Dans le cadre du lancement de la Nissan Ariya, nous avons eu l'occasion d’interviewer Thomas Chrétien via Zoom, pandémie oblige… Outre son engagement professionnel avec l'Ariya, Thomas Chrétien est aussi un conducteur enthousiaste de véhicules électriques, roulant depuis des années avec une Nissan Leaf au quotidien. Il sait donc de quoi il parle !
Vroom.be : M. Chrétien, la nouvelle Nissan Ariya est pleine de technologies de pointe et dispose de grandes batteries et de moteurs puissants. Ne va-t-elle pas être trop chère pour une Nissan ?
Thomas Chrétien : « Nous nous sommes compliqués la tâche : nous lançons l'Ariya d'abord en tant que crossover du segment C et ensuite en tant que véhicule électrique. Cela signifie que nous devons rester proches des autres crossovers du segment C en terme de prix. Je ne suis pas autorisé à divulguer les prix aujourd'hui, mais je vous promets que nous sommes bien au cœur du segment. L'Ariya sera donc une voiture accessible qui pourra toucher beaucoup de monde ».
Q : L'Ariya choisit le CCS au lieu du CHAdeMO comme norme de charge rapide. Cela signifie-t-il que Nissan abandonne le partenariat CHAdeMO ?
TC : « Non, certainement pas. L'Ariya doit pouvoir séduire les clients lambdas de l'UE et là, nous nous sommes rendus compte que le CCS était la solution dominante. Nous ne pouvions pas l'ignorer. Mais la Leaf garde le CHAdeMO, en partie parce qu'elle a des capacités V2G (ndlr : V2G ou Vehicle-to-Grid, soit lorsque la voiture peut également renvoyer de l'énergie dans le réseau). Mais le choix du CCS a des conséquences : par exemple, il y a 7 ans, nous avons demandé à nos concessionnaires d'investir dans les chargeurs rapides CHAdeMO. Maintenant, nous allons les aider à passer à des doubles chargeurs, qui soutiennent également la norme CCS ».
Q : L'Ariya ne ressemble à aucun autre modèle de la gamme Nissan. Est-il un peu à part ?
TC : « Pas du tout, au contraire : l'Ariya inaugure un nouveau langage stylistique pour Nissan et le logo de la marque a été renouvelé pour la première fois en 20 ans. Sur les modèles électriques, ce logo pourra être éclairé, ce qui est une première - du moins lorsque la législation locale le permettra. La calandre en forme de V de notre gamme actuelle est remplacée par une surface noire agrandie. Sur l'Ariya électrique, il ne s'agit pas d'une calandre mais d'un "Tech Shield", un couvercle qui dissimule les capteurs, les radars et les caméras des systèmes d'assistance à la conduite. De plus, le design très épuré de la voiture, avec peu de renflements et de plis, est dicté par le profilage. Pour étendre l’autonomie de l'Ariya, nous avons fait notre possible pour la rendre aussi aérodynamique que possible. Un Cx d'environ 0,30 est excellent pour un SUV. Là où l'Ariya innove, c'est au niveau de sa plate-forme : la CMP-EV est développée spécifiquement pour les modèles électriques du segment C et se retrouvera aussi chez Renault et Mitsubishi, ainsi que sur d’autres modèles de notre propre gamme. N'oubliez pas que d'ici 2023, Nissan vise à tirer au moins la moitié de son volume des modèles électrifiés : électriques purs et hybrides ».
Q : La "petite" batterie de l'Ariya est presque aussi grande que la plus grande batterie disponible sur la Leaf. Est-ce la même batterie ?
TC : « Non, les batteries de l'Ariya sont nouvelles (ndlr : lors d’une autre interview chez Nissan, nous avons appris qu'elles proviennent de la société chinoise CATL). Elles sont refroidies par liquide plutôt que par air, ce qui vous permet de les recharger aussi souvent que vous le souhaitez. La Leaf est un autre type de voiture qui s'adresse à un autre public. Elles s'adresse plutôt aux clients débarquant pour la première fois dans le monde des « VE » et qui sont à la recherche d'une efficacité maximale. L'Ariya s'adresse à la deuxième vague d'acheteurs de VE, plus expérimentés. Ils veulent plus d'autonomie, plus de puissance, une charge plus rapide et de meilleures performances. Et croyez-moi : l'Ariya est vraiment agréable à conduire. Je ne dis pas cela en tant que porte-parole de Nissan, mais en tant que passionné de voitures ».