Après plusieurs mois d’annonces et conjectures diverses, l’Union européenne a enfin entériné l’acte qui signe la fin de la vente de véhicules neufs pourvus d’un moteur thermique pour 2035. Frans Timmermans, vice-président de la Commission européenne et chargé du Pacte vert de l’Union s’est félicité en déclarant que c’est là « un signal fort envoyé à l’industrie et aux consommateurs : l’Europe prend le virage de la mobilité sans émissions ».

Au cas où vous auriez loupé les épisodes précédents, le texte approuvé ce jeudi soir, qui se base en fait sur une proposition de la Commission qui date de juillet 2021, prévoit de réduire à zéro les émissions de CO2 des voitures neuves en Europe à partir de 2035. De quoi interrompre pour de bon la vente de voitures et de véhicules utilitaires légers neufs à essence et au diesel au sein de l’Union à cette date, mais aussi des modèles hybrides au profit des seuls véhicules 100 % électriques.

Alors que l'automobile, premier mode de déplacement des Européens, représente un peu moins de 15 % des émissions de CO2 totales dans l'Union, la nouvelle règlementation doit contribuer à atteindre les objectifs climatiques du Vieux Continent, en particulier la neutralité carbone à l'horizon 2050. Il s'agit du premier accord sur un texte du paquet climat européen Fit for 55 destiné à réduire d'au moins 55 % d'ici 2030 par rapport à 1990 les émissions de gaz à effet de serre de l'Union européenne. Il entérine aussi l'objectif de réduction des émissions de CO2 pour 2030 de -55 % pour les nouvelles voitures et de -50 % pour les nouvelles camionnettes par rapport à 2021.

Exceptions

Une dérogation est accordée aux constructeurs de niche ou à ceux qui produisent moins de 10.000 véhicules par an, leur permettant d'être équipés d'un moteur thermique jusqu'en 2036. Cette clause, que certains appellent « amendement Ferrari », profitera notamment aux marques de luxe.

En outre, sous la pression de plusieurs pays dont l'Allemagne, le texte aborde l'éventualité d'un feu vert à l'avenir pour des technologies alternatives comme les carburants synthétiques ou les motorisations hybrides rechargeables à conditions que celles-ci permettent d'atteindre l'objectif de supprimer totalement les émissions de gaz à effet de serre des véhicules. 

Enfin, pour répondre aux constructeurs inquiets d'une demande insuffisante des consommateurs pour le 100 % électrique, la Commission préconise à présent de fortement développer les bornes de recharge, pour qu'elles soient installées tous les 60 km sur les voies rapides.

Avec AFP

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