François Piette

15 SEP 2011

12 Heures de Huy 2011 : Du sport, plus que jamais !

Après une première expérience, pour le moins cocasse, en compagnie d’une Citroën DS21, votre serviteur et son acolyte Etienne Ficht se sont mis en tête de remettre le couvert cette année-ci. Le but : faire trembler les experts en rallyes de régularité, aux 12 heures de Huy ! Mais quand on s’obstine à vouloir épater la galerie, avec un engin au nom aussi ronflant que son échappement, on peut s’attendre à quelques surprises…

Une Matra qui en jette

Cette année-ci, notre choix s’est arrêté sur une Matra Bonnet Jet6 ! 6 non pas pour le nombre de cylindres, mais pour l’évolution ! Face à la DS21 de l’année passée, elle oppose bien des arguments : plus âgée (1967 contre 1971) et d’une cylindrée nettement plus étriquée (1,3 l contre 2,1 l), voilà autant d’avantages en termes de handicaps ! De plus, sa couleur bleue surmontée de deux bandes blanches lui donnent un côté « racing » tout à fait approprié pour la circonstance. Question ambiance, la Matra sert un programme complet, avec son moteur central bien audible et aussi généreux en calories qu’un bouillon de grand-mère !

Un plateau très relevé !

Vendredi 9 septembre, avenue Delchambre, Huy. Contrôle technique oblige, tout le monde s’aligne comme à la parade et prépare les documents administratifs. Pour notre part, ça démarre bien : on reçoit le numéro 51 ! Ainsi paré, impossible de louper l’apéro… Quant aux autres équipages, ils nous font trembler et… baver ! Ultra équipées, toutes les voitures présentent un état irréprochable ! De plus, on note quelques raretés à l’instar de cette superbe Ferrari 250 GTE, de deux Jaguar XK120, d’une DKW Sonderklasse, d’une Alpine A104 ainsi que, tiens, surprise, une autre Matra Jet, plus âgée celle-ci !

Quant à notre Matra, elle passe son contrôle technique avec brio sauf… que sur les trois extincteurs embarqués (la confiance règne…), pas un seul n’est valide ! Un souci aussi vite réglé qu’oublié… Sûrs de nous, confiants dans nos chances de figurer honorablement, on se prend à rêver de podium, de coupes dorées, voire de champagne aspergeant une foule en délire… Bref, l’humeur est plutôt excellente !

Ça ronfle !

Samedi 10 septembre, 9h50. Au pied du podium, devant un public venu nombreux, nous voilà sous le portique de départ, prêt à lâcher la centaine de canassons que compte la cavalerie du moteur Gordini. Quelques mots d’encouragement de la présentatrice, 5, 4, 3, 2, 1… Et nous voilà partis dans un barouf pas croyable ! « Mes oreilles ne vont jamais tenir le coup sur les 3 boucles ! » Hurlais-je à mon honorable compagnon… Le bruit rauque d’aspiration nous en met plein les oreilles alors que dedans, on est secoué comme à la fête foraine ! Je dois avoir des allures de Hollandais sur une montagne russe…

Moi, pas doué ?

Alors que le soleil se met au zénith, ébouillantant encore davantage un habitacle déjà tropical, je commence à me mêler les pinceaux dans le road-book. Un coup, je fais virer Etienne trop tôt, un autre coup trop tard… Quand ce ne sont pas deux pages que je tourne, comme ça, par pure bonté d’âme ! Et histoire de corser un menu déjà bien épicé : je me plante uniquement dans les R.T., quand le temps est pris à la seconde ! Bref, mon incompétence crasse nous met à la risée des badauds et nous plonge dans le classement ! Tous penauds, nous décidons de remonter la pente dans la deuxième boucle !

Grandeur et décadence…

Départ de la deuxième boucle. Cette fois, mot d’ordre, plus de bêtise ! Et tout roule, la Matra marche fort, quelques témoins d’alerte s’allument pour enjoliver le tableau de bord, mais aux manomètres, elle pète des flammes ! Quant au road-book, il est suivi à la lettre et nous mettons un point d’honneur à arriver dans des marges très serrées aux RT. La confiance règne !

Mais quand ce n’est pas votre serviteur qui flanche, c’est notre destrier, du coup, plus si fidèle que ça ! Quelques pétarades à l’échappement m’avaient déjà mis la puce à l’oreille : ça ne semble plus tourner si rond que ça, là derrière… Coup d’œil aux manomètres : Malheur ! Ampèremètre et voltmètre dans le rouge ! La batterie ne recharge plus ! Et devinez quoi : fallait évidemment que ça nous tombe dessus en RT… Petite pause, histoire d’établir un état des lieux : tout semble en place. C’est donc l’alternateur qui a jeté l’éponge. Vu le mécontentement de la mécanique et l’étape de nuit qui nous attend et qui risque d’engloutir férocement les dernières réserves de la batterie, nous décidons, sagement, de rentrer sans rien casser.

Forfait pour nous, mais le moral n’est pas en berne pour autant : l’événement affiche une classe incomparable et nous avons passé d’excellents moments ! L’organisation était réellement aux petits soins pour les participants et l’on ne peut que saluer l’équipe de Jean-François Devillers, l’organisateur, pour la qualité de l’événement.

Un classement très serré

« Comme l’année passée, ce sont les équipages Revival qui monopolisent le haut du classement général. », commente Jean-François Devillers. En effet, les sept premiers classés sont tous des « Revivals », à savoir seuls à bord ! Le podium consacre donc Yves Noelanders (Volvo PV544), suivi de Jean-Pierre Mondron (Porsche 356 C) et de Claude Ninal (Ford Escort). En catégorie Twin (équipage de deux personnes), Georges Tomsen et Benoît Remion (BMW Touring) sont suivis par Fievez/Lys sur BMW 1602 et Duhem/Dubois (Ford Cortina Lotus). Reconduit cette année, le Challenge Vittel consacre le concurrent qui aura accumulé le moins de pénalité dans la mythique spéciale de la Poudrerie de Clermont. Il est revenu à Yves Deflandre (Austin Healey MKII). Rendez-vous l’année prochaine pour perpétuer le mythe ! Avec plus de chances de notre côté, on l’espère…
 

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