Présentation
Coupé à quatre portes ou berline au dessin de coupé ? Cela vaut bien l’histoire de l’œuf et la poule. Toujours est-il que ces berlines-coupés pullulent à grande vitesse dans le paysage automobile et… dans la gamme Audi ! Après l’A5 Sportback, voici l’A7 Sportback, variante glamour de la berline traditionnelle A6. Vous suivez toujours ? Tant mieux, car j’avoue avoir parfois un peu de mal… Bref, cette A7, c’est le summum d’un style et d’un genre. Quoique pour l’apprécier, il s’agit de ne pas la voir évoluer trop vite : son aileron arrière rétractable casse alors la ligne… Autre sujet d’étonnement, le coffre ! Car contrairement à ses rivales, l’A7 s’en remet à un hayon, plutôt qu’à une malle classique.
Moteur
Certes, chez nous, ce seront les V6 TDI qui feront le gros du marché. Mais à voiture plaisir, motorisation plaisir. Et nous avons dès lors jeté notre dévolu sur la version essence la plus costaude ! Surprise : pas de V8, mais un V6 suralimenté de 3 litres et 300 chevaux. On a connu plus ambitieux, notamment chez la concurrence. Mais Audi l’annonce clairement : il ne s’agit pas d’une sportive, mais d’une berline dynamique au raffinement poussé.
Exclusivement associé à la boîte automatique S-Tronic (DSG, soit à double embrayage) à 7 rapports, ce groupe fait étalage d’une grande finesse. Le souffle rauque et chaleureux se fait d’une grande discrétion et emmène la belle à des vitesses inavouables. Depuis les profondeurs du compte-tours jusqu’à 4.500 tr/min environ, la poussée est franche, soutenue, mais jamais brutale. Au-delà, le feulement se fait percevoir, mais la plainte du V6 semble implorer le passage au rapport supérieur et la vigueur faiblit… Question sonorité, ce groupe se fait très (trop ?) discret. Cette belle A7 n’a pas pour ambition de remuer le quartier, mais de conquérir le conducteur par sa belle éducation. Les hypothétiques S7, voire RS7 se chargeront de réveiller l’âme du sportif.
Comportement
Transmission intégrale avec 60 % du couple sur les roues arrière, équilibre des masses, voilà des termes qui peuvent sembler sibyllins mais qui expliquent la rigueur absolue de l’A7. Précise, elle ne rechigne pourtant pas à enrouler de l’arrière si le conducteur la « balance » à l’entrée d’un virage. Sous une apparence clinique, l’A7 peut donc se révéler coquine, mais jamais piégeuse. Une maîtresse comme on les aime ! Un point noir ? La direction active ! A oublier ! Jetez-moi cette option aux oubliettes et préservez la direction de base, au feeling nettement plus naturel !
Confort
Rigueur de comportement et confort de conduite conjugués, merci la suspension adaptative ! Il faut dire que cette dernière est une option, et qui coûte bonbon ! Bon pour la suspension… Bon pour l’insonorisation ? Tout à fait : bruits de roulement et de vent sont parfaitement maîtrisés. Quant au moteur, on le perçoit à peine ! Hélas… Mais surtout, bon pour la position de conduite, qui conviendra à tous les gabarits ! Une grande spécialité germanique ! Question habitabilité, c’est très correct à tous les étages, surtout si l’on prend en considération le fait qu’il s’agit d’un coupé-berline, à la ligne forcément contraignante pour les passagers arrière.
Question fonctionnalité, cette A7 frappe très fort. Avec son hayon géant, elle pourrait même jouer les déménageuses de luxe ! De grand luxe, même, car la finition est superbe. Chez Audi, on sait recevoir ! L’ambiance n’est pas exactement folichonne, mais la qualité des matériaux ainsi que l’assemblage imposent le respect. Audi reste le maître absolu en la matière !
Prix et équipement
Avec ce moteur, il vous en coûtera 60.100 €… hors options. En finition S Line, qui rajoute un aspect plus sportif à la chose, rajoutez… 5.650 € ! Et ne vous croyez pas à l’abri, car Audi reste mesquin : le régulateur de vitesse, les rétroviseurs extérieurs rabattables électriquement, le rétroviseur intérieur à fonction jour/nuit automatique, les boulons antivol, l’aide au parking,… Tout cela reste en option ! La note peut donc allégrement monter de plusieurs dizaines de milliers d’euros !
Heureusement, le moteur affiche une certaine sobriété. Relative, me direz-vous, certes, nous ne sommes pas aux 7,5 l/100 km de la version 3.0 TDI, mais avec une moyenne de 11 l/100 km, on ne peut considérer ce paquebot essence de 300 chevaux et à quatre roues motrices comme soiffard. D’autant qu’il est parfaitement possible de descendre aux alentours de 9 l/100 km, pour peu que votre pied droit ne soit pas trop souvent à l’horizontale !
Conclusion
Se porter acquéreur d’une A7 plutôt que d’une A6 ou d’une A8, c’est laisser plus de place au choix passion qu’au choix raison. Quoique… Car avec son hayon et sa soute à bagages, l’A7 affiche également un visage pratique ! Passionnelle, mais censée et homogène, symbolise-t-elle la quintessence de la limousine de loisirs ? Encore faut-il en avoir les moyens !