Au printemps, le groupe VW a annoncé qu'il ne considérait pas cette technologie comme viable pour les voitures particulières. Honda a annoncé à la fin de l'année dernière qu'il mettait le développement des véhicules à hydrogène au frigo. Et maintenant, c’est au tour de Daimler (la maison mère de Mercedes et Smart) d’annoncer ne plus vouloir investir dans la technologie des piles à combustible pour les voitures particulières.
Le groupe allemand a travaillé avec Ford et Nissan sur cette technologie depuis 2013, mais il vient de décider d’abandonner ce programme. En janvier, Markus Schäfer, directeur de la recherche chez Daimler, déclarait : "Les piles à combustible fonctionnent très bien. Nous n'avons qu'un problème de coût et c’est une question d’échelle. Nous avons besoin de volume." La semaine dernière, cependant, ses déclarations à Automotive News étaient complètement différentes : "Les voitures à hydrogène sont au moins deux fois plus chères à produire que les voitures électriques comparables. Par conséquent, le prix de vente ne peut jamais couvrir le prix de revient".
GLC F-Cell
Au début de l'année dernière, Mercedes a lancé le GLC F-Cell en production limitée : ce véhicule est un croisement entre une voiture hybride rechargeable et une voiture à hydrogène. Ces voitures seront désormais livrées aux clients et puis, la production sera arrêtée. A ce sujet, la police de la ville allemande d'Osnabrück vient d'acheter une voiture à hydrogène pour patrouiller dans la ville. Il ne s’agit pas d’une Mercedes GLC F-Cell, mais d’une... Hyundai Nexo.
Les résistants
En conséquence, le nombre de constructeurs utilisant encore l'hydrogène pour les voitures particulières diminue fortement. Le groupe Hyundai annonce toujours y croire et Toyota lancera bientôt la troisième génération de sa voiture à hydrogène, la Mirai. BMW a conclu un accord de partenariat avec Toyota pour continuer à travailler sur cette technologie et veut lancer un X5 avec une pile à combustible.
Camions
Pourtant, Daimler ne renonce pas totalement à cette technologie. Pour les voitures particulières, la pile à combustible est trop chère et trop peu efficace, mais pour les véhicules lourds et de grande taille comme les camions ou les bus, le groupe voit un avenir dans l'hydrogène. Mardi dernier, Daimler a donc annoncé qu'il allait travailler avec Volvo Trucks sur la technologie des piles à combustible pour les camions. Mais cela coûtera beaucoup d'argent. Selon Martin Daum, PDG de Daimler Trucks, l'investissement initial de 200 millions d'euros sera "absolument insuffisant" pour atteindre le stade de la production.