Encore une Chinoiserie ! Le RS Q3, c’est surtout un porte-drapeau pour le modèle sur le marché chinois. Ce qui n’empêche pas Audi de le proposer sur le Vieux Continent ! Pourtant, tout « RS » soit-il, le RS Q3 reste presque discret. Les pare-chocs avant et arrière remodelés, les prises d’air élargies, le diffuseur arrière, bien sûr, tout cela est explicite, mais on n’y trouve qu’une seule sortie d’échappement et aucune vulgaire extension de carrosserie.
Moteur !
Pièce maîtresse de toute Audi RS, le moteur est ici directement dérivé des TT RS et de feu la RS3. Mais dans une variante un peu calmée : de ses 340 chevaux à l’origine, le moteur perd une trentaine de canassons. Toutefois, question disponibilité, on est servi : 310 chevaux entre 5.200 et 6.700 tr/min et un couple de 420 Nm entre 1.500 et 5.200 tr/min. Et puis, il s’agit d’un 5 cylindres en ligne, une grande spécialité de la marque…
Des performances de feu !
Du côté du chronomètre, les résultats sont édifiants pour un SUV compact : 250 km/h et 5,5 secondes pour le 0 à 100 km/h. Il faut tout de même avouer que la boîte S-Tronic à 7 rapports avec fonction « Launch Control » y est pour beaucoup. Les 4 roues motrices sont bien entendu reconduites, mais la suspension se voit rabaissée de 25 mm alors que le système de freinage est solidement renforcé.
Ambiance sobre
Dans l’habitacle, le Q3, RS ou pas, avoue doucement son âge. En effet, depuis sa présentation, on a connu la nouvelle A3 et son incroyable système multimédia aux commandes intuitives. Ici, on y voit un peu plus de boutons et l’ergonomie ne répond pas tout à fait aux derniers critères de la marque. De même, on reste un peu surpris par la position de conduite surélevée, assez inhabituelle sur une Audi RS.
Première impression
Après avoir fait le tour du splendide cuir des sièges, des inserts d’aluminium et du système multimédia à recherche Google, on se dit qu’il est temps de faire un tour ! Et autant vous l’avouer tout de go, on est un peu déçu par ces premiers tours de roues. Le staccato énergique du 5 cylindres est complètement assourdi, la boîte manque d’un peu de douceur au démarrage et au final, l’ambiance n’est pas très éloignée d’un Q3 2.0 TDI.
Boulet de canon
Forçons le rythme. Au-delà de 4.000 tr/min, les orgues à l’échappement laissent échapper le râle inimitable du moteur alors que l’horizon se rapproche à grands pas, sur fond de passages éclairs de rapports ! Cette fois, on ressent vraiment l’effet RS. Un virage se profile. Le freinage, costaud, inspire confiance.
Une fois placé en appui, le RS Q3 se maintient efficacement (quoiqu’un peu souplement sur ses suspensions), mais ne verse jamais dans le spectacle. D’un naturel un brin sous-vireur, il garde ses roues bien en place et il faut vraiment le violenter pour le faire enrouler doucettement de son train arrière… On le considère donc comme plus stable qu’agile. Dommage, son caractère n’en est que plus lissé…
Au quotidien, pourtant…
Mais ce tempérament un peu effacé s’apprécie au quotidien : assez confortable, silencieux, facile d’approche, il est aussi polyvalent que n’importe quel autre Audi Q3… Ou presque : son coffre se voit rétréci face aux autres variantes et son diamètre de braquage le pénalise dans les manœuvres. Mais on apprécie son habitabilité à l’avant et surtout, sa finition largement au-dessus de ses rivales.
Budget
A 56.500 €, le RS Q3 fait cher payer son exclusivité. Très cher. D’autant que pour le prix, on aurait aimé une dotation de série plus généreuse ! La consommation n’est pas non plus une grande qualité de l’auto : le 5 cylindres est plus charismatique que les derniers 4 cylindres en date de même puissance, mais aussi plus soiffard ! Notre consommation moyenne de 11 l/100 km peut très vite s’envoler si le staccato du moteur dans les tours vous donne des frissons.
Conclusion
Si Audi badge son Q3 avec un logo « RS » et le flanque du 5 cylindres de la TT RS, le petit SUV n’en devient pas pour autant une machine de guerre. Ultra efficace, le RS Q3 efface les difficultés de parcours et garde les passagers à l’abri d’un tempérament sportif : si on profite avec satisfaction de son confort au quotidien, on regrette son manque de caractère. Un engin très attachant malgré tout, qui fait figure d’original sur son segment.