Pour être plus précis, la pile à combustible de Karma fonctionne également à l'hydrogène, mais la voiture carbure au méthanol. Ce composé organique est constitué de 4 atomes d'hydrogène pour 1 atome de carbone et 1 atome d'oxygène (CH4O). À bord de la voiture, le méthanol est converti en hydrogène avant d'être acheminé vers la pile à combustible.
Le principal avantage est que le méthanol nécessite une infrastructure moins complexe que l’hydrogène pour le ravitaillement. En effet, l’hydrogène doit être stocké et transporté à des pressions extrêmement élevées. De plus, le méthanol peut être produit en combinant le gaz naturel (CH4) avec du CO2.
Energivore
Tout cela semble très beau sur papier, mais la réalité est plus complexe que ce que Karma veut bien nous présenter. La production de méthanol à partir du gaz naturel est un processus très énergivore. De plus, la conversion du méthanol en hydrogène à bord signifie une étape supplémentaire entre le vecteur énergétique et la chaîne cinématique : le rendement est donc plus faible.
A titre d’exemple : entre la production d'électricité par une source (de préférence renouvelable) et la motorisation d'une voiture électrique avec des batteries, 20 à 25 % du courant est perdu (résistance dans les câbles, conversion du courant alternatif en courant continu et vice versa). Dans le cas d'une voiture à pile à combustible alimentée à l'hydrogène, cette perte d'énergie est estimée entre 65 et 75 %. Si la production de méthanol "vert" et sa conversion en hydrogène dans la voiture sont ajoutées à cette chaîne, la perte sera donc encore plus grande. Il reste donc à voir si l'idée de Karma est vraiment aussi "verte" qu'il n’y paraît...