Maserati, cent ans d’histoire, des réussites sportives éclatantes, des victoires en championnat du monde de Formule 1 avec quelques grands noms comme Juan Manuel Fangio, des GT érigées au rang de mythe et aujourd’hui, une berline diesel. Le constat a de quoi surprendre, mais les têtes pensantes veulent bousculer les traditions. Il faut vendre et donc, conquérir un marché principalement friand de berlines teutonnes. C’est là qu’intervient la Ghibli.

Ticket d’entrée

Fin des années 60, Maserati présentait la Ghibli, une sculpturale GT de plus de 300 chevaux. Aujourd’hui, cette appellation historique désigne une berline de 4,97 mètres de long, pour 1,95 mètre de large et 1,46 mètre de haut. Mais le style n’a rien perdu de sa superbe : la Ghibli est splendide. Les têtes se retournent sur son passage et les pouces se lèvent : le Trident préserve son prestige. D’ailleurs, le nom fait toujours rêver…

Un univers de cuir

Face aux habitacles sombres et cliniques de la concurrence, Maserati oppose un festival de cuir et de bois. L’ambiance se veut chaleureuse et placée sous le signe du trident : on en compte une grosse dizaine ! Bref, le ton est donné, même si quelques détails de finition et d’ergonomie continuent de choquer. Cette Maserati avoue également un petit retard au niveau du système multimédia à la présentation un brin démodée et qui ne dispose pas des dernières connectivités Internet…

Le style avant la fonction…

Portières sans encadrement, tridents gaufrés dans les appuie-têtes, inserts de bois véritables, les passagers deviennent vite conscients de l’exclusivité de la belle. Petits sacrifices : l’habitabilité arrière n’a rien d’exceptionnelle et le coffre avoue rapidement ses limites. Et non, toutes nos excuses, mais le break n’est pas (encore ?) prévu… Ouf, diront les puristes !

L’âme du diable

Et justement, ce moteur, quel est-il ? Il s’agit d’un V6 de 3 litres, d’une puissance de 275 chevaux et d’un couple de 600 Nm. Des valeurs fort généreuses, associées à une boîte automatique à 8 rapports et qui permettent d’expédier le 0 à 100 km/h en 6,3 secondes seulement. Côté transmission, La Ghibli diesel dirige sa cavalerie vers les seules roues arrière.

Agrément ?

D’agrément de conduite, il en est bel et bien question. Le moteur souffle avec vigueur depuis les bas-fonds du compte-tours jusqu’à la lisière de la zone rouge, située un peu au-dessus des 4.000 tr/min. Diesel ou pas, les performances font honneur au trident ! L’équilibre routier met le tout en valeur, avec une direction précise, un amortissement soigné qui contient les mouvements de caisse et une sensation générale de sérénité… On sent que la chose est conçue pour encaisser les coups de boutoir du V6 turbo de 410 chevaux !

Finalement, seule la gestion de la boîte pêche un peu, par son caractère trop typé en mode sport (alors qu’un diesel s’apprécie surtout sur le couple) et son manque de finesse en usage « normal ». Pas de palette au programme, mais un levier qui, en mode manuel, se manie dans le bon sens : tirer pour grimper de rapport.

Sonorité ?

Avec le temps, Maserati s’est forgé une réputation de fin mélomane, avec les mélodieux V8 qui garnissent la gamme et qui éructent d’une divine clameur. La Ghibli diesel est donc attendue au tournant. Et elle ne déçoit pas ! Grâce à un système baptisé « Maserati Active Sound » et doté de deux actuateurs sonores, le V6 mazouté gronde sourdement d’une sonorité évocatrice lorsque le conducteur appuie sur le bouton sport. Les passants apprécieront nettement plus que les passagers, car dedans, l’insonorisation met le tout en sourdine.

Tarifs

A 67.276 €, la Ghibli diesel est franchement concurrentielle. Le Trident au prix d’une berline allemande un peu « optionnée » ! Et les bonnes nouvelles continuent à la pompe : notre moyenne de 7,8 l/100 km en est la preuve. Côté CO2, Maserati annonce 158 g/km.

Conclusion

Avec sa Ghibli Diesel, Maserati possède un véritable atout pour venir chasser sur des terres encombrées de berlines germaniques. La Ghibli est belle, confortable, dynamique et bien tarifiée. La résurrection du trident est donc assurée par ce produit peut-être iconoclaste, mais diablement réussi !