Il s’agit, en toute simplicité, de la plus rapide des Jaguar de série ! En plaquant le badge « SVR » sur sa F-Type, Jaguar a enfanté une bête sauvage. Pour rappel, le département « SVR », au sien du groupe Jaguar Land Rover, c’est l’officine qui fait tout : des ancêtres aux véhicules blindés en passant par les commandes spéciales… Quant aux sportives, elle les radicalise davantage !
En résumé
La F-Type SVR, c’est une F-Type R bodybuildée à l’extrême ! Plus puissante et plus légère, cette version annonce la couleur avec des pare-chocs, des jantes et surtout, un massif aileron arrière. Le plumage ne fait pas tout, car Jaguar révise le V8 de 5 litres à compresseur en profondeur et lui procure une poignée de chevaux et de Newton-mètre supplémentaires. Comprenez que la bête affiche désormais 575 chevaux et surtout, un couple de 700 Nm ! Côté bande-son, la personnalité rockeuse de la F-Type est encore exacerbée via un échappement en titane plus léger de 16 kg…
Au quotidien
Si les suspensions sont naturellement raffermies et que la parure de guerre passe difficilement inaperçue, la voiture se veut toujours utilisable au quotidien. C’est du moins ce qu’affirme le constructeur, en précisant avoir opté pour une boîte automatique à 8 rapports et pour une transmission intégrale ! Mais ne criez pas trop vite à la décadence…
Performances
Jaguar annonce un 0 à 100 km/h en 3,7 secondes et une vitesse de pointe de 322 km/h ! Si vous optez pour le cabriolet, vous perdrez 10 km/h et probablement, une belle partie de votre ardente chevelure… Pour freiner le tout, il est possible d’opter pour des disques en carbone-céramique.
Les présentations sont faites ?
Une fois le look de guerrière assimilé, il ne reste plus qu’à pénétrer dans l’habitacle. Au sein de ce dernier, les modifications sont nettement plus ténues : on remarque à peine les sièges et le volant spécifiques. Jaguar parle également d’un combiné d’instruments et de palettes propres à ce modèle, mais honnêtement, ce sont les connaisseurs qui verront la différence. Dommage donc que l’habitacle n’affiche pas la même flamboyance que la robe extérieure !
Vacarme de tous les diables !
Premier démarrage dans le sous-sol de l’importateur et… votre serviteur a probablement perdu ses deux tympans ! Bon sang, mais c’est vraiment homologué ça ? Quel barouf ! Encore froid, le V8 crachote des notes hargneuses sur un régime accéléré qui à lui seul, pourrait faire trembler les cardiaques ! Difficile dès lors, de sortir discrètement du parking, d’autant que la robe attire tous les regards…
En ville
Jaguar parle d’une bête toujours aussi facile au quotidien. Certes, la boîte automatique se fait douce à la condition d’effleurer la pédale de droite et le coffre est toujours aussi pratique. En revanche, les citadins pesteront contre la suspension ferme à basse vitesse et contre la visibilité de ¾ arrière assez étriquée.
Un vélo ?
Avec sa transmission intégrale, on pourrait penser que cette F-Type SVR peut se faire aussi douce qu’un agneau. Autant mettre un terme à cette idée loufoque : la voiture reste très typée « propulsion ». Nos essais se sont principalement déroulés sur routes détrempées et, dans ce genre de condition, y compris avec le mode de conduite « conditions glissantes » sélectionné, il s’agit de manier les gaz avec une certaine prudence !
Généreuses glissades
Mais c’est justement dans ces conditions dantesques que le vrai caractère du fauve se révèle : la F-Type SVR, c’est une bête sauvage qui nécessite d’être domptée ! En ces temps d’aseptisation générale, qu’il est bon de retrouver une fougueuse machine toujours prompte à danser la samba avec son train arrière ! Les habitués se régaleront, d’autant que les réactions sont progressives et que la voiture est un jeu d’enfant à rattraper. « Machine à drift », dites-vous ? Oui, c’est un peu ça. Et ne comptez pas trop sur l’ESP pour rattraper vos cabrioles, car l’ami électronique a une grande tolérance.
Rodéo
La conduite sportive de la F-Type SVR s’apparente donc à une séance de rodéo : entre les hurlements sauvages de la mécanique qui pousse « velu », les dérapages gracieux de l’essieu arrière et le côté ultra incisif du train avant, le conducteur reste constamment concentré pour extraire le meilleur de sa machine. Et alors, mes amis, quel régal !
Le moteur est un chef d’œuvre : sa rage ne semble jamais faiblir à l’approche de la zone rouge alors que l’échappement met tout en œuvre pour maintenir le voisinage éveillé ! Quelle furie ! Quant à la boîte, c’est un régal de gestion, de douceur et de célérité. Lorsque vous sélectionnez le mode manuel, elle a de plus la bonne idée de se gérer dans le bon sens (tirer le levier pour passer au rapport suivant), alors que les rétrogradages sont garnis d’explosions brutales à l’échappement…
Tarif
Jaguar annonce un tarif de base de 140.820 € pour cette version SVR, soit plus du double de la version de base aux 340 chevaux ! Contre ce tarif, Jaguar propose un équipement plus fourni : échappement en titane, différentiel autobloquant électronique, volant chauffant, sellerie cuir matelassée, inserts en Alcantara… Hélas, quelques mesquineries restent au rang des options, à l’instar du pack climatisation (1.081 €), du système de navigation, du régulateur de vitesse avec limiteur, de la connectivité Bluetooth (pack technologie, de 4.641 € à 5.651 €)… Et les pistards devront débourser quelque 10.078 € pour les freins en carbone-céramique !
A la pompe, le fauve nous a agréablement surpris avec une moyenne de 11,9 l/100 km ! Il faut dire que les conditions dantesques et le couple « camionesque » de la mécanique ne nous ont pas vraiment incités à chatouiller régulièrement la zone rouge…
Conclusion
Il suffit de la regarder et de… l’écouter pour rapidement comprendre que cette F-Type joue dans une autre division. Nettement moins raffinée et délicate que ses sœurs à 6 cylindres, elle présente un tempérament de feu qu’adoreront les plus sportifs d’entre vous ! Voilà une machine entière, très éloignée de la froide perfection de quelques machines germaniques, à conduire en connaissance de cause, mais dont l’implication du conducteur est directement proportionnelle au plaisir qu’il prend ! Alors, tant pis pour le caviar et le champagne, mais de temps en temps, les plaisirs de la goinfrerie sont ultra excitants !