticiper l'avenir d'un marché en plein questionnement. Il s'est vite rendu compte que pour répondre aux attentes d'une génération "Y", plus biberonnée à l'internet qu'à la "Moped", il fallait sans doute proposer autre chose qu'un scooter pratico-pratique ou une 125 basico-basique! Pourquoi ne pas reprendre une recette qui fit ses preuves et proposer un deux-roues amusant, excitant, spectaculaire, mais aussi simple, économique et facile à prendre en mains?
Demain
Honda a bien compris l'enjeu de l'avenir: amener de nouveaux pratiquants aux deux-roues, inciter des gens qui a priori ne penseraient pas aux deux-roues à s'y mettre. Si la "mayonnaise" prend, ceux-ci franchiront peut-être le pas et seront attirés par de plus conventionnelles grosses cylindrées.
C'est ainsi qu'est née la MSX 125 (Mini Street X-treme), une petite machine pleine d'allure, rapidement bombardée "Dax du XXIème siècle" et qui fut présentée en janvier 2013 au salon de Bruxelles. Fabriquée en Thaïlande (comme les CB500), cette petite machine ultra-compacte s'articule autour d'un robuste cadre en tubes d'acier suspendu à une fourche inversée et un mono-amortisseur.
Hier déjà
On y retrouve accroché l'indémodable petit monocylindre horizontal déjà présent sur les premières Monkey, et qui doit sans doute être le moteur le plus produit au monde! Il nous revient ici avec une cylindrée de 124,9 cc, dans une version déjà fabriquée à plus de 930.000 exemplaires depuis 2003!
Ce petit mono injecté et refroidi par air, qui possède deux soupapes et un arbre à cames en tête, est accolé à une boîte à quatre vitesses commandée par un classique embrayage manuel. Ce petit bloc bénéficie de nombreuses sophistications, telles que des technologies à faibles frottements (linguets à rouleaux pour l'entraînement des soupapes), conduit d'admission divisé en deux, cartouche catalytique dans le collecteur d'échappement, de quoi le rendre aussi performant qu'économe en carburant.
Des ambitions
La compacité de la MSX (empattement de 1.200 mm), gage d'une aisance évidente en ville, ne devait pas limiter ses capacités routières. Avec un poids de 102 kg et une hauteur de selle de 765 mm, la MSX se veut accessible à tous, mais les suspensions généreusement dimensionnées montrent la volonté du constructeur de ne pas limiter le champ d'action de sa petite dernière à la seule ville.
Les Honda se sont toujours singularisées par une prise en mains évidente, ce n'est pas la MSX qui dérogera à la règle, mais c'est vrai que dans le cas présent ça nous change des maxi-trails pachydermiques fleurissant chez tous les constructeurs, y compris Honda. Ceux qui ont un jour pratiqué le Dax ne seront pas dépaysés, les autres prendront vite leurs marques, mais tous auront immédiatement la "banane"!
Tueur de scoots
C'est peu dire que la MSX règne en maître dans la ville! Nous tournons autour des scooters comme des mouches autour d'un pot de miel! N'espérez aucun aspect pratique, mais sachez que vous serez le roi incontesté de la cité! Ceci dit, sachez aussi qu'il vous faudra sérieusement tricoter du levier de vitesses pour rester dans la bonne plage de régime: si le petit bloc se montre volontaire, sa plage de régime optimale n'est guère étendue et ne pardonne pas un mauvais choix de rapport. Enfin, si vous voulez rester maître du terrain devant tous ces "Tupperware à roulettes" que vous venez d'atomiser!
Bien "chauffés" par nos prestations citadines, nous décidons de filer à la campagne, histoire de confronter la MSX à de plus ambitieux terrains de jeux. Bon d'accord, le petit bout de ring, ce n'était pas top-top, avec une vitesse maxi autour des 100 km/h, un peu plus ou un peu moins suivant le profil et l'orientation du vent… Mais bon, sur quelques kilomètres, ce n'est pas catastrophique.
MSX des champs
Nous quittons bien vite le ring pour une échappée belle d'une centaine de kilomètres sur les petites routes, parsemées de paysages superbes et rythmées de traversées de villages. Jeu avec la boîte de vitesses, technique de la 2CV (ne pas couper, ne pas couper!!), nous nous régalons à enquiller les kilomètres. L'itinéraire fait partie de notre terrain de jeu favori, quasiment aucune de nos machines d'essai ne s'y soustrait. Et vous savez quoi? Cette petite MSX de 10 ch nous a régalé bien plus que certaines motos plus ambitieuses. Comme quoi la taille ne fait pas tout!
Des critiques? Oui, bien sûr, à commencer par une selle taillée dans un bout de bois, capable de mettre à l'agonie le cul le plus tanné! Et comme les suspensions ne font pas trop dans la souplesse, le confort ne compte pas parmi les premières qualités de la puce. Elles assurent par contre à la MSX une rigueur de comportement permettant toutes les audaces.
Idéal comme arme urbaine, la MSX a aussi un rôle à jouer dans les frais bocages: le genre de petite machine à posséder dans le garage de la maison de campagne!