De plus en plus populaire auprès des propriétaires particuliers, la marque d’origine roumaine reprise par Renault multiplie les records de vente. Si c’est la compacte Sandero qui séduit le plus de clients particuliers en Europe, le SUV Duster, aussi, rencontre un large succès. Sa première génération a convaincu, au total, plus d’1,1 million d’acheteurs. Pour renforcer encore ce succès, Renault lui offre une sérieuse remise à niveau technique à l’occasion de son changement de génération. Considérablement amélioré, le nouveau Duster conserve les qualités de son prédécesseur mais s’attèle surtout aussi à en gommer les défauts. Tout en conservant une grille tarifaire serrée, bien sûr ! Un adversaire de taille pour le populaire, mais vieillissant, Renault Captur ?

Finition, équipement : avantage Renault

En plus de sa présentation extérieure sensiblement modernisée, le Duster profite d’une planche de bord plus qualitative. Bien sûr, elle reste « basique » et ne s’habille pas de matériaux irréprochables. Quelques détails, comme les nouveaux interrupteurs basculants laissent également une impression un peu « cheap » au bout des doigts. Mais au vu des tarifs pratiqués, cela n’a rien de surprenant ! L’ensemble présente toutefois bien et offre une meilleure ergonomie que par le passé. La position de conduite s’améliore notamment grâce au réglage en profondeur du volant. Autre attention appréciable : l’équipement s’étoffe sensiblement. On peut dorénavant jouir d’une climatisation automatique, d’un allumage automatique des phares, d’une carte d’accès/démarrage main-libre, d’une surveillance des angles morts et même d’un système de caméra panoramique ! Bref, l’étiquette « low-cost » semble loin… Cela dit, le Captur gagne tout de même le point finition/équipement. Certes, le Captur est loin d’être irréprochable dans le domaine de la finition et il ne peut prétendre à certains équipements dont jouit maintenant le Duster. Mais depuis son face-lift, le constat s’est un peu amélioré. Surtout dans sa nouvelle exécution Initiale Paris chapeautant la gamme, comme celle de notre modèle d’essai.

Confort : avantage Dacia

Le Duster conserve son toucher de route confortable mais profite de sa refonte pour peaufiner son insonorisation. On n’évolue plus dans un habitacle bruyant. Ce qui augmente clairement la sensation de confort à bord. Du moins lors des évolutions urbaines ou périurbaines. Sur les autoroutes, les bruits aérodynamiques deviennent plus présents. C’est moins le cas à bord du Captur qui se montre donc plus confortable pour avaler les grandes distances. Mais le Dacia Duster remporte tout de même le point « confort » grâce à ses qualités pratiques. Son coffre est gigantesque (445l) et l’espace libéré pour ses passagers arrière très généreux. Certes, le Captur peut y répondre avec une banquette coulissante qui permet de faire passer son volume de coffre de 377 à 455l. Mais alors on condamne les places arrière. Le Duster, lui, n’impose pas de choisir !

Moteur : avantage Dacia

Malgré sa refonte, le Duster a conservé les mécaniques de son prédécesseur lors de son lancement. Entre temps, Renault vient de remplacer les 1.5 dCi 90 et 1.5 dCi 110 contre son nouveau 1.5 Blue dCi gagnant dans les deux cas 5 ch (95 et 115 ch). En essence, aussi, la gamme est chamboulée. Actuellement, la gamme essence ne comporte plus que le 1.6 SCe atmosphérique de 115 ch proposé uniquement en deux roues motrices et avec une boîte manuelle à 5 rapports en guise d’accès. Le bloc suralimenté TCe 1.2l de 125 ch vient de quitter le catalogue pour être modifié en vue des prochaines normes WLT et nous revenir en 1.3 TCe. Un manœuvre que le Captur vient également d’effectuer en remplacement du même 1.2 TCe. Mais il faudra attendre la fin de l’année pour pouvoir le commander sur le Duster… Cela dit, dans les deux cas, ces moteurs suralimentés offrent assez de couple pour rendre l’usage de ces SUV polyvalent. Le Duster devrait, par contre, conserver l’avantage de pouvoir retenir une transmission intégrale moyennant 2.000€ supplémentaires alors que le Captur doit toujours se contenter de ses seules roues avant motrices.

Comportement routier : avantage Renault

Même si les réglages de ses suspensions demeurent globalement inchangés, le Duster profite de sa nouvelle direction à assistance électrique, moins démultipliée tout en offrant une meilleure consistance à l’inscription, pour gagner en dynamisme. Il n’en devient pas un SUV sportif, on s’en doute ! Mais tout de même l’agrément dynamique progresse clairement. Sur la route, le Captur se montre toutefois le plus convaincant. Moins typé « 4X4 », il est plus routier et plus tranchant. Seul petit bémol : le rendu de sa direction manque un peu de naturel.

Budget : avantage Dacia

Sans grande surprise, le chapitre budget tourne assez facilement à l’avantage du Dacier Duster. Le Duster 1.2 TCe 125 ch, juste avant de quitter le catalogue, était proposé à partir de 16.100€ en version Comfort ou 17.200€ en Prestige. Equipé du même moteur, le Captur réclamait plus de 23.000€ (23.800€ maintenant avec son nouveau 1.3 TCe). Même si les tarifs appliqués par Dacia pourraient légèrement évoluer avec l’apparition du 1.3 TCe, le prix exigé pour le Duster restera sensiblement plus compétitif ! Le Captur devrait par contre conserver un petit avantage du côté des taxes, du moins en Flandre, en raison d’une homologation CO2 plus avantageuse.

Conclusion : avantage Dacia

Les concessions à consentir pour rouler à bord du Dacia Duster deviennent de plus en plus réduites. Certes, les bruits aérodynamiques sur les autoroutes ne le transforment pas en grande routière et plusieurs détails de finition trahissent encore sa conception « à l’économie ». Mais tout de même : son agrément dynamique progresse clairement et sa dotation aussi. Sans oublier que ses qualités pratiques restent appréciables à l’usage. Le Captur ne démérite pas et se montre plus confortable, mieux fini et plus plaisant à conduire. Mais impose un tarif nettement plus élitiste que son « faux frère » !