Rare !
Hyundai est réaliste : sur un marché qui carbure à 92 % au diesel et qui raffole de tout ce qui vient d’outre-Rhin, une grosse berline coréenne au seul moteur V6 essence ne peut qu’être destinée à une carrière confidentielle. Le Coréen espère écouler entre 10 et 50 exemplaires de ce modèle sur le sol belge… Mais la grosse diffusion n’est pas le but : Hyundai entend surtout prouver qu’il est également capable de chatouiller le marché premium et par là-même, faire de l’image. La Genesis doit donc être considérée comme une carte de visite.
Dans les chiffres
Longue de 4,99 mètres, la Genesis se situe entre deux segments : celui des grandes routières (BMW 5, Audi A6, Mercedes E…) et celui des limousines (Mercedes S, Audi A8, BMW 7). Disponible en une seule et unique variante, elle ne propose aucune option car tout est de série ! Un seul moteur est également proposé : un V6 GDI essence de 3,8 litres, d’une puissance de 315 chevaux et armé d’une boîte automatique à 8 rapports. La transmission se fait aux quatre roues. Quelques bruits de couloir annoncent l’arrivée d’un V6 diesel de 3 litres pour fin 2015, un moteur dérivé de celui de feu l’iX 55. Enfin, si le coupé Genesis n’est plus vendu, une nouvelle variante verra le jour en 2016.
Un équipement archi-complet
Et contre 64.999 €, Hyundai propose une voiture équipée comme une villa de footballeur : régulateur de vitesse adaptatif, affichage tête haute, écran multimédia tactile de 9,2 pouces (mais dénué de connexion Internet), stéréo à 17 haut-parleurs, climatisation à gestion automatique de la densité de CO2 dans l’habitacle (inédit !), système de parking automatique, phares bi-Xénon, réglages multimédia depuis les places arrière, toit ouvrant, alerte anti-dévoiement…
Seules possibilités de personnalisation : Hyundai propose 10 couleurs métallisées et 7 combinaisons intérieure (toutes en cuir !). Et le tout, gratuitement ! A ce niveau d’équipement, la concurrence allemande réclame entre 76.000 et 80.000 €… Voilà tout l’intérêt de cette Coréenne !
Elégante…
Il faut bien l’avouer : les grandes berlines coréennes n’ont pas toujours été des symboles incontestés d’une élégance sans faille… Cette Genesis rétablit le tir, avec une certaine finesse de style qui n’est pas sans rappeler les modèles européens. Et puis il y a ce label « Genesis » ailé, comme ceux des prestigieuses Aston Martin et autres Bentley…
Un vrai salon
Dans l’habitacle, l’habitabilité ne manque pas, mais surtout, la finition est parfaitement digne du segment premium qu’elle convoite. Le cuir de haute qualité se marie avec finesse aux inserts en bois. Seul petit reproche : la planche de bord aurait pu être intégralement recouverte de cuir… Je sais, je pinaille encore une fois ! Aux places arrière, les passagers profitent de multiples attentions et de réglages dédiés, preuve qu’il peut parfaitement s’agir d’une voiture à chauffeur.
En tant que chauffeur…
Et justement, le chauffeur, qu’en pense-t-il ? L’excellente position de conduite devrait convenir à tous les gabarits ! Voilà qui est une excellente nouvelle, car c’est rarement le cas sur les véhicules asiatiques à toit ouvrant… Et le confort est assuré une fois en mouvement : souple, la suspension nivelle assez bien les irrégularités de revêtement, sans toutefois vous donner l’impression d’évoluer sur un tapis volant, comme le ferait une Mercedes Classe S par exemple…
Une douce complainte…
Bercé par la souplesse de suspension, par l’excellente insonorisation et par la boîte d’une grande douceur, l’instinct sportif du conducteur ne se sent jamais titillé ! Et heureusement, d’ailleurs : la direction vague et imprécise autour du point zéro et les suspensions trop souples (y compris sur le mode sport) rendent la conduite dynamique peu gratifiante ! Le moteur, lui, s’il profite d’une injection directe, n’en reste pas moins dénué de tout turbo : son chant feutré n’en est que plus agréable, mais il manque de tonus à bas régime !
Conclusion
Hyundai, avec sa Genesis, ne vient pas mettre des bâtons dans les roues de ses concurrents allemands. Avec son gros moteur essence, la belle Coréenne n’a que peu de chances de percer sur le segment. Mais elle prouve que le Coréen sait s’y faire en matière de haut-de-gamme et si le produit n’est peut-être pas tout à fait à la hauteur des meilleures réalisations allemandes, il s’en rapproche habilement.