Oui, vous avez bien lu ! Une Ferrari 250 « Tour de France » s’est vendue à 2.240.000 livres lors d’une vente aux enchères de RM Auctions à Londres, soit près de 2,6 millions d’euros ! Soit, en d’autres termes, l’équivalent de… treize Ferrari 458 Italia actuelles ! Bigre !

Petit retour en arrière…

En 1954, la GT sportive de Maranello, la 250 MM, donne quelques signes de vieillesse ! La relève est présentée l’année suivante, au salon de Paris. Deux prototypes sont d’abord réalisés par Pinin Farina et reçoivent bien vite l’aval de l’usine ! Il faut dire que suite à la catastrophe du Mans en 1955 (qui coûta la vie à plus de 80 spectateurs), une nouvelle catégorie limitant les moteurs à 3 litres a vu le jour. C’est le moment de gloire pour l’exceptionnel V12 maison, réalisé par le maître Colombo, qui cube précisément 3 litres ! Il ne reste qu’à lui remodeler un écrin à sa mesure.

Cinq séries !

La production de cette nouvelle 250 GT est assurée par les établissements Scaglietti. Cinq séries verront le jour. La troisième série (36 exemplaires) se distingue par ses phares carénés ainsi que par ses uniques « louvres » d’aération latéraux. L’exemplaire que vous avez sous les yeux est l’un de ceux-là. Particularité supplémentaire : il fût entièrement réalisé en aluminium, ce qui le rend d’autant plus désirable et… cher !

En compétition

1956 fût une glorieuse année ! Outre le Tour de Sicile où notre compatriote Olivier Gendebien remporta une victoire de classe, la 250 s’illustra également au Tour de France. D’où son surnom…

1039

Mais non, bande de garnements, il ne s’agit pas de l’âge de la bête, mais de son petit numéro de châssis ! Expédiée outre-Atlantique entre les mains de l’importateur local Luigi Chinetti, cette Ferrari 250 Tour de France fût vendue neuve à un certain M. Harcourt, un célèbre éditeur. Longtemps restée aux Etats-Unis, on lui fît troquer son V12 contre un ensemble moteur/boîte Ford, sans doute jugé plus facile… Sacrilège !

Mais ce blasphème ne sera que de courte durée, car « 1039 » récupérera bien vite son moteur d’origine, le mythique V12 de 3 litres délivrant 250 chevaux. Ce qui est, par ailleurs, certifié par la filiale officielle « Ferrari Classiche ». Dans les années ’90, la voiture traverse l’Atlantique et se retrouve entre les mains d’un collectionneur suisse. Ce dernier la conserva jusqu’en 2005, où elle parti vers une collection britannique. Son nouveau propriétaire employa les grands moyens en lui restaurant son prestige d’antan.

Aujourd’hui, la voiture est repartie vers de nouveaux horizons, aux mains d’un mystérieux enchérisseur. Espérons que ce dernier ne cloisonne pas son bijou entre les murs épais d’une cave protégée, en spéculant sur une hypothétique hausse de la valeur…