Les temps changent et tout le monde se doit d’au moins envisager un futur 100 % électrique, y compris AMG pourtant habitué à installer de gros V8 dans à peu près n’importe quelle Mercedes. Du coup, la division sportive de la marque à l’étoile s’est penchée sur le cas de l’EQE SUV et ses 4,88 m de long, 1,93 m de large et 1,67 m de haut. Si si, on vous assure, il s’agit bien d’une AMG électrique, même si on ne peut pas vraiment dire qu’elle en ait le look. Ici, pas d’ailes ultra larges, de capot nervuré ni de grosses double sorties d’échappement. Le Mercedes-AMG EQE SUV doit se contenter de grosses jantes et d’une calandre spécifique, mais c’est à peu près tout. Le futur selon AMG prend visiblement une apparence extérieure plus sage, discrète et moins tape à l’œil.
Carrosserie discrète, mais habitacle tape à l’œil pour le Mercedes-AMG EQE SUV !
À l’intérieur en revanche, le SUV électrique et sportif veut nous en mettre plein les yeux avec son gigantesque Hyperscreen ! Un impressionnant triple écran de 56 pouces et 141 cm de large à la fois ultra réactif et facile à piloter du bout du doigt. Les très nombreuses commandes installées sur le volant sont en revanche un peu plus difficiles à utiliser du fait de leur petite taille et qu’il ne s’agisse pas de vrais boutons. On apprécie en revanche leur positionnement : le partie supérieure gauche commande le combiné d’instruments alors que la partie de droite permet de naviguer sur l’écran central. Les commandes rotatives installées à la base du volant et permettant de modifier rapidement les réglages dynamiques sont également bien pratiques. C’est bien simple, tout le véhicule peut être commandé sans lâcher le volant, voire sans même lever le petit doigt puisque tout peut également être réglé par la voix. Sachez que le système d’infodivertissement se connecte sans fil à Apple CarPlay et Android Auto.
Finition décevante…
Toute cette technologie de pointe est joliment enrobée de matériaux premium comme le cuir, le bois ou encore l’alcantara. En revanche, en termes de finition, c’est la déception. Le haut de l’habillage de la portière conducteur de notre exemplaire s’est mis à craquer dès que notre coude l’a effleuré. Une mauvaise surprise dans un véhicule affichant seulement 1.000 km au compteur ! Voilà qui n’est pas commun à bord d’une Mercedes…
Plus habitable qu’il n’y paraît
En dehors de sa technologie embarquée, ses matériaux et finition, l’habitacle de l’EQE SUV est très spacieux, plus que ce que ses 4,88 m de long laissent suggérer. Il faut dire que son empattement mesure 3,03 m, de quoi laisser largement assez de place aux passagers arrière pour s'installer confortablement et se détendre. Et si cette électrique allemande ne dispose pas de compartiment à bagages sous son capot (qu’on ne peut d’ailleurs tout simplement pas ouvrir), elle affiche en revanche un coffre généreux évoluant de 520 à 1.675 l.
Raisonnable 43 ou déraisonnable 53 ?
AMG s’est visiblement beaucoup intéressé à la variante haute sur pattes de l’EQE puisqu’ils ont développé non pas une, mais deux versions sportives du SUV électrique ! La version 43 est la plus « raisonnable » des deux. Ses deux moteurs développent ensemble jusqu’à 350 kW (476 ch) et 858 Nm. De quoi atteindre 100 km/h en 4,3 s et une vitesse de pointe de 210 km/h. Beaucoup moins raisonnable, l’EQE SUV 53 AMG affiche jusqu’à 505 kW (687 ch) et 1.000 Nm une fois équipé du Dynamic Plus Package ! Dans cette configuration, son 0 à 100 km/h n’est plus chronométré qu’en 3,5 s alors que sa vitesse maximale grimpe jusqu’à 240 km/h ! Ça, c’est du rapide !
43 et 53 sont tous deux équipés de la même batterie de 90,6 kWh. Elle leur permet de revendiquer respectivement 469 km et 450 km d’autonomie. Dans la pratique, ils n’iront sans doute pas aussi loin, mais presque. À bord de l’EQE SUV 43, nous avons mesuré une consommation moyenne de 21,85 kWh/100 km dans des conditions climatiques presque idéales. En revanche, il est vrai que nous avons passé pas mal de temps sur autoroute… Toujours est-il que cela laisse envisager une autonomie réelle avoisinant plutôt les 415 km. Pas si mal. Une fois dans le rouge, les deux variantes AMG bénéficient de série d’un chargeur embarqué de 22 kW. En courant continu, ils acceptent jusqu’à 170 kW pour passer de 10 à 80 % de niveau de batterie en 32 min.
Trop agile ?
Jusqu’ici, et à l’exception d’une finition discutable, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Super ! Sauf que le Mercedes-AMG EQE SUV a tout de même un (gros) défaut : son poids. La version 43 affiche en effet 2,53 t sur la balance alors que la variante 53 pèse 2,62 t ! Pour y remédier, le constructeur n’a pas lésiné sur les moyens : roues arrière capables de braquer jusqu’à 9 degrés, transmission intégrale variable, la version 53 a même droit à des barres antiroulis électromécaniques 48 V divisées en deux parties ! Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça marche. Ces EQE SUV sont ultra réactifs, super rapides et on ne peut plus agiles. Ils le sont même un peu trop. Ils essayent tellement de masquer leur poids que leur comportement manque de précision et devient peu naturel. Au volant, on se croirait un peu comme dans un jeu vidéo.
Confort de première classe
Aucun doute, le châssis de ces EQE SUV est impressionnant, mais est-il vraiment amusant ? Il est en tous cas étonnamment confortable. Malgré les jantes de 21 pouces de notre exemplaire, ce dernier a conservé un très bon niveau de confort et une excellente insonorisation. Enchaîner les kilomètres à son volant est un jeu d’enfant, surtout grâce à son excellent système de conduite semi-autonome. En plus de suivre le véhicule qui le précède et se maintenir au milieu de sa bande de circulation, l’EQE SUV peut même changer de voie sur autoroute à la simple pression du clignotant.
Combien coûte le Mercedes-AMG EQE SUV ?
Bourré de technologies, le Mercedes-AMG EQE SUV est très loin d’être un véhicule électrique bon marché. La version 43 est en effet affichée à partir de 129.591 € alors que la plus puissante variante 53 réclame un minimum de 148.588 € ! Heureusement, leur dotation de base est déjà très bien fournie. Ils sont en effet équipés de série de l’Hyperscreen, de la pompe à chaleur et d’un chargeur embarqué de 22 kW. Mais bien évidemment, il est toujours possible de rajouter quelques milliers d’euros d’options à leur facture finale.
Notre Verdict
Le Mercedes-AMG EQE SUV sait tout faire au moins aussi bien (si pas mieux) qu’un véhicule thermique équivalent. Malheureusement, toute la technologie qu’il embarque pour afficher une telle agilité, rapidité et efficacité malgré un poids de plus 2,5 t rend son comportement peu naturel et son prix astronomique ! Vient également la question de son badge AMG. Il s’agit effectivement des variantes les plus performantes de l’EQE SUV. Et avec un 0 à 100 km/h chronométré en à peine 3,5 s pour la version 53, on ne voit pas bien quel autre badge Mercedes aurait pu lui coller. Qui plus est, AMG n’est plus forcément synonyme de gros V8. Les Classe A et Classe C doivent par exemple désormais se contenter d’un « simple » 4 cylindres… Effectivement, les temps changent et il va falloir s’y habituer.