Architecture préservée !

Sur papier, tout semble en ordre… Le moteur avant est bien longitudinal et entraîne les roues arrière. La Série 3 est toujours cette propulsion classique qui se présente sous des traits sportifs, mais pas agressifs pour autant. La différence est de taille, car BMW a réussi à conserver ce dynamisme légendaire, sans pour autant barioler son modèle de traits brouillons et anarchiques. L’heure est, à nouveau, à la sobre sportivité. Et on ne peut que s’en féliciter ! Autres différences, face à la mouture précédente : l’empattement allongé et… les kilos perdus !

Un diesel formidable !

Dans « BMW », il y a le « M » de moteur. En clair, le Bavarois a toujours su s’y faire pour concocter de belles pièces sous le capot ! Il fût un temps où les 6 cylindres en ligne était la spécialité de la maison, mais downsizing oblige, le constructeur prouve qu’il sait également nous concocter d’excellents 4 cylindres diesel ! Et celui-ci est l’un des meilleurs qui soient !

Dans cette variante fiscale, il délivre quelque 163 chevaux et, surtout, un couple de 380 Nm à 1.750 tr/min. Forcément, avec de pareilles données, ce moulin en a dans le ventre : caressez l’accélérateur, peu importe le régime, et vous le sentirez présent, prêt à propulser la carlingue ! Mais son point fort, c’est son couple à bas régime. A tel point qu’il est parfaitement possible de rester du matin au soir en dessous des 2.000-2.200 tr/min ! Pourtant, au-delà, il grimpe vaillamment dans les tours et ne rechigne pas à chasser la zone rouge ! Seule la longueur des rapports de boîte finit par l’asphyxier, mais c’est là un défaut commun à toutes les voitures actuelles… La vitesse de pointe atteinte en zone rouge sur le dernier rapport, c’est définitivement le passé !

Une sobriété de chameau !

Mais on vous a réservé le meilleur pour la fin : sa consommation. A son volant, votre serviteur a parcouru quelque 1.600 kilomètres d’autoroute, de nationales et un petit peu de ville. Bilan : 4,9 l/100 km. Qui dit mieux ? Sidérant ! Jouez du mode « Ecopro » (4 modes sont prévus : Ecopro, Comfort, Sport, Sport+) pour faire dégringoler vos valeurs de consommation, en obtempérant aux conseils de l’ordinateur de bord !

Dynamique, jusque dans la paume de la main !

Au volant, cette BMW fait clairement ressentir sa fibre sportive. Depuis la direction plutôt consistante aux pédales, en passant par le levier de vitesses au maniement assez physique, la Série 3 donne le ressenti d’une voiture de sport ! Trop, peut-être ? A vous de voir… On regrette simplement un embrayage à la course assez longue, un défaut typique de la marque.

Dynamique ? Oui ! Sportive ? A voir !

Dynamique, cette Série 3 ? Il ne nous reste plus qu’à l’emmener sur de petites routes qui se tortillent joyeusement ! Au premier abord, on est séduit par l’équilibre du châssis. Propulsion peut-être, mais en aucun cas piégeuse, elle « téléphone » gentiment ses réactions. La direction bien consistante permet de la placer avec précision en entrée de virage. La Série 3 n’a donc pas vendu son âme ! En revanche, à accélérer le rythme, on perçoit des mouvements de caisse pas toujours ordonnés et une légère tendance au pompage… Pour le sport, il faudra donc attendre les versions plus affûtées !

Et le confort ?

Avec son empattement allongé, la Série 3 se fait plus accueillante envers ses passagers. Plus de place pour les jambes, les coudes, la tête, mais également pour les bagages qui trouvent refuge dans un coffre de 480 litres. Le conducteur, lui, profite d’une position de conduite typiquement « Béhème » : le siège s’abaisse pour être au plus près du plancher et toutes les commandes tombent naturellement sous la main ! Quant à la finition, BMW signe là un gros progrès par rapport au passé, à quelques microscopiques détails près !

Sur la route, on apprécie également le confort acoustique : le moteur reste toujours silencieux et les bruits de vent et de roulement sont bien contenus. L’amortissement est du genre tolérant et seules les grosses irrégularités se répercutent sèchement dans les vertèbres…

Pratique ?

On l’a dit, la Série 3 est nettement plus logeable que par le passé ! Son coffre, bien entendu, mais également ses nombreux espaces de rangement, intelligemment disposés et suffisamment logeables ! Quant à la banquette arrière, on apprécie qu’elle puisse se rabattre en trois parties (40/20/40).

Budget !

Sobre comme un chameau, mais pas économique pour autant ! A 34.350 € en prix de base, la 320d n’est pas franchement donnée, même si son équipement progresse : antibrouillards, climatisation automatique, volant multifonctions, 6 airbags, fixations Isofix, jantes alliage… Pas mal, mais on regrette toujours des mesquineries, surtout vu le prix : accoudoir central avant ou arrière, régulateur de vitesse, capteurs de pluie et de lumière, voilà tous des équipements que l’on aurait aimé retrouver de série ! Et toujours cette fichue garantie qui se limite à 2 ans, le minimum légal…

Conclusion

Chapeau bas, messieurs les ingénieurs ! Avec la 320d, BMW nous présente une Série 3 toujours aussi réjouissante à conduire, mais qui fait preuve d’une stupéfiante sobriété ! Le beurre et l’argent du beurre, en somme ! On pourra toujours pinailler sur quelques détails, mais dans l’ensemble, cette 320d est l’une des plus belles réussites du constructeur ! Voilà, c’est dit !