L’affaire est baptisée "Astongate" en clin d'œil au Dieselgate. De quoi est coupable la prestigieuse firme britannique ? D’une tentative de manipulation de l'opinion publique, en diffusant une fake news ! Tout a commencé lorsque la Grande-Bretagne a annoncé que la vente de voitures à moteur à combustion sera interdite à partir de 2030. Cette décision a été la cible de nombreux journaux britanniques populistes, arguant qu'une voiture électrique ne serait plus favorable au climat qu’un modèle traditionnel, qu'après 50.000 kilomètres.

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Clarendon Communications

Cet argument provient d'une "étude" de la société Clarendon Communications, qui a envoyé un communiqué de presse juste après que le gouvernement britannique ait exposé ses plans pour l'avenir. L'étude a été financée, entre autres, par Honda, Aston Martin et Bosch. Michael Liebreich, fondateur et PDG du groupe de réflexion « Bloomberg New Energy Finance », a découvert que Clarendon Communications venait tout juste d'être fondée et n'avait qu'une seule employée : sa directrice générale, Rebecca Stephens !

Celle-ci est l'épouse d'un certain James Stephens, responsable des relations avec le gouvernement et les entreprises pour... Aston Martin ! Le constructeur britannique n'a eu d'autre choix que d'avouer qu'il avait "coopéré" à l'étude dite "indépendante".

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Aston Martin, un défenseur du moteur à combustion…

Aston Martin a beaucoup à perdre dans cette affaire... Juste avant que le gouvernement britannique n'annonce ses plans, le propriétaire de la société, Lawrence Stroll, avait déclaré que sa marque fabriquerait toujours des moteurs à combustion : "D'ici 2030, 5 % des constructeurs construiront encore des moteurs à combustion. Je ne pense pas que ce pourcentage arrivera un jour à zéro".

Néanmoins, la marque va également commercialiser des modèles électriques : d'ici 2026, Aston Martin devrait présenter un premier modèle électrique, équipé d’une technologie Mercedes. En effet, les Britanniques travaillent en étroite collaboration avec le constructeur allemand. Leur PDG Tobias Moers, vient d’ailleurs d'AMG ! Quant à la Rapide E, elle a été discrètement annulée au début de l'année 2020...