Essai : Subaru Forester, le garde forestier fait peau neuve

Bientôt une vraie version hybride du Forester ?

Un Forester réellement hybride devrait être lancé dans le courant de l’année 2025, mais on ne sait pas encore s'il arrivera en Belgique. Pour l'instant, il faut se contenter de la même motorisation « mild-hybrid » 2.0 e-Boxer que la génération précédente, légèrement ajustée pour respecter les régulations européennes en matière de CO₂. Le moteur quatre cylindres boxer atmosphérique délivre 100 kW (136 ch) et 182 Nm, contre 110 kW (150 ch) pour l'ancienne version.

Le moteur électrique intégré à la boîte automatique CVT ajoute une assistance de 12,3 kW (16,7 ch) et 66 Nm, afin de réduire la consommation et d'améliorer les reprises. Il puise son énergie dans une batterie d'environ 0,6 kWh, qui se recharge en roulant et permet même une propulsion électrique très ponctuelle ! Selon Subaru, c’est une première, mais les motorisations « mild-hybrid » du groupe Stellantis offrent déjà cette fonctionnalité (tout en disposant d’un moteur électrique plus puissant).

Les performances ne sont donc pas vraiment spectaculaires : le 0 à 100 km/h est abattu en 12,2 secondes (0,4 seconde de plus que la génération précédente), pour une vitesse de pointe inchangée, de 188 km/h. D'après Subaru, la perte de puissance devrait être imperceptible, ce que nous pouvons confirmer, après un bref essai sur routes secondaires. Toutefois, notre expérience avec le précédent Forester nous rappelle qu’il en va autrement sur autoroute, où la carrosserie haute et le manque de couple à bas régime pénalisent les reprises, qui sont à la fois lentes et bruyantes !

Boîte automatique de série, insonorisation peaufinée

C’est la boîte automatique CVT, livrée de série, qui est la principale responsable du bruit à bord ! En faisant grimper le moteur dans les tours assez rapidement, elle améliore toutefois la réaction à l’accélérateur, tout en compensant le manque de couple à bas régime. À une époque où de nombreuses boîtes automatiques lentes ou boîtes robotisées à double embrayage cherchent à maintenir le moteur à bas régimes pour réduire la consommation, le Subaru Forester 2025 offre une conduite naturelle et plutôt agréable. De plus, les bruits de vent ont été nettement réduits avec cette nouvelle génération, assurant ainsi un meilleur confort sur autoroute.

Ce ressenti naturel se retrouve également au niveau de la direction : le volant tient bien en main et semble parfaitement calibré, tant en consistance qu’en précision. Le secret ? Un châssis 10 % plus rigide, grâce à l’ajout de renforts supplémentaires. Le Forester se place aisément en virage, d’autant qu’il aide le conducteur avec ses grandes surfaces vitrées ! A ce dernier sujet, notons qu’il s’agit d’un point fort de Subaru, que d'autres constructeurs qui se veulent plus « modernes » négligent parfois.

Le meilleur tout-terrain de sa catégorie

Cette maniabilité est cruciale en tout-terrain, un domaine où le Forester surpasse largement ses concurrents grâce à une garde au sol de 220 mm et une transmission intégrale permanente de série. Le logiciel X-Mode a été amélioré, offrant désormais une adhérence optimale, y compris en… marche arrière (d'où le surnom de colibri !). Vous pouvez même relâcher totalement les pédales en descente, le véhicule maintenant parfaitement sa vitesse, vous permettant de vous concentrer uniquement sur la direction.

Consommation élevée, mais réaliste

Malgré toutes ses qualités et les efforts déployés par Subaru pour rendre son moteur boxer aussi efficace que possible, le Forester bute toujours sur un obstacle majeur qui freine sa popularité en Belgique : une consommation normalisée de 8,1 l/100 km et des émissions de CO₂ de 183 g/km. La concurrence fait tout simplement mieux, mais il y a une petite consolation : contrairement à ses rivaux qui sont réglés pour réussir les tests en laboratoire, la consommation WLTP du Forester reflète bel et bien la réalité. Nous avons ainsi clôturé notre essai avec une moyenne de 8,5 l/100 km.

Combien coûte le Subaru Forester 2025 en Belgique ?

Cette Subaru sera présentée en avant-première dans le Benelux, lors du Salon de l'Auto. Le Forester y sera alors commercialisé dans sa finition First Edition : cette dernière profite d’un équipement complet, de quelques touches grisâtres et d’accessoires pour un prix de 46.995 euros. La gamme comprendra au final trois finitions, qui devraient commencer aux alentours de 40.000 euros. Cela rend le Forester légèrement moins cher à l'achat que le Toyota RAV4 (à partir de 44.950 euros) et le Honda CR-V (à partir de 48.635 euros), mais plus cher que le Volkswagen Tiguan (38.790 euros) et le Hyundai Tucson (35.249 euros). Des rivaux plus économes et plus modernes, mais pas nécessairement plus confortables, et surtout moins bien équipés de série !

Le nouveau Subaru Forester 2025 corrige certains des principaux défauts de son prédécesseur : plus moderne dans son look, il est également plus confortable, notamment sur l'autoroute où il profite d’une meilleure insonorisation et de sièges ergonomiques. Il offre une conduite très naturelle dans toutes les conditions, et ses capacités en tout-terrain atteignent un niveau rare dans ce segment ! Toutefois, nous avons le sentiment que Subaru se concentre trop sur lui-même et pas assez sur le reste du marché : le Forester ne propose ni moteur turbo moderne, ni motorisation hybride, et son système d’infodivertissement accuse un retard de quelques années par rapport aux standards actuels. Ceux qui viennent de l'ancien Forester seront ravis des améliorations, mais nous doutons que Subaru attire ainsi de nombreux nouveaux clients belges…