Le 535d est un moteur de 3 litres développant la bagatelle de 272 ch (200 kW). Largement de quoi voir venir. Si ce moteur atteint sa puissance maximale à 4400 tr/min, c’est au niveau du couple qu’il se distingue. Exceptionnellement coupleux, il affiche une disponibilité de 560 Nm à 2000 tr/min, mais surtout, on a encore droit à 530 Nm à 1500 tr/min. Par ailleurs, la plage des régimes exploitable s’étend jusqu’à 5000 tr/min, soit un élargissement d'environ 400 tr/min par rapport aux moteurs suralimentés conventionnels à allumage par compression. Autant dire qu’on peut se laisser conduire. Le secret réside dans le système de suralimentation variable à deux étages.
Twin turbo
Le 6 cylindres en ligne dispose de deux turbos, un petit et un grand. Le petit turbocompresseur établit une pression de suralimentation élevée dès les bas régimes. Quand le régime atteint des valeurs plus élevées, le plus grand turbo se charge de faire monter la puissance de manière continue et linéaire. Résultat des courses, les reprises sont époustouflantes. Ce « break » transforme tout dépassement en véritable partie de plaisir. Vraiment explosive, la 535d n’en reste pas moins confortable. Malgré une accélération permettant de passer de 0 à 100 km/h en 6,6 secondes, la Munichoise reste silencieuse et paisible. Dès lors, il convient de rester vigilant à son compteur ou d’utiliser le régulateur de vitesse, car on se retrouve vite à des vitesses élevées. Notez que la voiture ne dépassera pas les 250 km/h, limitation électronique oblige.
Tête haute
Notre modèle était équipé de la vision tête haute où les indications semblent planer au-dessus du capot. Ce qui permet de surveiller plus facilement la vitesse de l’auto, car difficile de la deviner dans un tel confinement et un tel silence. La vision tête haute permet surtout d’éviter de quitter la route du regard. En moyenne, jeter un œil sur le compteur prend 2 secondes. Quand on sait qu’en 2 secondes, on parcourt 66 m à 120 km/h, on comprend l’intérêt de ne pas avoir le nez sur le compteur… Donc, l’image projetée sur le pare-brise diminue le temps d’inattention tout en laissant le regard capable de détecter directement des feux stop. Le projecteur est logé derrière le tableau de bord. Il projette l’image sur le pare-brise via quatre miroirs. Cette image a une taille de 18 x 9 cm et s’adapte aux conditions de luminosité. Dans les faits, le système n’a guère montré de faiblesse quant à la lisibilité. Outre les infos sur la vitesse, on peut aussi afficher des données de l’ordinateur de bord et de la navigation. En plus, on peut choisir la couleur.
Sobre
Maintenant qu’on roule à vitesse maîtrisée avec le régulateur de vitesse (qui peut être actif avec radar anticollision en option), on peut revenir aux performances de ce moteur 24 soupapes de 2993 cm³. Compte tenu du couple, la transmission est transmise aux roues arrière via une boîte automatique ZF à 6 rapports avec Steptronic. Cette dernière remplit parfaitement son rôle et arrive à transmettre parfaitement le couple élevé histoire d’offrir des reprises à couper le souffle. Mais, outre le plaisir qu’on a à le conduire, on apprécie aussi sa sobriété. En cycle mixte moyen, il affiche une consommation de 8,2 litres, de gasoil. En poussant un peu plus l’ensemble, on pourrait atteindre 12 litres de moyenne. Rarement plus. En terme de CO2, la 535d Touring diffuse 216 g/km. Tout cela avec une voiture de 4843 mm (empattement de 2886 mm) pesant 1830 kg. Un poids qui n’empêche pas non plus le freinage d’être efficace.
Place
Le confort intérieur est surtout lié à une excellente insonorisation, une finition germanique et un châssis remarquable. La carrosserie fait appel à l’acier et à l’aluminium. L’intérieur de la voiture essayée faisait appel à du cuir de haute qualité et à de l’alu brossé. Top qualité ! Le coffre affiche un volume de 1650 litres, ce qui n’est pas le plus grand volume de break sur le marché, mais cela contentera sûrement de nombreux professionnels de la route. La 535d se distingue de la BMW 530d entre autres par ses roues de 17 pouces de série chaussant des pneus de dimension 225/50 R 17, par un bouclier avant modifié ainsi que par les embouts d'échappement agrandis, ronds comme sur la BMW 545i. Nous avions profité d’un modèle avec le kit M qui durcissait quelque peu la suspension. Dommage qu'on ne lui avait pas installé un système d'aide au parking. Et avec une voiture de cette taille, c’est handicapant ! Pourtant, elle ne manque pas d’agilité en ville tout en étant magistrale sur les grands parcours. Un vrai objet de plaisir. Évidemment, malgré un équipement sécuritaire complet (ABS, contrôle de traction, contrôle de la stabilité, contrôle de pression des pneus, panoplie d’airbags) et une pensée pour le confort (détecteur de pluie, air conditionné, volant multifonction, cruise control, sellerie cuir, lunette arrière ouvrante, ordinateur de bord, Isofix…), la liste des options est étendue et les petits plus comme la vision tête haute (1360 euros) ne sont pas toujours donnés. D’autant que la 530d, moins équipée, certes, coûte presque 10.000 euros de moins…
P.-S. : n’hésitez pas à utiliser les liens sous les photos pour retrouver nos autres essais de Série 5 et les infos BMW sur le site.
© Lionel Hermans & Olivier Duquesne
Photos : © Lionel Hermans | Vroom.be