Sébastien Vanhouche

6 NOV 2023

Essai : Porsche Macan, préretraite dorée ?

Le Porsche Macan a profité d’un second facelift en 2021 en attendant une nouvelle génération 100 % électrique. Mais après pratiquement 10 ans de commercialisation, le SUV allemand n’aurait-il pas dépassé sa date de péremption ?

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Les points forts

    Les points faibles

      Lancée en 2014, la première génération du Porsche Macan est encore et toujours commercialisée aujourd’hui. Comment ? Grâce à non pas un, mais deux facelifts en attendant l’arrivée d’une nouvelle génération 100 % électrique. Le dernier en date a été apporté en 2021 et est pour le moins important. Le SUV de 4,73 m de long, 1,93 m de large et 1,6 m de haut affiche des pare-chocs remodelés, une signature lumineuse retravaillée et de nouvelles incrustations dans le bas des portières afin de gagner encore en dynamisme. 



      Le Macan, une vraie Porsche ! 

      À bord de ce « nouveau » Macan, la kyrielle de boutons présents sur la console centrale a fait place à un grand panel tactile que l’on a découvert pour la première fois dans le Cayenne. Il est surplombé par un écran central de 10,9 pouces fonctionnant sous le dernier système d’infodivertissement de la marque. Réactif et plutôt facile d’utilisation, il se connecte de série et sans fil à Apple CarPlay, mais pas à Android Auto qui n’est tout simplement pas disponible. Côté conducteur, on retrouve encore des compteurs analogiques tout de même épaulés par un petit écran circulaire situé sur la droite du combiné d’instruments. Le tout est pratique, mais surtout extrêmement bien construit ! Le Macan a beau être le petit SUV de la marque, il affiche la même qualité de matériaux et finitions que n’importe quelle autre Porsche. 

      Le Macan repose sur un empattement de 2,8 m, mais cela ne se ressent pas spécialement une fois à l’arrière. Les passagers de la seconde rangée ne se sentiront certes pas à l’étroit, mais les genoux des plus grands gabarits risquent de frotter contre le dossier des sièges avant. Quant à son coffre, il évolue de 488 à 1.503 l une fois tous les sièges rabattus. Correct, mais sans plus.

      4 cylindres ou V6 essence

      Le Macan se dérive aujourd’hui en 4 versions essence. L’entrée de gamme dispose d’un 4 cylindres de 2 litres qui affiche 265 ch et 400 Nm de couple pour atteindre 232 km/h et franchir le cap des 100 km/h en seulement 6,2 s une fois équipée du pack Sport Chrono. Le Macan S s’équipe d’un V6 de 2,9 l dont la puissance grimpe à 380 ch et 520 Nm de couple pour abattre le 0 à 100 km/h en 4,6 s et pointer à 259 km/h, toujours avec le pack Sport Chrono. Tout en haut de la gamme, le Macan Turbo a disparu pour laisser place à la version GTS. Cette dernière profite en revanche du même moteur, à savoir un V6 de 2,9 l affichant ici 440 ch et 550 Nm de couple. Résultat, son 0 à 100 km/h n’est plus chronométré qu’en 4,1 s avec le pack Sport Chrono alors qu’il grimpe jusqu’à 272 km/h ! Depuis mars 2022, le Macan existe aussi en version T qui marie tous les attributs dynamiques de la variante GTS au 4 cylindres de l’entrée de gamme.

      Une grosse voiture de rallye !

      Le moins que l’on puisse dire, c’est que le Macan est un SUV dynamique, même lorsqu’il ne dispose que de 4 cylindres. Bien calé dans des sièges au dessin sportif, on est bel et bien à bord d’une Porsche ! Les virages ne lui font pas peur, bien au contraire. Sa direction vive et précise guide un châssis parfaitement équilibré dont le comportement est étonnamment proche de celui d’un véhicule plus terre à terre. Malheureusement, la mécanique d’entrée de gamme a beau être efficace, il lui manque tout de même un petit quelque chose pour rendre le Macan vraiment vivant. Heureusement, la version S et son V6 développant 115 ch supplémentaires n’ont pas ce problème.

      Tout en haut de la gamme, le Macan GTS se distingue techniquement par un châssis encore plus vif et rigide notamment grâce à sa hauteur de caisse abaissée de 10 mm. Sa direction est également un brin plus directe alors que son V6 est encore plus exubérant que celui de la version S ! Pied au plancher, il catapulte le SUV allemand de virage en virage. Écrasez l’accélérateur un peu trop tôt et le GTS s’offrira même une petite glissade en sortie de courbe. Et dès que l’on lâche les gaz, les pétarades de l’échappement sport rappellent la foudre d’un certain Dieu nordique. Une sorte de grosse voiture de rallye à la fois fun et efficace peu importe de l’état du revêtement sur lequel elle évolue.

      Arrivée un peu plus tard dans la gamme du SUV allemand, la version T associe le 4 cylindres de 265 ch et 400 Nm au châssis du GTS. Moins exubérant que ce dernier, il n’est pas aussi caractériel et ne sortira donc pas d’une épingle en travers. Il conserve cependant toutes les autres qualités dynamiques de la version haut de gamme pour un tarif nettement plus abordable.

      Malheureusement, ce « nouveau » Macan n’est pas parfait. Si ses mouvements de caisse sont si bien gérés, c’est notamment grâce à la rigidité de sa suspension. Si les versions classiques et S s’en sortent en mode confort, l’amortissement des T et GTS pourrait s’avérer potentiellement trop ferme pour certains au quotidien. Les modèles plus sportifs sont également victimes de bruit de roulement alors que l’on perçoit quelques bruits de vent à allure autoroutière sur toutes les versions. Dommage, surtout pour un SUV aussi cher payé !

      Combien coûte le Porsche Macan ? 

      Le Macan équipé d’un 4 cylindre est affiché en Belgique à partir de 73.695,45 €. Pour profiter du châssis plus dynamique de la version T, il faut débourser un minimum de 78.900,07 €. Le V6 n’est accessible qu’à partir de 83.712,64 € dans le Macan S alors que le GTS est affiché à partir d’un impressionnant 100.762,35 € ! Et comme toujours chez Porsche, gare aux (très) nombreuses options qui peuvent rapidement faire grimper la facture. Bref, malgré près de 10 ans d'existence, le Porsche Macan n’est pas donné !

      Notre verdict 

      Le Porsche Macan est sans aucun doute l’un des SUV les plus dynamiques du marché avec l’Alfa Romeo Stelvio Quadrifoglio. Certes, il n’est pas le plus confortable ou le mieux insonorisé, mais son châssis est tellement impressionnant qu’on lui pardonne ces quelques défauts. Il affiche un comportement à la fois fun et efficace digne de celui d’une (très) grosse voiture de rallye. Et si l’on devait n’en retenir qu’un, on se dirigerait vers la lettre T, surtout si elle est entourée par G et un S ! Dommage que cette version ne soit si chère… 

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