Tuning Touch
En tant que journaliste auto, on a beau changer régulièrement de voiture, ce ne fut pas sans un petit pincement au cœur que j’allais aborder cette auto. Sa livrée verte flashy, son aileron arrière style « étagère Ikea », ses prises d’air outrancières et ses deux volumineuses sorties d’échappement donnent le ton : place au sport ! Bon, je vous l’admets, cette parure de guerrière me semble un peu « too much ». Un tuning un peu trop débordant, qui attire l’admiration des accros au rallye et… la foudre des écolos extrémistes ! Et ce, en dépit de la couleur de notre modèle… Pour les plus discrets, deux autres couleurs sont disponibles : blanc ou bleu foncé.
Bête féroce
Premier tour de clé et… le 5 cylindres ronfle. Un grondement sourd, rauque et clairement audible. D’origine Volvo, ce moteur trouve ici un tempérament nettement plus vif ! Turbo, embiellage, soupape, échappement, admission, gestion moteur, c’est l’ensemble du moteur qui a été revu. Si sous le capot des berlines suédoises, il fournit 220 chevaux, il gagne 5 chevaux en animant la légère Focus ST. Mais sous le capot de cette RS, il bondit à 305 et le fait bruyamment savoir ! Le couple, de 440 Nm, est disponible dès 2.300 tr/min. Du coup, il semble libéré et son second souffle est clairement dévastateur. D’autant qu’il s’exprime via une boîte six et sur les roues avant uniquement.
Prêt ? Go, go, go !
Une fois la mécanique en température (une kyrielle de manomètres est là pour vous avertir), il ne me reste plus qu’à incliner le pied droit. Souple sous 3.500 tr/min, le moteur explose carrément au-dessus, en grondant férocement ! La poussée est oppressante et s’accompagne d’une bande-son unique ! Le souffle dévastateur du turbo se marie avec le grondement guttural des 5 cylindres pour réjouir les tympans des mélomanes ! De quoi rappeler quelques souvenirs à qui a connu les terrifiantes Audi Quattro de groupe B. L’aiguille du compte-tours étant prête à pulvériser la butée, il est temps de passer le rapport suivant et… le même schéma se reproduit ! Fabuleux !
Train avant d’enfer !
Quelques spécialistes en la matière s’accordent à dire qu’une puissance de 250 chevaux constitue la limite maximale pour une traction avant. Pourtant, celle-ci en affiche 305 ! Alors ? Et bien c’est tout simplement prodigieux ! Tout passe sur la route, grâce à un autobloquant d’enfer ! Le train avant est vif, tranchant et répond aux moindres injonctions du volant. Bon, bien sûr, mieux vaudra tenir ce dernier fermement en cas d’accélérations brutales. Mais dans l’ensemble, le travail réalisé est épatant et inspire confiance. Le train arrière quant à lui, ne se contente pas seulement de suivre, acceptant volontiers d’enrouler à la demande. Et même plutôt généreusement ! Le système de freinage est bluffant, extrêmement puissant. En revanche, gros défaut : le rayon de braquage, digne d’un pétrolier… Les créneaux ne se feront pas aussi facilement qu’avec une version Econetic !
Un peu cheap…
Dans l’habitacle, le constat est mitigé. Très bon point pour les baquets Recaro qui maintiennent parfaitement le corps et pour l’instrumentation, complète. L’équipement mérite aussi une médaille, avec des phares bi-xénon, la climatisation bizone, la radio MP3, les jantes de 19 pouces, les vitres teintées,… En revanche, l’aspect général fait un peu cheap et manque d’exclusivité. La position de conduite, en dépit des excellents sièges, est perfectible, avec une assise trop haute pénalisant les grands gabarits. Le confort est néanmoins relativement bien préservé, avec une suspension à l’amortissement tout à fait tolérant (pour une sportive de ce genre), une insonorisation réussie et d’excellents sièges (on l’aura répété !). La modularité est celle d’une Focus traditionnelle.
Options limitées
A 32.900 €, le prix de la Focus RS est absolument cruel pour la concurrence ! C’est 10.000 € de moins qu’une Subaru Impreza WRX STI ! Avec un équipement à l’avenant et un agrément de conduite encore supérieur, cette Ford semble franchement l’affaire du moment ! Mais si vous aimez le vert, attention à la note : 1.200 € pour cette seule peinture ! Rajoutez 500 € pour le Bluetooth et la connexion USB, et 1.200 € pour le système de navigation sur carte SD avec écran 5 pouces et commandes au volant.
Conclusion
Enthousiaste ! Vraiment, Ford a réussi là un véritable tour de force ! Développer une berline compacte de plus de 300 chevaux est une chose, mais faire en sorte que toute cette cavalerie passe sur le tarmac en est une autre ! Et c’est avec maestria que la performance fut accomplie. Et un tel agrément de conduite à ce prix, c’est quasiment du jamais vu ! Il s’agira juste de se faire au look un brin racoleur…