Afin d’encore augmenter l’attrait de son nouveau Tucson aux yeux des conducteurs professionnels, Hyundai a étoffé sa gamme de motorisations d’une version hybride rechargeable griffée « Plug-in ». Cette version conserve le bloc 1.6 l turbo essence (Smartstream T-GDi 1.6 dans le jargon Hyundai) de la version hybride « auto-rechargeable », mais le couple à un moteur électrique plus puissant (66,9 kW/90,9 ch et 304 Nm). Et, bien sûr, la version rechargeable se dote aussi d’une batterie à la capacité de stockage plus généreuse. En l’occurrence une batterie lithium polymère capable de contenir 13,8 kWh d’électricité. La puissance cumulée atteint ici 265 ch (350 Nm) et transite au travers d’une boîte automatique à 6 rapports, en série, via les quatre roues.

De son côté, le Jeep Compass, récemment restylé, dispose d’une mécanique hybride rechargeable siglée 4xe. La partie électrifiée se distingue de celle du Hyundai Tucson par la présence d’un moteur électrique (44 kW/60 ch et 250 Nm) animant directement les roues arrière, sans lien mécanique avec les roues antérieures. Le moteur thermique se charge, de son côté, de donner vie aux roues avant. Il s’agit d’un bloc quatre cylindres 1.3 l turbo essence proposé, dans ce cas-ci, au choix en versions 130 ou 180 ch (270 Nm dans les deux cas) afin de jouir d’une puissance totale cumulée de 190 ou 240 ch. C’est donc cette dernière version que nous avons conviée pour affronter les 265 ch de notre Tucson Plug-in. Peu importe la puissance retenue, le Jeep Compass 4xe dispose d’une batterie lithium-ion nickel-manganèse-cobalt de 11,4 kWh.

Finition, équipement : égalité

Même si le restylage extérieur du Compass ne saute pas aux yeux (un œil averti remarquera principalement la nouvelle calandre et les optiques retravaillés), quand on se glisse à bord l’évolution se montre bien plus palpable. L’infodivertissement modernisé s’articule autour de nouveaux grands écrans dont un central situé plus en hauteur (mais aussi un cockpit virtuel à la lisibilité perfectible…). En outre, l’ensemble du mobilier, repensé, profite maintenant d’une finition de belle facture.


Mais de son côté, le Tucson n’a pas à rougir sur ce plan. Son poste de conduite est aussi « spectaculaire » que son look extérieur laisse imaginer. Avec une planche de bord high-tech dépouillée et une finition tout aussi soignée.


Dans les deux cas, il faudra néanmoins s’habituer à une ergonomie pas toujours simple à apprivoiser de prime abord (les sous-menus sont nombreux) et des aides à la conduite parfois trop intrusives.

Côté équipements, le Jeep se démarque par ses nombreux modes de conduite destinés à évoluer en tout-terrain (mais dans la pratique rarement utiles pour un SUV de société traditionnel), jusqu’à proposer un (faux) mode « 4WD Low ». Le Tucson répond de se côté avec des équipements technologiques de pointe, comme la possibilité d’être garé à distance via la clé sans présence à bord pour rentrer dans des emplacements étroits.

Mais à l’usage, on appréciera surtout la présence d’un chargeur embarqué de +- 7 kW dans les deux cas afin de réduire les temps d’immobilisation entre deux recharges à +- 2 h. 

Confort : avantage Hyundai

En revanche, côté confort, pas d’égalité. Le Tucson se démarque assez nettement. Cela passe d’abord par la présence d’un amortissement plus conciliant. Le toucher de route du Jeep Compass 4xe se veut, en effet, plus ferme. En outre, le Tucson profite aussi de son moteur électrique plus puissant/coupleux pour offrir des reprises plus rondes en mode électrique. En mode hybride, le SUV coréen profite aussi d’une interaction plus fluide entre ses différents moteurs et d’une meilleure gestion de sa boîte de vitesses automatique. Le fonctionnement de la boîte du Jeep est moins doux en mode hybride. Enfin, le Tucson présente aussi un volume de coffre plus généreux (558 l contre 420 l pour le Compass 4xe) et plus accessible ; une modularité plus soignée (dossiers arrière réglables et rabattables en 40/20/40) et libère un accès vers ses places postérieures un peu plus pratique.


Il faut davantage « se hisser » à bord du Jeep. Mais on y jouit aussi d’une habitabilité généreuse. De plus, côté pratique, on notera que le Compass 4xe peut encore embarquer une roue de secours sous son plancher de coffre si on le souhaite. Une attention rare sur des modèles hybrides rechargeables.

 

Moteur : avantage Hyundai

On l’a écrit, le groupe motopropulseur hybride retenu par Hyundai se montre le plus agréable à l’usage. La partie électrique plus puissante offre plus de rondeur, et l’usage d’une transmission intégrale « conventionnelle » permet aussi de lisser le fonctionnement de l’ensemble. Le Hyundai Tucson enfonce aussi le clou grâce à son rayon d’action en mode électrique sensiblement plus important. Avec les batteries chargées au maximum et en forçant le mode électrique pur dans les deux cas, nous avons couvert, en convoi, 59 km en mode électrique avec le Tucson contre 39 km pour le Compass.

Comportement routier : avantage Jeep

Le Compass prend sa revanche en conduite « dynamique » grâce à ses liaisons au sol plus fermes. Il prend moins de roulis et se montre moins pataud que le Tucson Plug-in. Ce dernier pèche, en outre, par une direction artificielle moins communicative. La direction du Compass est plus convaincante et commande un train avant plus précis.

Budget : avantage Hyundai

Le Hyundai Tucson Plug-in est disponible en Belgique à partir de 44.249 € en version Techno. Comptez 45.249 € pour la version Feel (aussi proposée en Feel N-Line au look plus sportif à 47.499 €). La version de pointe Shine culmine, de son côté, à 50.249 € (51.249 € pour la Shine N-Line) avec un équipement pléthorique.

Chez Jeep, les tarifs débutent un cran plus haut. Du moins si on lorgne vers la version hybride rechargeable de 240 ch comparable au Tucson Plug-in. Comptez au minimum 47.640 € pour la version Trailhawk ou 50.140 € pour la S. Cela dit, si l’on se contente de la version « dégonflée » à 190 ch alors le prix de base du Compass 4xe descend à 44.840 € avec la ligne Limited.

Quoiqu’il en soit, le Tucson prend l’avantage côté budget grâce à une garantie plus généreuse (5 ans sans limitation de kilométrage contre seulement 2 ans chez Jeep), une homologation CO2 plus basse (31 g/km WLTP contre 45 g/km pour le Compass) et une consommation réelle plus faible.

Au cours d’un parcours commun de 120 km, débuté avec les batteries pleines dans les deux cas, nous avons en effet relevé un appétit en sans-plomb de 3,5l/100 km pour le Tucson contre 5,9 l/100 km pour le Compass.

Conclusion : avantage Hyundai

Avec son Tucson Plug-in, Hyundai présente une offre plus convaincante grâce à une chaine cinématique hybride mieux calibrée et des aspects pratiques un peu plus soignés (volume de coffre notamment). Le SUV Hyundai prend donc l’avantage face à un Jeep Compass 4xe qui se démarque de son côté surtout par un typage routier plus dynamique. Ainsi qu’un spectre de réglages « off-road » plus vaste. Même si, dans la pratique, ce Compass 4xe de près 50.000 € devrait plus souvent arpenter les parkings de grandes entreprises… que des chemins forestiers !

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