On y va pour une petite liste ? Les plus grands SUV du groupe Volkswagen sont les VW Tiguan Allspace et Skoda Kodiaq (de 4,70 mètres tous les deux). Ensuite, vous avez le trio Tiguan-Karoq-Ateca (respectivement 4,49 mètres, 4,38 mètres et 4,36 mètres), pour terminer avec le VW T-Roc (4,23 mètres) et le Seat Arona (4,14 mètre). Enfin, il y aura bientôt un SUV VW basé sur la Polo, qui sera l'équivalent allemand de l’Arona de Seat...

Le concept

Comment se fait-il que le groupe allemand puisse développer tant de modèles en si peu de temps ? La réponse tient en trois lettres : MQB. Cette plate-forme Volkswagen peut être considérée comme une boîte à lego. En combinant des composants existants de toutes les tailles, le groupe VW peut développer plus rapidement différents modèles et réduire autant que possible les coûts.

C'est ainsi que ce Skoda Karoq remplace les Yeti et Roomster. C’est aussi pour cela qu'il a un air familier. La calandre typique de la marque vous indique que vous conduisez une Skoda, mais les liens de famille avec le reste du groupe attirent l'attention. De profil et vu de derrière, les similitudes avec l’Ateca sont frappantes. Avec un peu plus de concentration, vous pouvez même le considérer comme un Kodiaq plus court. Certes, il est bien loin le temps des originaux Yeti et Roomster.

A l'intérieur, vous trouverez un intérieur typiquement Skoda : un grand système d'infodivertissement sur la console centrale, un tableau de bord traditionnel et un peu sévère, ainsi qu’une qualité des matériaux qui reste inférieure à celle de Volkswagen. Un autre avantage de la banque d’organes, c’est qu’en option, vous pouvez opter pour une instrumentation digitale.

Le Karoq est de plus de 30 centimètres plus petit que le Kodiaq, ce qui se remarque à l'intérieur. A l'arrière, l’espace pour les jambes est plus limité, mais deux passagers auront quand même leurs aises. Tant que vous n'optez pas pour un toit panoramique, la garde au toit est parfaitement acceptable. Mais l'argument phare du Karoq est son coffre. Il affiche 521 litres (contre 510 litres pour l'Ateca) et est extensible jusqu’à 1.630 litres avec les sièges arrière rabattus (60/40).

Si vous optez pour le système Varioflex, vous obtenez trois sièges séparés que vous pourrez faire glisser, rabattre et qu’il est même possible d’enlever. Le volume du coffre est de 588 litres, ce qui le rapproche des 615 litres du Tiguan (de 13 cm plus long) à la banquette arrière coulissante. Si vous retirez tous les sièges arrière du Karoq, vous vous retrouverez avec 1.810 litres de volume de chargement...

Le banc d'essai

Pour cette prise en main, nous avons choisi les deux versions d'entrée de gamme : le trois cylindres 1.0 TSI essence de 115 ch et le quatre cylindres 1.6 TDI de 115 chevaux. Les deux moteurs profitent d’une boîte de vitesses manuelle à six rapports  (une transmission automatique à double embrayage DSG7 est aussi disponible) et le tout entraine les roues avant.

Le moteur à essence combine 175 Nm et un caractère enthousiaste. Cela n’en fait tout de même pas un foudre de guerre : 0 à 100 km/h en 10,6 secondes et 187 km/h en vitesse de pointe. Mais le TSI réagit sans à-coups et se comporte harmonieusement dans le trafic. Il est à l’aise à bas régimes et c’est d’ailleurs là qu’il se sent le mieux. Plus haut dans les tours, il semble moins dans son élément.

Le moteur diesel affiche 250 Nm de couple, mais il établit des valeurs similaires : 10,7 secondes au 0 à 100 km/h et une vitesse maximale de 188 km/h. Ce moteur semble cependant moins linéaire : à bas régimes, il paraît un peu creux jusqu'à ce que le couple maximum soit lâché. Il s’agit donc de rester au maximum sur sa courbe de couple optimale. Il peut grimper plus haut en régimes, mais alors il devient bruyant.

La conduite dynamique n’est certes pas le domaine de prédilection du Karoq. Il y montre toutefois certaines aptitudes : la carrosserie est toujours sous contrôle, même en prenant les virages à des vitesses relativement élevées et les roues avant offrent suffisamment d’adhérence, mais vous remarquerez que tous les réglages sont plus orientés vers le confort que sur l'Ateca. Tout est donc une question de priorité.

Les équipements

Ce rôle de bon père de famille, il le prouve dans l’habitacle : le siège passager avant est rabattable en portefeuille pour le transport de longs objets, on retrouve des tablettes pliantes à l'arrière des sièges avant, ainsi que de mini poubelles dans les bacs de portières et enfin, le coffre se pare de filets à bagages et de crochets. Si vous vous penchez sur la liste des options, optez pour ces éléments pratiques plutôt que pour des équipements de luxe pour vraiment faire la différence avec votre Karoq. Surtout si vous avez des enfants...

Mais les éléments de luxe ne manquent pas non plus : les écrans d'infodivertissement mesurent entre 6,5 et 9,2 pouces et ils peuvent être équipés de la navigation, d'applications et d’une connexion internet, voire même d’un système de contrôle gestuel. Vous pouvez éventuellement recharger votre smartphone par induction, alors qu’Apple CarPlay et Android Auto figurent parmi les possibilités.

Sécurité à jour

Les éléments de sécurité sont bien sûr également de mise. Le Karoq peut se voir équipé d'un régulateur de vitesse adaptatif et d'une assistance au maintien de voie, d'un avertissement d'angle mort, d'un avertissement pour le passage de la circulation derrière la voiture, de la reconnaissance des panneaux de signalisation et d’un avertissement de fatigue. Presque tous les équipements modernes sont disponibles.

L'addition

Le Skoda Karoq démarre à partir de 25.850 € pour le 1.0 TSI avec une boîte manuelle à 6 vitesses. Pour le 1.6 TDI avec la même boîte, vous payez 28.990 €. Pour la transmission automatique DSG7, vous payez 1.500 € supplémentaires. Pour ce budget, vous obtenez la version Ambition qui comprend un régulateur de vitesse, les capteurs de pluie et de lumière, le freinage d'urgence automatique, les capteurs de stationnement arrière, la climatisation automatique et une radio digitale.

La version Style coûte 2.600 € de plus et ajoute une finition plus luxueuse et des éléments de sécurité tels qu'un régulateur de vitesse adaptatif et une caméra de recul.

Le Seat Ateca affiche un prix de base plus bas (20.990 € pour le 1.0 TSI et 23.960 € pour le 1.6 TDI), mais sa version d'entrée de gamme est loin d’être aussi bien équipée. Si vous optez pour un niveau d'équipement similaire, vous économiserez environ 1.000 € par rapport au Karoq. Le VW Tiguan n'offre pas les 1.0 TSI et 1.6 TDI. Pour le 1.0 TSI, Skoda annonce une consommation moyenne de 5,2 l/100 km et des émissions de CO2 de 117 g/km. Nous avons relevé une moyenne supérieure : 7,6 l/100 km. Une différence classique entre la théorie et la pratique, avec ces moteurs à trois cylindres. Le 1.6 TDI consomme 4,5 l/100 km sur papier et émet 118 g/km de CO2 : nous avons relevé 5,9 l/100 km à la fin de notre essai.

Le verdict

Pourquoi choisir le Skoda Karoq ? Pas pour son design, car cet aspect reste assez peu révolutionnaire. Choisir le Karoq, c'est opter pour les points forts de Skoda : un intérieur modulaire et toutes sortes d'aspects pratiques qui facilitent grandement la vie à bord. Les 1.0 TSI et 1.6 TDI n'ont pas d'ambitions sportives, mais remplissent leurs rôles de moteurs d'entrée de gamme avec brio : lisses et en phase avec le trafic quotidien.