Si aujourd’hui, l’univers des berlines sportives est peuplé d’innombrables prétendantes, il n’en allait pas de même il y a 25 ans. En ensorcelant la pourtant très sage Opel Omega en 1990, Lotus a accouché d’un phénomène dont on parlera encore de nombreuses années par la suite. Ainsi préparée, l’Opel Omega n’avait plus à rougir face aux BMW M5 et autres Mercedes 500 E. Que du contraire !

Quelques chiffres…

Pour fixer les idées, sachez que la BMW M5 contemporaine s’appuyait sur un 6 cylindres en ligne de 3,6 litres, développant quelque 315 chevaux. La Lotus Omega possède elle aussi un 6 cylindres en ligne de 3,6 litres, mais il se voit ici doublement suralimenté ! La puissance et surtout, le couple, grimpent dès lors en flèche : 376 chevaux et surtout, un couple monstrueux de 557 Nm dès 4.200 tr/min ! La boîte manuelle comporte 6 rapports.

Performances de supercar

Les performances sont dignes des meilleures supercars du moment : 284 km/h en pointe, 5,8 secondes au 0 à 100 km/h et un kilomètre départ-arrêté évacué en 24,5 secondes seulement. La M5 ne pouvait que s’incliner face à cette nouvelle reine.

Tempérament délicat

Propulsion pure et dure dénuée de toute béquille électronique (hormis l’ABS), cette Omega se contrôle avec beaucoup de talent et de prudence. Les réactions peuvent être très brutales, alors que le comportement naturellement sous-vireur peut brutalement s’inverser si le pied droit devient insistant ! Bref, à ne pas mettre entre toutes les mains…

Aujourd’hui

Produite à 950 exemplaires entre 1990 et 1994, la bête est rare. Mais pas introuvable ! En effet, à la condition de lorgner également sur les annonces de l’étranger, il est assez facile de tomber sur un beau modèle. Comptez environ 30.000 € pour un modèle en bel état. N’hésitez toutefois pas à mettre plus, car la remise en état de cette brute entraîne des coûts pharaoniques ! Le simple entretien n’a déjà rien à voir avec celui du modèle de série : pneus, mécanique, suspensions et autres sont non seulement plus élaborés, mais également soumis à plus rude épreuve !

La fiabilité du modèle n’est pas exceptionnelle non plus : le refroidissement de la mécanique est souvent pointé du doigt, notamment celui du dernier cylindre, sujet à la surchauffe. Les pièces spécifiques sont rares et très chères, alors que les compétences pour l’entretien exigent le savoir-faire d’un homme de l’art, avec le budget qui va avec.