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Depuis des années, de nombreux constructeurs automobiles promettent que 2019 sera une année importante pour les voitures électriques : l'autonomie atteindrait enfin un niveau acceptable sans que le prix ne s’en ressente vraiment. Des voitures électriques, avec une autonomie confortable et non réservées aux élites, le tout pour demain ? C’est ce que nous allons voir !

Nous sommes à la mi-décembre 2018 et l'offre est encore très clairsemée. Les voitures électriques de moins de 50.000 euros (ce qui n'est en soi, pas vraiment un montant démocratique) ne dépassent toujours pas 200 kilomètres en conditions réelles, alors que les modèles qui peuvent franchir la barre des 300 kilomètres coûtent encore plus de 75.000 euros. Seul le groupe Hyundai-Kia, avec la Hyundai Kona EV et la Kia e-Niro, fait plus que promettre. Nous en avons d’ailleurs la confirmation avec l’essai d’une Kia.

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Une cousine très proche

À première vue, Kia ne semble pas avoir fait beaucoup d'efforts pour électrifier la Niro : toute la partie électrique (batteries, moteur électrique, câblage, etc.) est simplement reprise de la Hyundai Kona Electric.

Cela signifie que le client peut choisir entre deux versions : l'une avec une batterie refroidie par eau de 39,2 kWh et un moteur électrique de 136 ch (et 395 Nm) et l'autre avec une batterie de 64 kWh et un moteur de 204 ch (au couple identique). Cela donne des 0 à 100 km/h de respectivement 9,8 et 7,8 secondes, ainsi qu’une autonomie de 289 ou 455 kilomètres selon le cycle WLTP, par ailleurs relativement réaliste. Tous ces chiffres sont très proches de ceux du Kona.

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Cependant, la Niro est beaucoup plus grande que sa cousine de Hyundai : elle mesure 4,375 m de long, 1,56 m de haut et 1,805 m de large, et elle repose sur un empattement de 2,7 mètres. La Kona, pour les mêmes valeurs, est annoncée à 4,18/1,57/1,8 m et 2,6 mètres. Cela signifie qu’en théorie, ces deux modèles ne se concurrencent pas, puisque la Kona est moins spacieuse que la Niro : elle joue sur le segment B, tandis que la Kia appartient au segment-C.

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Fratricide

Hyundai et Kia sont importées dans notre pays par deux importateurs différents et sont donc en concurrence malgré une maison mère commune et des segments différents. Cela se constate notamment au niveau du tarif : le prix de base de l'e-Niro, plus grande et plus habitable, est de 36.444 € pour la version de base avec la batterie de 39,2 kWh et de 40.215 euros pour celle avec la batterie de 64 kWh. Les prix de la Kona Electric sont de respectivement 37.999 et 44.999 euros et elle n’est pas beaucoup mieux équipée. D'un autre côté, nous pensons que le client qui sera séduit par la Kona au style très personnel sera moins intéressé par la Niro bien plus sage et conventionnelle… Et vice versa, bien entendu.

Le "problème" du monophasé

Le chargeur de l'e-Niro consomme jusqu'à 32 A en une phase (7,2 kW). Cela peut être un problème en Europe, car notre réseau fonctionne généralement en triphasé avec des puissances supérieures. Cela ne vous empêche pas de charger via un boîtier mural ou une station de recharge triphasée, mais cela signifie que vous ne pouvez en tirer qu'un tiers de la puissance maximale.

Dans le pire des cas, cela se traduit par un temps de charge de 0 à 100 % en 19 heures pour la batterie de 64 kWh à 16A. Dans le meilleur des cas, vous arriverez à un bon 4 heures pour les 39,2 kWh de la batterie de 32A. Vous pouvez également charger rapidement en courant continu. Kia affirme que son e-Niro est compatible avec des chargeurs à haute capacité de 100 kW (500V/200A, mais dans la version 39,2 kWh, il ne peut supporter que 125A). Dans les deux cas, une charge rapide de 20 à 80 % est possible en 42 minutes.

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Silence de cathédrale et vitesse de l'éclair !

De plus, l'e-Niro est une voiture très agréable. Nous n'avons pu conduire que la version 64 kWh qui, avec ses 204 ch et près de 400 Nm, ne manque pas de punch ! Pour battre cette voiture à l’accélération, vous devez déjà avoir entre les mains une coûteuse et puissante monture. Comme toujours avec une voiture électrique, ce modèle séduit avec ses reprises musclées et sa réponse immédiate à l'accélérateur. Un moteur à combustion interne ne peut approcher ces prestations !

De plus, Kia a amélioré l’insonorisation de l'e-Niro par rapport à la version hybride (plug-in), rendant cette voiture silencieuse en toutes circonstances. La suspension est particulièrement confortable et moins axée sur le dynamisme, mais cela n'enlève rien au fait que l'e-Niro est aussi agréable sur routes sinueuses. Seul le train avant peut facilement être débordé par le couple abondant. Apprenez donc à doser votre accélérateur, ou la facture en pneus sera salée...

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Freinage sur-mesure

Kia vous permet de contrôler l'intensité du freinage sur le moteur électrique (qui régénère l'énergie) par l'intermédiaire des commandes au volant en trois niveaux. Personnellement, nous préférons la position la plus puissante et nous nous contentons d'ajuster la puissance de la décélération avec l'accélérateur, mais nous comprenons que certaines personnes pensent différemment.

Il existe également un mode automatique (comme sur la Mercedes B250e, qui a été retirée de la production) qui utilise le régulateur de vitesse actif pour déterminer la quantité de freinage moteur en fonction de la situation (et de la pente de la route).

Malgré sa hauteur, ce crossover est très économique. Nous avons lu 15 kWh/100 km sur l'ordinateur de bord, ce qui permet d'avoir une autonomie d'au moins 400 km sans avoir à utiliser tous les trucs de la conduite éco.

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Conclusion

La Kia e-Niro est silencieuse, étonnamment rapide, confortable et surtout, bien moins chère que sa cousine Hyundai Kona, proche techniquement mais plus petite. Avec une autonomie de 400 kilomètres en conduisant normalement (voire bien plus si vous faites de votre mieux), son champ d'action n'est plus limité à la ville, mais de plus longs trajets sont parfaitement réalisables.

D'accord, un prix de départ de 40.000 euros reste un montant difficile à digérer pour un crossover du segment C, mais il ne faut pas oublier que les coûts (consommation, entretien, fiscalité) deviennent ensuite presque négligeables. De plus, en Flandre, vous avez même droit à une prime de 2.500 à 3.500 euros pour l'achat.

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