François Piette

27 JUL 2017

Modèle oublié : Renault Fuego, la voiture du beauf ?

Longtemps boudée pour son image de « voiture de beauf », la Renault Fuego a sombré dans les abîmes du marché de la collection. Tunées, maltraitées, flanquées de stickers racoleurs et du plus mauvais goût, les Fuego auront souvent terminé leur carrière de manière peu glorieuse. Un destin mérité ?

C’est au salon de Genève en 1980 que Renault présente son nouveau coupé, la Fuego. Un modèle au dessin assez moderne pour l’époque, avec une bande noire courant le long de la carrosserie et son hayon bulle à l’arrière. Prenant la succession des coupés R15 et R17, la Fuego reprenait comme base technique la Renault 18, avec une suspension avant issue de la R20 diesel. Et c’est là que les premières critiques fusèrent : avec ses freins arrière à tambour et ses modestes mécaniques à carburateur, la Fuego n’a pas le panache technique des modèles précédents.

Modèle abordable ? Non plus.

La fiche technique n’affiche donc pas une grande exubérance, d’autant que lors de son lancement, ce modèle était disponible avec des mécaniques essence produisant de… 64 à 96 chevaux. Autant dire que les performances n’étaient pas vraiment à la hauteur des prétentions. Mais en dépit de ses caractéristiques quelconques et d’un prix élevé, les ventes commencent fort ! Pour retomber par la suite très vite, hélas…

Opération coup de fouet

Renault tente alors de redynamiser l’image de son modèle avec l’apparition d’un nouveau moteur essence 2 litres de 110 chevaux (1981) et même, d’un turbo diesel de 2,1 litres (1983) qui fait de la Fuego, la voiture diesel la plus rapide du moment avec une vitesse de pointe de 175 km/h ! Rien n’y fait, les ventes ne redécollent toujours pas.

En 1984, la Fuego deuxième du nom fait son apparition, avec un style revu et une planche de bord remaniée. Mais surtout, elle s’équipe d’un vrai haut de gamme avec la version Turbo qui s’anime via un moteur 4 cylindres turbo essence de 1,6 litre de 132 chevaux. Le look de cette dernière fait dans l’esbroufe la plus totale, avec de larges autocollants « TURBO », des jantes BBS et un intérieur en… velours. L’équipement progresse également mais rien n’y fait, le segment des coupés est complètement délaissé pour celui des GTI et à la fin 1985, le modèle est arrêté. Il ne connaîtra d’ailleurs pas de descendance.

Aujourd’hui

Avec plus de 265.000 exemplaires produits, la Fuego n’est pas rare. Bon à savoir, le modèle a connu une carrière nettement plus fructueuse en Argentine, où il fût produit pendant dix ans (1982-1992) ! Aujourd’hui, dans les petites annonces, il est encore facile d’en trouver une à vendre. Mais elles sont généralement sauvagement dégradées par le tuning, la corrosion, un accident, voire le tout à la fois. Comptez 4.000 € pour un bel exemplaire. Si vous désirez une version Turbo, il faudra davantage mettre la main au portefeuille et se montrer patient !

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