Née en 2018, l’A7 Sportback n’est plus toute jeune mais reste chic et stylée. Dans le segment des grandes berlines-coupés, la concurrence directe se limite à la Mercedes CLS Coupé, en fin de carrière elle aussi. Moins noble de blason, la Volkswagen Arteon n’en est pas moins belle et peut donc aussi être considérée comme une rivale potentielle.
Entre berline et coupé
C’est Mercedes qui a lancé en 2004 le concept de la « berline-coupé », avec la CLS. L’idée a plu, notamment en Chine et aux Etats-Unis. La concurrence a suivi, y compris Audi. Cette A7 Sportback de deuxième génération a profité d’un léger lifting pour l’été 2023. On pointe essentiellement une face avant très légèrement redessinée arborant une nouvelle calandre, des prises d’air latérales retravaillées et des feux modifiés. Le pack S-Line est toujours proposé pour une allure plus sportive, tant dehors que dedans.
Habitacle stylé et branché
La planche de bord, moderne et épurée, est pratiquement dépourvue de boutons. La plupart des fonctions se commandent via un écran tactile. On en trouve trois. Il y a d’abord l’écran central classique (de 10,1 pouces) qui permet de commander le système multimédia et la navigation (offerte d’origine). Il surplombe un autre écran de 8,6 pouces, permettant lui de commander la climatisation et d’entrer des adresses dans le GPS en écrivant directement sur l’écran avec le doigt. Enfin, depuis le lifting de l’été 2023, les classiques cadrans d’instrumentation sont remplacés de série par le Virtual Cockpit, un écran de 12,3 pouces sur lequel peut notamment s’afficher en grand la carte du GPS, qui fonctionne avec des cartes Google et offre la vue Google Earth, très agréable à l’usage, d’autant que la résolution est excellente. Et la connectivité est parfaitement à jour.
5 portes et jusqu’à 5 places
À l’avant, le mobilier et l’habitabilité sont identiques à ceux des Audi A6, avec lesquelles cette A7 Sportback partage sa base technique. À l’arrière, on trouve deux places d’origine et la banquette trois places est facturée en sus. On vous déconseille cette option car la place centrale est peu accueillante : le passager doit caser ses pieds autour du large tunnel de transmission et il se tonsure le crâne contre le ciel de toit. Les places latérales sont par contre très accueillantes. Le coffre est accessible, grâce au hayon, mais l’A7 Sportback n’a rien d’une déménageuse, d’autant que la hauteur du coffre est limitée. La soute reste cependant plus vaste que celle d’un coupé et on peut rabaisser les dossiers de sièges pour transporter des objets plus longs. Attention cependant : le coffre des variantes hybrides plug-in perd du volume par rapport à celui des thermiques (380 litres contre 535).
De 163 à… 630 ch en thermique pur
La gamme ordinaire s’articule autour de blocs 2 litres suralimentés à 4 cylindres, à essence (204 ou 265 ch) ou diesel (163, 204 ou 245 ch), associés éventuellement à une transmission intégrale selon les versions. Des moteurs connus et éprouvés, plutôt agréables à mener et consommant raisonnablement. En haut de gamme, on trouve la variante typée sportive S7 (3.0 V6 diesel de 344 ch ; 0 à 100 km/h en 5,1 secondes) ou la diabolique RS7 Performance à moteur 4.0 V8 biturbo de 630 ch/850 Nm (0 à 100 km/h en 3,4 secondes).
Pas de boîte manuelle dans cette A7 : toutes les versions disposent d’une boîte automatique (robotisée à 7 rapports et double embrayage pour les 4 cylindres ou automatique ZF à 8 vitesses et convertisseur pour les S7/RS7).
Deux hybrides plug-in
Les A7 actuelles ne sont pas disponibles en électrique, mais deux variantes hybrides plug-in existent : les 50 & 55 TFSI e. Elles associent un moteur 2.0 turbo à essence de 252 ch et un propulseur électrique (de respectivement 115 ou 143 ch), l’ensemble délivrant au total 299 ou 367 ch, chacune offrant des performances plus que décentes.
Leur batterie (17,9 kWh bruts/14,4 nets) offre une autonomie électrique officielle allant jusqu’à 71 kilomètres. Comptez un bon 50 kilomètres dans la réalité, ce qui est très correct. Mais, comme toujours, cette autonomie se réduit en hiver (le froid diminue les performances de la batterie). Lorsque la pile est vide, le moteur à essence prend le relais et la consommation tourne alors autour de 10 l/100 km (voire plus si vous avez le pied droit lourd), soit davantage qu’avec un modèle diesel.
En douceur, mais vite…
L’A7 Sportback s’apparente à un cocon calfeutré. L’insonorisation globale est excellente, en particulier avec l’option double vitrage sur les portes avant. On vous conseille aussi la suspension pneumatique, qui pose les passagers sur des coussins d’air, pour un confort ouaté mais jamais chaloupé. Les grosses roues de 21 pouces optionnelles, certes esthétiques, sont par contre à déconseiller car elles font percuter la voiture sur les mauvais revêtements. Et pour la conduire vite sans la brusquer, on vous conseille aussi d’équiper votre A7 Sportback de roues arrière directrices. Armé de la sorte, ce paquebot ne fait pas son poids en courbe. Notez toutefois que les versions hybrides sont moins agiles que leurs sœurs : la grosse batterie porte le poids total à plus de deux tonnes ! Un embonpoint qui se ressent en virages et lors des gros freinages.
Le prix de l’Audi A7 Sportback
L’A7 Sportback est nettement plus chère que l’A6 dont elle dérive. Le tarif débute à 64.170 € en diesel (163 ch), à 63.160 € en essence (204 ch) et à 80.310 € pour l’hybride plug-in (qui reste déductible à 100% pour les professionnels jusqu’à fin 2024). Les nombreuses options peuvent encore faire fortement grimper la note. Ceci dit, une Mercedes CLS est encore plus chère…
Notre verdict
En plus d’être belle à regarder, cette Audi est très agréable à vivre et à conduire. C’est une alternative originale aux grandes berlines premium. Mais le surcoût par rapport à l’A6 dont elle dérive est franchement salé…