Un récent passage en Italie lors d'une réunion d'anciennes nous a fait mesurer l'ampleur du mythe Abarth auprès de nos amis transalpins, friands de la marque au scorpion au point de recréer des petits bijoux conformes aux Abarth 595 ou 695 essesse des années '60, grâce aux nombreuses pièces et kits disponibles sur le marché. Guère étonnant dès lors que Fiat, propriétaire de la marque depuis 1971, ait eu envie de réécrire l'histoire cinquante ans plus tard. Le géant italien a joué le jeu à fond en créant un réseau de distribution séparé, puisqu'à l'époque Abarth était un constructeur indépendant avec son propre réseau. En un demi-siècle, les recettes n'ont guère changé: l'Abarth 500 reprend la bouille craquante de la Fiat 500, discrètement bodybuildée, avec un museau plus saillant pour recevoir les intercoolers et un "cul" plus expressif avec deux sorties d'échappement.

Plastique expressive

Les grosses jantes et les freins renforcés sont de la partie, tandis que l'assiette est rabaissée. Tous les logos Fiat laissent place au blason frappé d'un scorpion. Mêmes recettes à l'intérieur où l'on retrouve le sympathique tableau de bord de la Fiat 500, virilisé par un volant sport en cuir, des pédales et des repose-pied en alu, du noir à profusion et de très accueillants sièges baquets. Le manomètre de pression du turbo rajoute encore une touche de sport. Sous le capot se retrouve un bloc 1.4L suralimenté. La 500C se distingue de la 500 par une puissance en légère hausse (140ch au lieu de 135), mais surtout par une boîte robotisée à cinq rapports avec palettes au volant, laissant le choix au conducteur d'opter pour le mode full automatique. La 500C reprend à la 500 le fameux bouton magique "sport" modifiant la cartographie moteur, la pression de suralimentation, le Torque Transfer Control qui améliore le transfert du couple moteur aux roues en rendant la voiture plus stable et plus divertissante dans les virages, la panoplie technologique embarquée inclut bien entendu l'ABS, l'EBD (répartition de l'effort de freinage), l'ESP, l'ASR, l'assistance au démarrage en côte et l'assistance au freinage d'urgence.

Equipement généreux

L'arsenal sécuritaire se complète de pas moins de sept airbags. Point de vue équipement, la 500C paraît bien montée d'origine avec les rétros électriques dégivrants, les vitres arrières surteintées, le volant en cuir avec commandes intégrées réglable en hauteur, la climatisation automatique bizone, les phares bixénon, l'aide au stationnement arrière, les palettes au volant, les phares antibrouillards, les jantes alu seize pouces, la radio CD-MP3 et la connectivité Blue & Me (bluetooth et mediaplayer) et la prédisposition navigateur portable. Conséquence immédiate, une liste d'options limitée, proposant des peintures spécifiques comme le bi-ton de notre voiture d'essai, la sellerie cuir (1000€), les jantes de 17 (300€) et quelques autres bricoles. Le peu d'agrément distillé par le châssis d'une Fiat 500 "normale" nous laissait un peu perplexe face aux ambitions clairement affichées par Abarth et c'est donc très curieux que nous avons pris le volant de la bombinette mise à notre disposition par Beerens, distributeur pour la Belgique.

Un sacré tempérament

Les premiers échos du moteur échappés de la provocante double sortie d'échappement donnent immédiatement le tempo: allegro appassionato! Le petit bloc 1.4L donne de la voix, et on se régale de la faire chanter capote ouverte. Inutile de chipoter, nous actionnons très vite le mode sport, bien plus en phase avec l'esprit et le caractère de cette Fiat piquée par le scorpion Abarth. C'est ainsi que la 500C donne toute sa mesure, avec un moteur vif, des montées en régime rageuses et des performances flatteuses en regard de son gabarit. Deuxième bouton "magique", le TTC qui donne au châssis une réactivité enthousiasmante sur les routes "qui le font bien" et on se régale de faire bondir la puce d'un virage à l'autre, d'autant que le freinage ne manque pas de puissance.

De rares défauts

Attention toutefois aux excès d'enthousiasme, l'empattement court provoque parfois quelques réactions. Rien de bien grave, mais à garder à l'esprit. Seul petit bémol, les ruptures de charge au passage de vitesses de la boîte robotisée. En mode auto, c'est vraiment flagrant, même si avec l'habitude et en jouant un peu de la pédale de gaz le phénomène se réduit. En mode manuel les choses s'améliorent légèrement, mais on se met à rêver d'une boîte six à double embrayage, en complément de la boîte classique désormais disponible. Ce sera sans doute un des seuls défauts de cette décidément très désirable voiture puisque même le confort limité reste acceptable au regard du comportement et des roues de 17" montées sur notre 500C.