Elégance La notion de break a bien évolué au fil des années, et si la fonctionnalité accrue que ce dernier sous-entendait, reste toujours vraie aujourd’hui, cela ne se fait plus au détriment du style. Que du contraire… Beaucoup trouvent l’A6 break bien plus élégante encore que la berline. Une réussite esthétique sur laquelle Audi vient greffer des extensions d’ailes en plastique, ainsi que des protections latérales. Les boucliers et la calandre ont également été retravaillés. Inépuisable Le V6 diesel de 3 litres de notre exemplaire représente sans nul doute l’offre la plus homogène de la gamme. Entre les essences gloutons et le 2.7 V6 TDI, il semble être le compromis idéal. Il développe une puissance de 233 chevaux, puissance qui peut être ramenée à 211 chevaux pour les habituelles raisons fiscales. Le couple de 450 Nm, quant à lui, ne bouge pas. Il reste toujours disponible entre 1.400 (!) et 3.250 tr/min. A noter que dans le Q7, les ingénieurs allemands ont réussi à sortir 500 Nm de ce même moteur… Avec de telles valeurs, une A6 ainsi équipée ne peut que faire preuve d’un souffle impressionnant. Une simple pression sur l’accélérateur suffit à mouvoir avec vigueur ce lourd vaisseau. Avec une masse frôlant 1.900 kg, le résultat est même étonnant. Audi annonce une vitesse de pointe de 231 km/h et un 0 à 100 km/h en 7,5 secondes (pour la version 233 chevaux). Des valeurs plus qu’honorables, qui se traduisent par un agrément de conduite exceptionnel. En plus de sa poigne vigoureuse, ce moteur réussit le défi de ne boire que dans des proportions limitées. Nous avons réalisé une moyenne de 10,3 litres sur parcours mixte. Un usage autoroutier peut faire descendre cette moyenne sous la barre des 8 litres. Et largement. Sauf, évidemment, si le conducteur prend quelques libertés avec les limitations… Si son souffle est puissant, sa sonorité reste discrète, seul un léger feulement venant percer l’insonorisation conséquente. Impossible de déceler qu’il s’agit là d’une mécanique fonctionnant au diesel. Mariage Quattro et Tiptronic redoutable Avec sa transmission Tiptronic à 6 rapports, cette A6 se mue en une superbe autoroutière. Douce, intelligente, elle devient plus réactive avec le mode « S ». Associer cette boîte avec la transmission intégrale Quattro (qui est une vraie, avec une répartition équitable du couple entre les trains avant et arrière en situation normale) mue l’A6 en un transporteur tout temps extrêmement sûr et sécurisant. Le comportement routier est, avant tout, efficace. Motricité, adhérence et neutralité de comportement, cette transmission Quattro offre une sérénité impressionnante. La suspension pneumatique en rajoute une couche, en proposant un amortissement exemplaire. Cela n’a pas toujours été le cas avec les produits de la marque, mais ici, le résultat est incontestable. Remarquablement filtrante, elle absorbe les bosses avec méthode, ne pompant pas fébrilement. Comme pour le Q7, cette suspension offre 5 modes d’utilisation : dynamique, automatique, confort, allroad et lift. A l’usage, le mode automatique convient parfaitement, régulant de par lui-même et s’adaptant aux conditions. Toutefois, si le comportement se montre sécurisant, la masse totale de l’engin l’empêche de prétendre au titre de « reine des virolos ». Ce n’est d’ailleurs nullement son objectif. Agile, elle l’est donc, mais dans une certaine mesure… Allroad signifie « tout chemin », à ne pas confondre avec « tout terrain ». Inutile donc d’essayer de rivaliser contre un Land Defender sur parcours chaotique, la raclée est assurée ! Les aptitudes hors piste sont donc naturellement limitées ; la garde au sol, même suspension relevée, n’aidant pas le passage sur certains types de terrains. Tout confort A défaut d’être tout terrain, cette A6 est en tout cas tout confort ! Cette suspension pneumatique, (livrée, une fois n’est pas coutume, de série sur l’Allroad), procure un excellent confort d’amortissement. Bosses, irrégularités, joints d’autoroute, tout est avalé avec efficacité et sans secouer les passagers. A vrai dire, le confort est vraiment un des gros points forts de cette Audi. Même l’habitabilité aux places arrière est généreuse ! Avec 4m90 de long, c’était peut-être la moindre des choses ! Bref, on aura du mal à trouver une quelconque source d’inconfort… Seuls des bruits de roulement se font entendre, mais cela est sans doute dû aux pneus mixtes (off et on road), le moteur diesel se faisant, quant à lui, discret. La finition est au-dessus de tout reproche, typée Audi. A noter également, la belle présentation de l’ensemble, même s’il faut oublier toute idée de fantaisie… Plus cher qu’un Q7 Cela peut sembler des plus curieux, mais ce break est bel et bien plus cher (à motorisation identique) que le mastodonte qui sert de SUV dans la gamme. A vrai dire, si l’on équipe le gros SUV de la suspension pneumatique (que l’Allroad offre de série), la tendance s’inverse, mais la différence est ténue. C’est qu’affichée à 50.800 € (avec la boîte manuelle ; pour la Tiptronic, comptez 53.150 €), cette Allroad fait cher payer son exclusivité par rapport à une A6 break standard. Avec environ 5.000 € d’écart, on peut déjà s’offrir quelques belles options… Comme la suspension pneumatique… Il est difficile de trouver une concurrence à cette Audi, tant elle se situe sur un créneau spécifique, celui des breaks typés « barouder ». On retrouve bien la Subaru Outback, même celle-ci n’est pas, pour l’instant, disponible en diesel. L’autre concurrente vient du froid et s’appelle Volvo XC70. Le seul moteur diesel disponible ne développe que 185 chevaux, il s’agit de l’excellent 5 cylindres « fait maison » de 2,4 litres de cylindrée. Pas tout à fait au niveau du 3 litres allemand, cette suédoise est proposée à un tarif nettement plus démocratique : 39.500 €. Conclusion Indubitablement, l’A6 3.0 TDI est une superbe grande routière, capable d’abattre de grandes distances dans le souffle puissant de son moteur. Cette définition « Allroad » y ajoute un caractère plus affirmé, avec une efficacité quasi imbattable. Dommage que le prix à payer soit si élevé. Le surcoût face au break classique justifie difficilement le look barouder et la suspension pneumatique de série…