Après hésitation, le groupe Jaguar Land Rover n’a donc finalement pas mis un terme définitif à la carrière de son grand break XF Sportbrake. À l’instar de sa devancière, la deuxième génération de XF s’est donc déclinée aussi en « utilitaire de charme ». Un beau bébé qui s’étend sur 4,95 m (6mm de moins que la première mouture) et se campe sur un empattement en progrès de plus de 5 cm par rapport à celui de sa devancière pour se fixer dorénavant à 2,96 m.
Pas le plus grand, et alors ?
Ce long empattement permet de jouir d’une excellente habitabilité aux places arrière. Mais, bien sûr, quand on parle « break », on parle avant tout « coffre ». En ouvrant le hayon, on se retrouve face à un volume de 565l. Ce n’est donc pas la référence du segment puisqu’une Mercedes Classe E Break offre jusqu’à 100l de plus avec ses dossiers arrière pouvant se redresser légèrement. Cela dit, le coffre de la Jaguar n’a rien de ridicule et s’aligne sur celui offert par les nouvelles Audi A6 Avant (565l) et BMW Série 5 Touring (570l). Et puis, surtout, il se montre largement suffisant au quotidien et pratique à l’usage : seuil d’accès bas et affleurant, formes rectilignes, rails de fixation au plancher et cache-bagage escamotable électriquement.
Ajustement automatique de l’assiette
Besoin de transporter des objets plus volumineux ? Les tirettes situées sur les flancs du coffre permettent de rabattre facilement les dossiers selon la division 40/20/40. On peut alors disposer d’une vaste zone plane de chargement. Et « gaver » le félin avec 1.700l de marchandises. On appréciera alors la présence des amortisseurs arrière pneumatiques à ajustement automatique d’assiette. Rouler dans un break qui « traine des pattes arrière », cela ne fait en effet pas très Jaguar !
Train d’enfer !
Bref, sur le plan pratique, on ne sera pas déçu par cette dernière représentante de la caste « break » figurant encore au catalogue Jaguar. Mais c’est surtout du côté des sensations que l’on sera séduit. Pourquoi ? Car, à l’instar de sa berline de sœur, la XF Sportbrake se profile comme l’une des voitures les plus agréables à conduire du marché. Ses commandes s’avèrent naturelles, ses réactions prévisibles et son équilibre irréprochable (la répartition des masses atteint 50/50 entre les trains). Difficile d’imaginer que l’on commande un break de près de 5 mètres de long tant elle se conduit du bout des doigts. Poussée dans ses derniers retranchements, la XF Sportbrake conserve en outre un train avant particulièrement mordant. Et tout cela au prix d’un amortissement certes un peu ferme, mais loin d’être inconfortable ! En tous les cas avec la suspension adaptative optionnelle.
700 Nm, « suffisant »
Il faut dire que notre modèle d’essai s’équipait en outre du V6 3.0l (300 ch) chapeautant la gamme diesel. Un moteur développant 700 Nm qui magnifie clairement l’agrément dynamique distillé par ce grand break Jaguar. Il « ronronne » en conduite coulée et se marie parfaitement à la boîte automatique à 8 rapports signée ZF. Mais il assure en outre, à la demande, des reprises explosives grâce à ses deux turbocompresseurs séquentiels. Une véritable perle mécanique capable de siroter un peu plus de 7l/100 km sur de longues distances. Mais dont l’appétit moyen se rapprochera des 10l/100km sous les sollicitations du pied doit d’un conducteur « enthousiaste » !
Equipement complet, sans « plus »
Indiscutablement, la XF Sportbrake ne peut rivaliser avec la guerre technologique que se livre les trois grands breaks allemands ni avec leur très haut niveau de finition. Mais, à nouveau, faut-il s’en plaindre quand on dispose déjà de l’essentiel et d’une présentation intérieure élégante ? Les équipements électroniques de sécurité les plus « intéressants » répondent en tous les cas à l’appel et la version haut de gamme de l’info-divertissement (Touch Pro, avec son écran de 10 pouces) s’avère largement suffisante pour convaincre un conducteur né avant l’éclosion de la génération smartphone !
Conclusion
Avec son V6 3.0l diesel gorgé de couple, la XF Sportbrake débute à partir de 68.090€. Un prix « élevé », bien sûr. Mais finalement assez compétitif compte tenu de son équipement et au vu du tarif appliqué par la concurrence (comptez 64.050€ pour une BMW 530d Touring de 265 ch et 72.500€ pour une BMW 540d xDrive Touring de 320 ch). Mais surtout, les conducteurs un peu perdus à bord des concurrentes germaniques de plus en plus sophistiquées retrouveront le plaisir des « choses simples » à bord de ce break pratique et plaisant à conduire. Et finalement, n’est-ce pas là l’essentiel ?