Elle est là, sur le parking détrempé de l’importateur. Par ce temps gris, « notre » Classe S de teinte foncée ne ressemble pas forcément à l’idée que l’on se fait de la meilleure voiture au monde. Certes, le design est plus dynamique et moderne que jamais mais les traits de famille sont tels que l’on pourrait facilement la confondre avec l’un des plus petits modèles de la marque. En s’approchant, on découvre néanmoins un solide engin qui s’étale sur pas moins de 5,125 m de long, voire 5,255 m si vous retenez la version longue…

Luxe, calme et volupté

L’image a servi de trop nombreuses fois, mais s’il y a bien une voiture où les trois mots ci-dessus s’appliquent à merveille, c’est la Classe S. Ce ne sont plus des sièges mais des fauteuils, épais et accueillants. Bien larges aussi et réglables de mille et une manières. Massants également, à la demande, et si le service proposé ne vaut pas les doigts d’une masseuse thaïlandaise, la fonction (reprenant la technique des pierres chaudes) n’en est pas moins bluffante d’efficacité. Refermez donc cette porte : un silence d’or s’installe à bord. Voilà, vous êtes à bord du vaisseau, dehors, l’agitation du monde extérieure vous semble bien lointaine.

Techno

La Classe S, c’est aussi une formidable démonstration technologique. L’habitacle n’a d’ailleurs de cesse de vous le rappeler : les deux immenses écrans digitaux affichent toutes les informations utiles sur votre conduite, les commandes de confort et l’info-divertissement. Cela dit, ceci n’est en rien une exclusivité puisque même la future Classe A devrait profiter des mêmes écrans !

Revenons à notre paquebot : scintillant de mille feux, l’ambiance de bord peut au choix, ressembler à un lupanar des 70’s ou à un relais scandinave selon l’éclairage indirect sélectionné (64 couleurs). Rajoutez à cela une stéréo Burmester symphonique, une climatisation qui fonctionne à la perfection sans jamais créer de courants d’air et surtout, une habitabilité princière aux 4 places et vous obtenez une petite idée du luxe à bord…

Moteur

Pour ce relifting, Mercedes n’a pas fait les choses à moitié. Outre un équipement relevé, la marque s’est également penchée sur la gamme des moteurs en… les changeant tous, ou presque ! Notre version diesel n’est donc plus équipée d’un V6, mais du tout nouveau 6 cylindres en ligne, d’une cylindrée de 3 litres. Ce moteur promet, sous le capot de cette S400d, la bagatelle de 340 chevaux et surtout, un couple phénoménal de 700 Nm dès 1.200 tr/min ! Le tout est accouplé de série à une boîte à 9 vitesses et à une transmission intégrale.

Sur la route, ce moteur gronde différemment, avec une voix qui n’est pas sans rappeler le « 6 en ligne » mazouté de chez Béhème. Rien d’étonnant puisqu’ils partagent la même architecture ! En revanche, il s’agira de vraiment tendre l’oreille, tant la sonorité est feutrée. Devant, la nouvelle chaudière s’active et fournit de puissantes reprises, mais elle le fait sans effort apparent, avec une formidable souplesse et dans un silence impressionnant.

Sportive ? Ne soyez pas vulgaire !

Les performances, en dépit d’une masse dépassant les 2 tonnes à vide, sont d’ailleurs dignes de quelques brillantes sportives : 5,2 secondes au 0 à 100 km/h et une vitesse de pointe limitée à 250 km/h. N’allez toutefois pas croire que la Classe S en devient sportive pour autant : si le comportement est homogène, la chose accuse une solide masse (ce qui se ressent vite au freinage et en virage) et son amortissement ne la transforme pas en diva des cols de montagne. Préférez donc la conduite souple à ces traitements brutaux, très cher !

Confort, avant tout

Sur la route, cette nouvelle unité va donc comme un gant à la Classe S. Celle-ci, en terme de comportement routier, se fait toujours aussi magistrale : les ornières, irrégularités et autres fantaisies du réseau routier belge sont avalés avec bienveillance et dans un mouvement légèrement chaloupé. Quel bonheur d’avaler les kilomètres en parfait silence et avec un tapis volant sous le corps !

La sécurité, elle, est assurée par la transmission intégrale et par les nouveaux équipements. Le régulateur actif reprend dorénavant les informations de la cartographie, l’assistant de conduite dans les embouteillages autorise des arrêts de 30 secondes avant de redémarrer seul l’embarcation et un système d’arrêt d’urgence donne une légère impulsion dans le volant pour vous permettre d’éviter un autre véhicule !

Tarifs

La gamme en diesel démarre avec la S350d de 286 ch et 600 Nm. Un modèle qui, selon nous, devrait se révéler bien suffisant et qui est affiché à un prix de 92.081 €. Pour profiter de la S400d et de la soixantaine d’équidés supplémentaires, il faut rajouter plus de 7.000 € : 99.825 € ! Enfin, la version longue réclame un extra de plus de 5.800 €. La liste des options et des possibilités de personnalisation est longue comme la voiture. Malheureusement, elle est également inévitable : une Classe S ne s’apprécie qu’avec le plein d’options ! Rajoutez donc un minimum de 15.000 € pour profiter d’une voiture « correcte »… Mais pour le luxe, mettez le double !

A la pompe, ce nouveau moteur nous aura bluffés : 7,3 l/100 km de moyenne ! Pour un vaisseau de cette masse et de cette puissance, c’est stupéfiant ! Certes, la chose incite à une conduite souple et nos trajets furent principalement autoroutiers. Mais n’est-ce pas là le terrain naturel de cette Mercedes ?

Conclusion

Nous revoilà scotchés ! Alors que la Classe S accuse aujourd’hui déjà 4 ans, soit une éternité dans le monde de l’automobile de luxe, elle reste au sommet grâce à ce lifting discret sur le plan esthétique, mais redoutable sur le plan technologique. Ce nouveau moteur diesel sublime même ses capacités, en se révélant à la foi onctueux et sobre. Dotée des derniers équipements en matière de multimédia et de sécurité, la Classe S enfonce ses rivales grâce à son chapitre favori : le confort ! Mais ne rêvez toutefois pas de sportivité : la Classe S laisse ce vulgaire sujet à ses rivales…