C’est un fait indiscutable : quand le département de Renault Sport se penche sur une voiture, au châssis déjà bien né à la base, on se retrouve généralement aux commandes d’un monstre d’efficacité ! Cela dit : proposer un modèle pour les puristes ne suffit plus ! Les « gens du marketing » ont dorénavant aussi leur mot à dire, sans parler des normes d’homologation toujours plus drastiques ! Il suffit de voir comment la Clio 3 R.S. a été fondamentalement transformée en se muant en Clio 4 R.S…. Que nous réserve donc la transition de Mégane 3 R.S. à Mégane 4 R.S. ?

Sportivité subtile

D’emblée, notons que la Mégane R.S. n’est plus disponible qu’en version à 5 portes. Voilà qui a au moins le mérite de rendre les sorties familiales plus faciles à gérer ! Esthétiquement, les modifications apportées à la carrosserie des Mégane « civiles » sont indéniables. La voiture gagne en muscle (notamment avec des voies sensiblement élargies). Mais restent assez subtiles et discrètes. Evidemment, il faut éviter les peintures jaune ou orange, comme celle de notre modèle d’essai, si l’on veut passer inaperçu. Mais on ne doit pas se promener au quotidien avec un aileron XXL et d’autres appendices aérodynamiques saillants !

Sous surveillance

À bord aussi, les évolutions restent assez discrètes. On note par-ci-par-là des surpiqûres rouges, quelques logos R.S. et de petites touches de (faux) carbone pour égayer l’ensemble. Et bien sûr des sièges plus enveloppants qui offrent un bon maintien tout en assurant accès à bord aisé. Si on le souhaite, on peut les habiller d’Alcantara comme sur notre modèle d’essai (1.250€) ou les troquer contre des baquets siglés Recaro en option (2.700€). À bord, on note également l’apparition du R.S. Monitor sur la tablette tactile verticale (250€ voire 450€ pour la version « ‘Exper »). Un système ultra-complet qui permet de contrôler chaque paramètre de sa sportive, notamment les pressions/températures des organes mécaniques.

Révolution

Par rapport à ses devancières, la nouvelle Mégane R.S. s’offre deux évolutions techniques fondamentales : d’une part, elle accepte de troquer sa boîte manuelle contre un module à double embrayage. Et, d’autre part, elle s’équipe de roues arrière directrices. Par contre, la Mégane R.S. ne succombe pas à la tentation de se reposer sur un amortissement piloté. Les ingénieurs de Renault Sport ont plutôt préféré opter pour des butées de compression hydrauliques.

Moins de cc, plus de ch !

Le moteur aussi évolue puisqu’il perd 200 cm³ par rapport à son prédécesseur. Mais ce nouveau moteur, aperçu notamment sous le capot de l’Espace ou de la nouvelle Alpine A110, s’offre de nombreuses technologies up-to-date pour voir sa puissance passer à 280 ch et son couple culminer à 390 Nm. Sur le papier, il permet à la Mégane R.S. d’accrocher les 100 km/h en 5,8 s et de passer la borne kilométrique depuis l’arrêt en 25 s.

Polyvalence accrue

En laissant la voiture configurée dans ses modes « civilisés », on se retrouve au volant d’une berline tout à fait utilisable au quotidien. L’amortissement est bien sûr un peu figé aux basses-vitesses. Mais le confort reste largement acceptable. Encore plus dans cette version équipée de la boîte EDC qui n’impose pas de composer avec un embrayage de plomb et ou délicat à gérer dans les embouteillages. Autre évolution sensible : l’attaque de la pédale de frein gagne en progressivité par rapport à la précédente Mégane R.S. plutôt radicale sur ce point.

Une vraie R.S. !

Comme on s’y attendait, le visage de la Mégane R.S. change sensiblement quand on bascule vers les modes Sport et, surtout, Race. Heureusement, car on commençait déjà à regretter les « anciennes marmites » plus charismatiques ! La sonorité du moteur change, avec notamment des explosions à l’échappement et la boîte EDC « claque » les rapports nettement plus rapidement (mais mieux vaut reprendre la main avec les, trop petites, palettes). Voilà qui ressemble plus à un vrai produit siglé Renault Sport ! Quand il lâche ses chevaux, le moteur assure des performances indéniables. Mais il se montre néanmoins assez linéaire et offre moins d’allonge que le précédent 2.0l turbo. En l’absence du différentiel autobloquant optionnel réservé au pack Cup, le moteur met néanmoins la motricité à rude épreuve en sortie de virage serré.

Efficacité déconcertante

L’apport des roues arrière directrices est indéniable. La Mégane R.S. avale les grandes courbes rapides avec une facilité déconcertante. Difficile d’approcher les limites sur routes ouvertes en tous les cas ! Mais c’est encore plus sensible sur les petites routes sinueuses sur lesquelles la Mégane R.S. virevolte en donnant l’impression d’enrouler les courbes comme si les roues arrière partaient en léger survirage. La façon dont le train arrière « enroule » les courbes est même assez surprenante au début. Mais on s’y habitue assez vite. Dernier détail que les puristes apprécieront : la Mégane R.S. accepte toujours de se déhancher pour se placer au freinage à l’occasion !

Budget

Avec sa boîte manuelle, la Mégane R.S. est disponible à partir de 34.450€. Un tarif de base qui glisse vers 37.200€ avec la boîte EDC. Une boîte qui rend la Mégane R.S. plus polyvalente pour ceux qui envisagent de l’utiliser au quotidien. Mais les puristes gagneront à s’orienter vers la version à boîte manuelle et à commander le pack Cup avec son amortissement plus ferme et son différentiel autobloquant mécanique pour gagner en efficacité. Rajoutez alors 1.700€.

Conclusion

Avec sa boîte EDC et son « simple » châssis sport, la Mégane R.S. offre un bon compromis confort d’utilisation/sportivité pour les clients qui chercheraient une « hot-hatch » explosive mais utilisable au quotidien. Elle est nettement plus facile à vivre que ses devancières. Et pour les puristes, heureusement, il reste toujours la possibilité de commander la version manuelle/châssis Cup pour aller chercher le dernier carat sur les routes sinueuses ! Voire d’attendre les versions plus radicales dont la première déclinaison, siglée Trophy, est déjà annoncée !