François Piette

3 AVR 2017

Modèle oublié : la Berlinette Hommell, la vraie descendante de l’Alpine ?

A force de critiquer les voitures, les journalistes automobiles se prennent parfois des remarques cinglantes, comme : « si vous croyez pouvoir faire mieux, faites-la vous-même ! ». Et c’est précisément ce qu’a fait une petite équipe du magazine Echappement, au début des années 1990. Et vous savez quoi ? Le pari était réussi ! Preuve qu’il n’y a pas que des bras cassés dans notre profession…

L’histoire paraît folle, mais pourtant, elle est vraie ! A la base de cette berlinette, il y a une discussion acharnée entre le patron du magazine « Echappement », Michel Hommell, son rédacteur en chef Gilles Dupré et Jean-Charles Rédélé, le fils du fondateur de la marque Alpine. La question est toujours la même : « quelle serait la vraie descendante de la berlinette Alpine A110 sur le marché ? ».

On va la faire, c’te bagnole !

Ne trouvant aucune réponse satisfaisante à leurs goûts, ils décidèrent de la produire eux-mêmes, cette berlinette ! Et pour connaître au mieux les goûts de la clientèle, un grand sondage est lancé dans le magazine… Nous sommes en 1990 et deux ans plus tard, un premier projet est présenté au Salon de Paris. Il faudra encore attendre deux années avant de voir le véhicule rentrer en phase de production.

Techniquement

Contrairement à ce que beaucoup craignirent d’un produit artisanal français financé par un patron d’un groupe de presse, la réalisation était excellente ! La voiture était très soignée et finement assemblée. La berlinette Hommell se résume en quelques mots : moteur Peugeot de 2 l et 155 ch en position centrale, une boîte à 6 vitesses, des roues arrière motrices, une structure tubulaire, une carrosserie en polyester et… c’est à peu près tout !

Evolutions

La voiture restera en production jusqu’en 2003. Mais ces 9 années de production n’ont vu naître que 242 exemplaires. Au fil de sa carrière, la voiture connaîtra une version barquette, une première évolution « RS » portant la puissance à 167 chevaux, puis une seconde (RS2) gonflant la mécanique à 195 chevaux grâce à une préparation du « sorcier » Danielson.

Un vrai jouet !

Pour avoir eu la chance de prendre les commandes d’un exemplaire, votre serviteur peut en témoigner : la voiture est fabuleuse à piloter ! Voiture à moteur central oblige, mieux vaut ne pas oublier de bien inscrire le train avant en entrée de courbe, surtout sur terrain humide… Une fois cette étape passée, le reste est un régal : l’équilibre de la voiture permet des passages éclairs ! Le moteur est bien présent dans l’habitacle et la masse inférieure à une tonne permet des reprises fulgurantes ! Bien entendu, question confort, c’est extrêmement sommaire, la voiture étant dépouillée de tout équipement de confort, tapis et vitres descendantes compris !

Aujourd’hui

Avec une production aussi réduite, il n’est pas facile de trouver l’exemplaire de vos rêves. Il faudra quasi impérativement se tourner vers la France. Du côté des tarifs, la chose est encore relativement abordable : entre 20.000 et 40.000 € selon le modèle. Une cote qui ne peut que grimper, vu l’exclusivité et la qualité de la chose ! Enfin, une bonne nouvelle : à l’usage, la voiture se montre robuste et est dénuée de grosse tare. En revanche, inspectez soigneusement l’exemplaire convoité, histoire de s’assurer qu’il n’a pas été accidenté.

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